Les partis radicaux qui raisonnent davantage avec leur coeur qu'avec leur tête se retrouvent vite confrontés à la réalité. Un pays ne vit pas en autarcie mais en interaction avec le monde : si leurs promesses étaient faciles à tenir, les partis classiques ne les auraient pas attendus. L'espoir fait vivre...
Bonsoir,
Si vous permettez, leurs promesses n'avaient rien d'extravagant. Syriza n'a jamais proposé la sortie de l'euro dans
leur programme. Comme l'avait expliqué Tsipras en 2013, ils s'inspirent du plan de redressement de la RFA en 53 ou
les pays européens avaient mis un plan qui avait fonctionné et contenait les points suivants, qui sont aussi les
points que Syriza souhaiterait mettre en place:
- Une recapitalisation des banques,
- Une réduction de la dette publique,
- L'instauration d'une clause de développement qui permettrait à la Grèce de limiter son service de la dette et de
consacrer le reste à son redressement.
Leurs idées sont compatibles avec le fonctionnement actuel de l'UE (sous réserve qu'elle procède à quelques
assouplissements comme par exemple l'allongement de la maturité de la dette ou permettre que la dette soit étalonnée
sur la croissance).
Mais Mario Draghi, ancien cadre de Goldman Sachs, ne veut rien savoir. L'intérêt de la finance est que le budget de l'état
Grec soit positif afin qu'il soit consacré au remboursement de la dette, quitte à trancher dans tout le reste (éducation,
santé, retraite), ce qui n'est pas loin d'une forme de servage.
Pour l'UE, les grecs ont mal voté et la punition tombe: la BCE asphyxie les banques grecques alors même que le nouveau
gouvernement grec n'a pris aucune mesure unilatérale et se borne juste à tenter d'entrer en négociation. Cela a entre autres
conséquences de dévaluer la dette grecque (alors que la Grèce a levé hier avec succès plus de 800 millions d'euros lors de
la première émission de dette post-Syriza).
La rigidité Européenne et sa surdité face à la souffrance des peuples font que peut être, Syriza est le premier d'une longue
liste de mouvements contestataires crédibles (comme Podemos en Espagne).