Oui, mais ça c'est le plus facile. Maintenant, réfléchissons au plus compliqué, si vous voulez bien !
1) Comment faire pour que vos 4 000 connards ne soient pas remplacés par le petit frère, le fils, ou le cousin ? Question intérieure.
2) Comment faire si nous détruisons l'EI, pour qu'il ne soit pas remplacé par d'autres organisations terroristes ayant le même discours à propos de l'Occident, du califat... ?
Il ne suffit pas de couper les membres gangrénés, pour soigner le malade.
Pour la question 2, c'est en effet une très bonne question.
Car si l'on réussit à éradiquer l'EI, il ne faudra pas, cette fois-ci, manquer la pacification et la stabilisation de cette région.
Et pour éviter les ricochets, il y a encore des enjeux de paix à relever en Afghanistan.
En bref, détruire l'EI est à notre portée sur quelques mois ou quelques années. Que d'autres prennent leur relais avec une telle ampleur serait compliqué mais en effet, le chemin sera long pour s'assurer que ce ne sera pas le cas.
Votre idée est très communément partagée. Comment des gens intelligents arrivent à ne pas comprendre une dynamique simple de ces groupes ? L’EI n’est pas un groupe fini, il est mouvant, dynamique, s’alimente. Penser que ça s’éradique et qu’ensuite on va « pacifier » n’a aucun sens.
Comment naissent ces groupes ? Ils sont tous issus de conflits, de contextes politiques instables, ils se nourrissent de de la colère engendrée par des attaques subies. Jamais personne n’arrivera à éliminer l’EI puisque cela imposera d’autres massacres qui à leur tour engendreront d’autres milices de ce type. On n’apprend vraiment rien de l’histoire. Et ensuite ceux qui les bombarde « pacifieraient » ces pays ? Avec quelle légitimité ? Avec le succès que l’on connaît en Irak et en Afghanistan ?
Hier la France a bombardé Raqa. D’ici quelques temps on en paiera encore le prix et on prônera encore les mêmes solutions brutales, stériles et sanglantes.
Il ne faut pas s’impliquer dans ce nid de frelons, il faut laisser ces zones vivre leur évolution.
Quand je dis pacifier, c'est surtout remettre en place LES ETATS de DROIT qui se sont fait manger par l'Etat Islamique.
Ces groupes sont issus de la politique américaine complètement catastrophique là-bas, j'en conviens, et intervenir en Syrie n'était pas la priorité selon moi. Mais maintenant qu'ils nous ont dans le collimateur il ne faut plus faire dans la demi-mesure. Ces groupes sont surtout issu de conflits non terminés, de régions déstabilisées qui n'ont jamais retrouvé de stabilité étatique.
Je ne crois pas qu'on peut responsablement laisser cette région après y avoir fourré notre nez. L'Etat islamique pourrait gagner de la puissance et comme ils prévoient d'autres attaques, mieux vaut leur faire perdre de la puissance.
Bien sûr, ce n'est pas la seule solution. Il y également toutes les solutions concernant notre pays.
Je n'ai même pas spécialement d'avis tranché. Selon moi, les deux logiques peuvent se comprendre.