Le paradoxe français – Simon Epstein – Albin Michel 2008 (624 pages)
Le paradoxe français de Simon Epstein, historien français qui réside à Jérusalem, bouscule nombre d’idées reçues et de clichés sur les années 1920,1930 et 1940, qui pèsent fortement sur les grands débats de société contemporains. L’auteur s’appuie sur des centaines de parcours individuels qu’il analyse sans parti pris tout en dénonçant les manipulations de l’histoire officielle depuis 1945.
Il montre, au rebours de croyances largement répandues, comment une partie de la gauche antiraciste des années 1920 et 1930, mobilisée autour de la LICA, s’est massivement ralliée au pacifisme en 1938, avant de rejoindre le régime de Vichy ou les mouvements ultra collaborationnistes. A l’inverse, il souligne que la droite républicaine mais aussi les partis « nationaux » – Camelots du roi ou Jeunesse patriotes – ont joué un rôle décisif dans l’essor de la Résistance française à ses débuts.
I/ Exemples de personnalités du régime de Vichy venues de la gauche antiraciste
je vais faire court car il yen a sur des dizaines pages, ah! ces socialiste quelle bande salopards..
René Belin, numéro 2 de la CGT
Gaston Bergery, membre du parti radical,
Georges Bonnet, député radical-socialiste
Gratien Candace, député de gauche de la Guadeloupe
Charles Pivert, militant à la SFIO
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II/ Intellectuels, écrivains, journalistes
Georges Blondel, René Laforgue, Marcelle Capy, Jean Cocteau, Jean Giono, Maurice Rostand, Marcel Aymé, Pierre Benoit, Jacques de Lacretelle, Marcel Jouhandeau, André Thérive.
Emile Roche et Pierre Dominique (« La République »), Robert de Beauplan, Stéphane Lauzanne (rédacteur en chef du Matin), Léon Bailby (Le Jour), Alain Laubreaux (l’Oeuvre, journal de gauche avant l’occupation). Certains vont même prendre des positions pro-allemandes : Pierre-Antoine Cousteau (rédacteur en chef de Paris-Soir) ; Jean Luchaire (patron des Nouveaux Temps), homme de gauche dans les années 1920 et 1930, devenu hitlérien après l’occupation.
III/ Personnalités de l’ultra-collaboration
Marcel Déat, député SFIO,
Jacques Doriot dirige les Jeunesses communistes à partir de 1923
Marc Augier (mouvement des auberges de jeunesse), Jean-Marie Marcel Capron (maire d’Alforville, PC), Jean-Marie Clamamus (maire de Bobigny, PC), Paul Perrin (député SFIO de la Seine), André Grisoni (radical-socialiste, maire de Courbevoie), Maurice Levillain (président du conseil général de la Seine – SFIO), Barthélémy Montagnon, Paul Rives (SFIO), René Château (député radical-socialiste, membre de la ligue des droits de l’homme), Claude Jamet (proche des communistes et des socialistes), Camille Planche (SFIO), Léon Emery (ligue des droits de l’homme, comité de vigilance anti-fasciste), George Dumoulin (CGT, SFIO), Maurice Ivan Sicard (venu de l’extrême gauche anti-fasciste), Pierre Thurotte (SFIO), Pierre Bonardi (LICA), Adrien Marquet (SFIO, maire de Bordeaux), etc.
MAintenant ceux qui ont sauvé l'honneur de notre chère France..
L’auteur pourfend la vision classique de la Résistance (supposée surtout de gauche) et démontre qu’elle trouve en grande partie ses origines dans la droite française, la droite républicaine mais aussi dans les mouvements nationalistes comme les Camelots du Roi, les Jeunesses Patriotes, dont de nombreux militants ont refusé de suivre Maurras lorsque celui-ci a approuvé l’accord de Munich, l’armistice et la Collaboration. Parmi ces initiateurs de la Résistance française se trouvent notamment D’Estienne d’Orves, Rémy, Pierre Fourcaud, Maurice Duclos, André Dewavrin, Loustanau-Lacau, Marie-Madeleine Fourcade, Colonel Groussard, Pierre Nord, le Colonel arnould, Henri Frenay, Pierre de Benouville, Charles Vallin, les frères François et Henri d’Astier de la Vigerie, etc.
