Votre historiographie politique est fantaisiste. Sarkozy n'a pas peur d'affronter la gôche, il l'a affrontée.
S'il n'a rien fait de ce que vous souhaitez : pas supprimé le Pacs, pas rétabli la peine de mort, pas fait de la préférence nationale, pas karcherisé les banlieues (mais prôné l'immigration "choisie", etc.) et tout le reste, ce n'est pas par gauchisme.
C'est un libéral, Sarkozy. (Ceux qui l'ont traité de facho sont des abrutis). Sur beaucoup de points il est donc comme le PS (ou plutôt le PS est comme lui), mais ce n'est pas qu'il soit de gauche ou qu'il nourrisse des complexes quelconques à l'égard de la gôche bien-pensante.
Je suis désolé d'avoir à vous le rappeler, mais une bonne partie de la droite est libérale, figurez-vous. Il n'y a que les extrémistes ici, qui veulent nous faire avaler qu'être de droite, c'est ne pas être libéral. Ceci n'est vrai que pour le FN (et sans doute pas en entier, loin de là), et ce n'est vrai au FN que depuis une dizaine d'années, pas plus.
Et puisque l'on a évoqué Mitterrand, je rappelle également qu'il n'y avait à ses yeux aucune différence entre le RPR et le FN. (1) Sur le plan économique et social, c'était, à l'époque, rigoureusement la même chose. Donc faut pas relire l'Histoire à la lumière d'aujourd'hui, où le FN est devenu autre chose, que Mitterrand n'a pas pu connaître, et conclure de ce qu'il fit à l'époque à ce qu'il ferait maintenant est de la politique fiction sans intérêt.
C'est ce que Hollande n'a pas compris : il copie servilement le modèle, sans concevoir que ce n'est plus pertinent ou que cela n'a plus qu'une pertinence très limitée (ressouder les troupes, empêcher les éléments sains de partir à tire d'aile de l'asile de mabouls qu'est devenu le PS).
(1) Au grand dam d'Attali, qui le raconte, dans Verbatim. Document probablement assez malhonnête, vu l'auteur, mais qui donne de bonnes infos, au moins sur Attali. A son grand dam, donc, la question du racisme était vue par Mitterrand comme un point de détail, si j'ose dire. Il est scandalisé aussi parce que Mitterrand n'avait pas de considération mystique sur la Shoah. Il est assuré en tous cas qu'il n'aurait pas autorisé une connerie comme la Loi Gayssot, pas pour des raisons morales, mais parce que c'est con.