D'autant qu'il vaut mieux que les jeunes, dont naturellement les passages initiatiques passent une certaine mise en danger, le fassent en courant devant un taureau, plutôt que de faire des runs sauvages sur les routes de campagnes, à 17 dans une caisse.
Malheureusement, le courage, comme bien d'autres valeurs, est devenu désuet. On ne peut pas attendre de la jeunesse qu'elle se batte pour autre chose qu'elle même, si elle n'a pas en elle un minimum de défi face à la mort.
Platon plaçait le courage comme étant parmi les quatre vertus morales cardinales celle qui définit l'individu, qui l'établit. Après la sagesse, à laquelle Aristote accorde davantage une assise intellectuelle que morale, et bien avant la tempérance, qui elle ne commande pas au coeur.
Dans cette société d'enfiotés, où l'attaque en meute est la règle (cf les réalités locales), et le repli une évidence, comment s'étonner que beaucoup ne puissent pas comprendre de tels actes gratuits ?
Seul face à des cornes, seul face à du granite, retenu à la vie par deux seules phalanges, seul dans les creux d'un océan immense, l'invétéré glouton, il est alors permis de se livrer au plaisir d'exister.
"Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir". Et que les autres, dont ceux du cru, accaparés par les problèmes de sécu, ne verront jamais.
Débat inutile, donc.