jack127
1- Vous n'avez surtout toujours pas compris qu'il y a contradiction entre se déclarer régime neutre, ou espace de liberté qui permet à chacun de vivre sa religion, et dans le même temps affirmer la supériorité ou primauté des lois de la République sur les coutumes de telle ou telle religion.
Le français ne comprend pas que par sa laïcité, il accrédite l'existence des religions sur son territoire, tout en leur demandant de se soumettre au pouvoir temporel. Vous pouvez vivre votre religion tant que les lois de la République priment sur les lois de votre religion, sachant que nous parlons d'une République qui légifère à peu près sur toute question. Il s'étonne par la suite que le véritable fidèle ne peut accepter une telle chose : qu'il y a forcément un problème notamment lorsque cette République entend imposer ses mœurs de sybarite.
Je résume très brièvement : le républicain athée, partisan de la laïcité, appelle "neutralité", comme si un acte ou une décision pouvait être neutre, la supériorité du pouvoir temporel sur le spirituel : le retour de César qui impose sa loi à la religion, d'un César de surcroît athée, dont les mœurs feraient presque pâlir Sodome.
2- En plus de cela, notre républicain athée attend de sa laïcité, ou doctrine athée, qu'elle soit reconnue comme une orthodoxie politique. Il s'étonne que cette dernière ne produise pas l'unité ; mais comment pourrait - elle produire l'unité, si elle se caractérise par la possibilité d'observer sa doctrine philosophique ou religieuse ? Vous ne pouvez quand même pas attendre l'unité, si vous proposez un cadre qui permet à chacun de vivre comme il l'entend ?
Or que constate-t-il ? Que lorsque les idées les plus contraires cohabitent, elles se combattent. La République vit ainsi dans la polémique permanente, la guerre des idées ; qui ne peut que détruire toute amitié, fraternité si vous préférez, dans la cité, dans un premier temps ; et disons pourquoi pas plus dans un second temps ? Non ! Les français ne sont pas unis, car pour unir, il faut une orthodoxie, et un gouvernement qui défend cette orthodoxie.
3- Enfin, notre grand républicain est un défenseur de la liberté, entendue comme la possibilité de faire ce que l'on veut, à condition de ne pas nuire à autrui, condition qui peut être entendue positivement comme négativement : vous nuisez à autrui par votre inaction, lorsqu'il y a non-assistance à personne en danger par exemple. Étant entendue de cette façon, la liberté se résume à pouvoir faire ce que l'on veut, à condition que cela ne soit pas interdit. Il n'y a plus que le licite, et illicite ; le bien, et sa privation, le mal, sont des notions qui disparaissent.
Reprenons l'exemple de la liberté d'expression. Avant les imbéciles révolutionnaires, l'on parlait de censure. Cette dernière servait à protéger l'orthodoxie, à conserver l'unité de la cité. Aujourd'hui, la liberté d'expression n'est jamais qu'un sauf-conduit accordé à l'obscène et à la polémique, parce qu'elle est par nature illimitée : le droit d'affirmer quasiment toute opinion, quelle qu'elle soit, comme si cela était conciliable avec la paix dans la cité.
Le problème de la France ? Les idées totalement stupides qui la dirigent. Nous ne faisons que payer le prix de notre bêtise.