Haaa !!!, en l’occurrence l’auteur de dit absolument pas cela. En découpant les phrases à la machette, on peut faire passer n’importe quel texte pour débile.
Il ne dénie pas le racisme anti-blanc (c’est-à-dire par la manifestation d’hostilité envers un groupe donné) mais pour distinguer sa nature ensuite.
Voici le passage en entier :
Il répond que le racisme est un phénomène qui ne se laisse pas réduire à une structure grammaticale, mais s'inscrit dans un contexte historique particulier qui fait que dire "les Noirs ceci" a des conséquences pratiques beaucoup plus profondes que de dire "les Blancs cela".
Pour le comprendre, partons de ce point : la dénonciation du "racisme anti-blancs" s'appuie sur une définition très classique du racisme, celle qui a été portée par de nombreux mouvements anti-racistes mainstream (SOS Racisme en tête) et par les politiques officielles de lutte contre le racisme. C'est la force de cette rhétorique : s'appuyer sur une définition et un raisonnement largement répandu. Nous avons tous appris, à l'école et ailleurs, que le racisme, c'est mal, et donc l'idée d'un racisme "anti-blancs" doit nous inspirer le même sentiment d'horreur et de rejet que n'importe quel autre forme. Mais c'est en fait une définition bien particulière du racisme qui est mise en oeuvre dans cet anti-racisme. De "Touche pas à mon pote" aux sensibilisations scolaires, en passant par la plupart des campagnes publicitaires sur le thème et les dénonciations "humoristiques" du racisme (les Guignols de l'info entre autres...), la figure visée est celle du raciste, c'est-à-dire de celui qui manifeste ostensiblement son hostilité envers certaines personnes. Nous avons appris que le racisme, c'était refuser de s'assoir à côté d'un Noir, traiter quelqu'un de "sale bougnoule", ou encore écarter une candidature à un emploi parce que l'on n'aime pas les "bronzés"...
Car effectivement le racisme anti-blanc n’a absolument rien d’équivalent au racisme des minorités. Souvent il est brandi à tort. Un blanc agressé par des racailles sera vu comme un acte raciste, et un arabe agressé par des racailles ? Est-ce la couleur du blanc ou ses possessions qui ont engendré l’agression ?
Et comparé aux autres aussi à tort, un blanc n’expérimente pas le blocage à l’emploi ou au logement à cause de ce qu’il est. C’est la différence entre racisme individuel (auquel il intègre le racisme anti-blanc mais parmi d’autres formes de rejet) et racisme institutionnel dont les mécanismes sont moins visibles mais affectent le fonctionnement d’une société avec des effets destructeurs plus profonds.
Enfin son exemple sur les produits de beauté est pertinent. Il s’inscrit dans ces exemples ou le blanc est inconsciemment le neutre, la référence (à distinguer de tout ce qui est produits « ethniques »).