Mais si, c'est tout à fait légal. L'Angleterre refuse que l'Ecosse utilise le pound dans le cadre d'une union monétaire, c'est à dire que l'Ecosse ait son mot à dire au sein de la banque centrale anglaise en termes de politique fiscale et monétaire.
Mais l'Angleterre ne s'oppose pas et ne peut pas s'opposer à ce que l'Ecosse garde la livre comme monnaie nationale en dehors du cadre d'une union monétaire. Là c'est tout à fait différent, c'est à dire que l'Ecosse garde la livre mais n'a aucun pouvoir d'émission de cette monnaie. Sa politique monétaire dépendrait donc de ses transactions extérieures.
Ce système à quelques avantages (pas grand chose à changer, la majeure partie de son économie se traite déjà en pounds) mais à l'inconvénient d'une perte de souveraineté.
Je doute que l'Ecosse passe par cette voie, sauf peut être de façon transitoire.
La voie dont vous parlez est intéressante. Elle est légale du point de vue du Royaume-Uni, mais ce n'est pas ce qu'Alex Salmond propose. Vous le dites vous-même. Alex Salmond propose une union monétaire :
"Alex Salmond a promis, en cas de victoire de son camp, de négocier une union monétaire autour de la livre sterling sous l'égide de la Banque d'Angleterre."
http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... _3214.html
De plus, ce que vous proposez serait tout aussi inacceptable pour l'UE. Cela ne change rien au fait que tout pays candidat doit avoir une autorité monétaire compétente sous la forme d'une banque centrale indépendante et adhérer à terme à l'euro. Jamais l'UE n'acceptera un tel manquement au pilier qu'est l'euro.
Quant à l'UE, comme je disais, cela ne se traitera pas en termes de légal ou non, tout sera question de volonté politique. Si l'UE veut de l'Ecosse, des traités seront amendés, aucuns problèmes. La légalité n'a rien à voir, la question sera: on veut de l'écosse ou non.
Entre l'UE et l'Ecosse, le rapport de force n'est absolument pas en faveur de l'Ecosse. Surtout en situation d'infraction. Si on commence à lui donner un passe-droit monétaire, les autres pays candidats pourraient dire eux-aussi "on veut être dans l'UE, mais pas dans l'euro". L'UE ouvrirait la boîte de Pandore. C'est impensable. Pensez aux milliards qui ont été dépensés et aux nombreux organismes qui ont été créés pour "sauver l'euro".
La question ne sera donc pas : "on veut de l'Ecosse ou non", mais l'Ecosse veut de l'UE ou non.