Rebonjour Hans, après une étude de la structure du discours de Boris Le Lay, il me semble nécessaire de traiter un point particulier: Celui ci cite en effet comme témoin en faveur de sa thèse Yves Coppens.
Qu'il récupère James Watson ne me dérange pas outre mesure, puisque ce dernier est perdu pour la science ! Mais Yves Coppens !
En fait il présente de façon erronée la position d' Yves Coppens en prétendant que celui ci a dit que Homo erectus a évolué vers Homo sapiens en chine ou ailleurs de façon indépendante du reste du monde...
Voyons les théories en présence.
Jusqu'à il y a peu de temps, on considérait que Homo Sapiens était apparu en Afrique et avait, du fait de ses facultés cognitives supérieures conquis le reste du du monde en se substituant entièrement aux populations locales.
La génétique a réfuté cette thèse, montrant qu'il y a des traces d'hybridation entre sapiens et les anciennes populations locales. On notera qu'extraire l'ADN des anciens hommes n'est possible qu'avec des conditions de fossilisation rares et dans le cas d'un climat froid. Dans les autres cas, relier des gènes des hommes modernes à des populations anciennes reste conjectural.
La position, un peu hérétique, d'Yves Coppens est que Homo Sapiens est apparu simultanément en diverses parties du monde mais pas de façon indépendante comme le prétend Boris Le Lay mais avec des flux de gènes entre les différentes populations.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Origine_multirégionale_de_l'homme_moderne
La position la plus fréquente est que le schéma de l'invasion est exact dans les grandes lignes mais avec des métissages locaux.
Boris Le Lay veut faire croire que le débat est clos à son avantage;
En fait, il s'agit d'un débat très actif tel qu'il y en a dans la science en train de se faire et une multitude de scénarios sont proposés.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Origine_africaine_de_l'homme_moderne
enfin si les chinois avaient évolué de façon indépendante des autres populations, l'horloge moléculaire n'aurait pas manqué de montrer une forte divergence entre l'ensemble de leurs gènes et ceux des autres populations et non des traces de métissage/hybridation avec des population locales anciennes.
Je parlais de capacité cognitives supérieures de l'homme moderne qu'on peut attribuer à ses gènes.
Je me permettrais quelques hypothèses personnelles :
Supposons maintenant qu'une population moderne se métisse à une population ancienne locale.
On obtiendra une population avec des gènes mélangés des deux origine. Quand on pense à ces questions, on oublie généralement la sélection naturelle qui va faire évoluer ce mélange.
Il est légitime de penser que la sélection naturelle va sélectionner positivement les gènes améliorant les performances cognitives d'origine moderne et les gènes d'adaptation au climat local par exemple d'origine ancienne. On obtiendrait ainsi un population cognitivement comparable à la population moderne d'origine, mais avec des caractères physiques spécifiques héritées de la population ancienne...
Pour tester cette hypothèse, il faudrait bien connaitre le rôle de chaque gène et étudier leur diversité selon les populations.
Je noterai déjà que les haplotypes particuliers des tibétains et des pygmées que j'ai cité il y a quelques posts sont liés à des gènes adaptatifs à un milieu particulier : altitude pour les tibétains, petite taille qui facilite les déplacement dans la forêt dense pour les pygmées.