La notion de "race" a elle-même son histoire. Ce n'est ni une évidence ni une notion commune.
Certes, on pouvait parler chez les Grecs de la "race" (genos) des Atrides, comme lignée, et il en a été longtemps ainsi. Il est clair qu'on ne l'emploie plus dans ce sens, à moins d'écrire dans le style Grand siècle, se prendre pour Corneille.
Le sens actuel ne semble pas apparaître avant la fin du 18ème siècle, et a connu son "apogée" à la fin du 19ème. A ces époques, cela relevait de taxinomies grossières sur une base scientifique nulle (inexistante). Au-delà de ce qui relevait d'observations phénotypiques sans principes, on disposait d'informations fournies par les récits de voyage (pris pour argent comptant) qui sont un florilège de tous les préjugés et obtusions de leurs auteurs. On se fondait là-dessus pour décréter que l'Arabe est fourbe, le Nègre paresseux, etc.
Avec le développement du scientisme propre au 19ème siècle, on a pu donner un vernis "scientifique" non seulement à ces élucubrations, mais aussi à des observations faites par des gens sincères, mais dont les connaissances apparaissent superficielles et inutiles aux yeux de la science actuelle (en particulier la génétique et le savoir anthropoligique). Je dis superficiel et inutile au sens où ces chercheurs (de bonne foi, souvent) se sont focalisés sur des aspects qui ne sont pas essentiels ou qui n'ont pas le sens qu'ils leur donnaient, des conclusions basées sur des hypothèses infondées, etc.
Il y a un aspect, omniprésent mais pas mentionné dans les messages précédents : l'eugénisme (Galton, etc...) qui était une idéologie prégnante dans l'esprit de tous ces "scientifiques". Par "idéologique", je veux dire qu'il y avait un intérêt dans ces histoires, ce n'étaient pas seulement de pures spéculations théorétiques de purs esprits éthérés. L'idée, c'était de fournir une base à une possible amélioration de la race. Selectionner les meilleurs profils, organiser la reproduction du meilleur, etc.
Ceci a subi le même sort qu'indiqué ci-dessus : ça ne marche pas. Il y a une loterie génétique qu'on ne maîtrise pas, accoupler deux Blancs super intelligents, ne vous garantit pas qu'ils ne produiront pas un débile mental, etc. A l'heure où nous pouvons envisager d'intervenir (bientôt, dans un futur prévisible) directement sur l'embryon,l'idée de procéder à des manoeuvres aussi grossière est tout simplement ringardisée, au plan scientifique.
Je ne vais pas me lancer dans le couplet gauchiste comme quoi ces types étaient tous des nazis, ils ne l'étaient pas. C'étaient souvent des braves types, qui voulaient lutter contre le crétinisme, les ravages de l'alcoolisme, des trucs comme ça. Mais il est certain que le nazisme a déshonoré l'eugénisme, tout comme, selon le mot de Maurras, l'hitlérisme à déshonoré l'antisémitisme. On fuit à tire d'aile ce voisinage compromettant.
Quant à l'image qu'on laisse à notre sagacité : je dois dire que la petite bêcheuse à droite me laisse froid. En revanche, je dois avouer que la Négresse me fait pointer un début d'érection.
Mais relisez Diderot, les enfants : pour le crapaud, il n'est rien de plus beau au monde que sa crapaude.