Là je ne comprends pas tout de tes remarques, faut pas confondre la situation provoquée par la grève
et la situation courante projetée par la réforme du ministère de la santé.
Je parlais de deux choses :
- Les médecins grévistes dénoncent le fait qu'ils auront à "courir" derrière les organismes pour avoir leurs remboursements
en cas d'erreurs => c'est exactement ce que font leurs patients depuis des années sans que ça les ait préoccupé outre mesure.
- Ils boycottent la carte vitale pour faire pression => ils pénalisent leurs patients.
Jusqu'à présent c'est à l'assuré de diligenter les démarches nécessaires pour, par exemple, présenter une carte vitale à jour à défaut
de cela il repartait de chez le médecin avec une feuille de soin papier
Ben là j'imagine que ça sera pareil. Le patient devra présenter sa carte vitale à jour ou une attestation provisoire pour avoir le tiers-payant.
Sinon il devra avancer l'argent et recevra une feuille de soin comme avant.
Sans connaitre tous les détails, je pense que la présentation d'une carte vitale soit disante "à jour" ne garantit pas que les deux fractions
d'un remboursement santé vont parvenir..
Raison pour laquelle ta pharmacie te demande chaque année ta carte mutuelle pour avoir le tiers payant total.
Si ça fonctionne depuis des années pour eux (et les labos, cliniques etc), pourquoi ça ne fonctionnerait pas pour les médecins ?
Aujourd'hui tout se fait par informatique.
Je signale en outre à ceux qui vantent habituellement les "modèles étrangers" que le tiers-payant est généralisé partout en Europe.
Mais il y a un aspect culturel derrière les revendications matérielles. Les médecins français semblent plus qu'ailleurs attachés à un double
statut de "libre entrepreneurs" et de "détenteurs ultime du savoir".
Déjà au début du XXe siècle il y avait eu des grèves contre un projet de tiers-payant destinés aux démunis et invalides de guerre.
Alors qu'au même moment l'Allemagne et le Royaume-Uni généralisait ce tiers-payant pour de nombreux salariés lambdas.
Même dans les années 30 le syndicat des généralistes continuait à défendre le principe de "libre entente" sur les prix entre
le médecin et le patient. Et utilisaient les mêmes arguments qu'aujourd'hui ("on veut nous fonctionnariser", "les patients sont
irresponsables" etc.)