Je réitère : la position par rapport à Netanyahou et la cause palestinienne s'est-elle éclaircie ou pas ?
A vrai dire, je n'ai rien vu de tel quand à la position de la France vis à vis de la politique israélienne à l'égard de la Palestine. Suite à l'attentat de Charlie Hebdo Hollande a tout de même déroulé le tapis rouge à Nethanyou, qui ce dernier n'a pas hésité à plusieurs reprises à faire le parallèle entre le terrorisme islamique et la résistance palestinienne. Il en est allé de même lors de l'affaire Mehra, où l'invitation de Hollande a permis à Nethanyaou de venir faire sur la territoire français sa propagande sioniste et encourager les français juifs à faire leur Alya.
Le moratoire sur la vente des Mistral se fait directement sous la pression américaine.
Pas que.
Sous la pression de l'Europe aussi. Faut pas oublier que les premiers concernés restent les européens, et a fortiori ceux qui sont plus près du front, en particulier la Pologne.
Pologne comme Allemagne sont totalement sous la coupe du gouvernement US. D'ailleurs l'affaire des écoutes de nos services du Quai D'Orsay par l'Allemagne au service de la CIA, l'illustre parfaitement.
Cela fait des années que l'industrie aéronautique avec le soutien de gouvernement de Washington met des batons dans les roues au commerce du rafale. Et là en l'espace de quelques mois, les ventes se multiplient. On peut se demander pourquoi. Les ricains n'ont ils plus aucune influence sur des pays comme l'Egypte, l'Inde ou la Qatar ?
Ils sont en perte d'influence. La fiottitude d'Obama sur le plan international commence à se payer. La crise syrienne et la victoire politique de Moscou ont sonné le début de la retraite. Et selon le principe des vases communicants, la France gagne en influence ce que les USA abandonnent.
Les USA se sont effet pris plusieurs humiliation récemment, mais je ne vois pas trop sur quel plan la France y a retrouvé une quelconque aura auprès des pays, entre guillemets, du tiers monde. Sachant que, que ce soit en Syrie et ou en Ukraine, notre politique étrangère était totalement calquée sur celle des Etats Unis. En ce sens, Hollande est dans la droite ligne de la politique étrangère de Sarkozy, ce qui n'est d'ailleurs guère étonnant sachant que celui-ci avait été recruté très tôt en tant que young leader.
La seule chose qui ressort de la politique étrangère de ces dernières années est une sorte de retrait en apparence des ingérences américaines dans ces régions, avec la mise en avant de ses satellites comme la France et l'Allemagne dans la crise ukrainienne et avant cela de la France et de l'Angleterre dans l'attaque contre le régime de Kadhafi. La stratégie globale est relativement la même, mais la mise en forme a gagné en subtilité par rapport à la phase de l'Afghanistan et de l'Irak.
Je continue de penser que ce déblocage est directement lié aux sanctions et à la non livraison des Mistrals à la Russie, qui va clairement contre les intérêts de la France. Se priver de tels intérêts a bien du se compenser par des contre-parties.
Ne pas respecter des engagements pour un vendeur ferait consécutivement gonfler son carnet de commandes ? J'avoue ne pas saisir la causalité directe.
Et bien tout dépend des clients, que ce soit l'Egypte, dont le budget militaire est en grande partie financé par les Etats Unis, ou la Qatar qui se situe dans la sphère d'influence américaine, comme l'Arabie Saoudite, tous dépendent intimement pour leur sécurité du bouclier américain. Croire qu'ils puissent prendre des options géostratégiques, comme s'équiper de Rafales auprès de la France, sans l'aval des yankees me parait totalement improbable.
Le cas de l'Inde me parait plus complexe, mais peut peut être s'expliquer par la perte de confiance des Etats Unis dans le Pakistan comme allié fiable dans la région, face à une Chine toute proche qui se positionne plutôt dans un axe Berlin-Moscou.
Sans compter que le rafale a une conception qui remonte à une trentaine d'année, et qu'il représente au bout de tant d'année un concurrent bien mieux dangereux pour l'industrie américaine qu'au moment de sa sortie et que ses méventes ont forcément eu un impact sur le retard de développement d'un avion de nouvelle génération.
Il reste le plus polyvalent.
Oui, certes, mais mon argument portait davantage sur le retard pris, à mon avis, dans l'élaboration de l'avion de chasse qui succédera au Rafale. Disons que le risque pour l'industrie aéronautique américaine de la vente de Rafales est beaucoup moins important aujourd'hui qu'il n'aurait pu l'être à la sortie du Rafale. La nouvelle génération d'avion aura dès le départ beaucoup plus de mal à se placer sur le marché si le Rafale n'a pas eu le temps d'équiper un grand nombre d'armées dans le monde. Quand vous avez déjà en main un certain nombre d'avions que vous utilisez depuis des années, il est à mon avis beaucoup plus rapide et moins coûteux de passer à la génération suivante.
Bref, ce petit cadeau tardif des américains leur coute peu, en échange d'un positionnement anti-russe de la France et à fortiori du reste de l'Europe.
M'enfin, au final, je ne suis pas dans le secret des dieux. C'est juste cet étrange et soudain déblocage des ventes de Rafales qui m'amènent à penser cela. Car comment se fait il que tant de pays, au départ intéressés par cet avion, ont jusqu'ici fait capoter au dernier moment ces contrats. En quoi à cette époque le Rafale ne méritait pas d'équiper leurs armées, malgré leur intérêt évident ; alors qu'aujourd'hui ces pays autrefois rétifs à conclure lui font, aujourd'hui, les yeux de Chimène. Ca pose quand même question.