Merci d'avoir mis les deux définitions du dictionnaire.
La première est la définition sémantiquement correcte, précise et utilitaire. Elle permet d'utiliser le mot à bon escient.
La deuxième est un glissement sémantique - qui a fini par faire son apparition dans le dictionnaire pour des raisons idéologiques - qui tord le sens du mot pour faire rentrer tout et n'importe quoi dedans. Un mot qui ne veut plus rien dire neutralise tout débat, la réflexion devient impossible. A chaque mot correspond doit correspondre un sens précis et unique, sans quoi la langue n'a plus de sens et la pensée se perd.
Le racisme, c'est une théorie philosophique (avec ses applications politiques et ses éventuels fondements scientifiques) selon laquelle les races humaines sont hiérarchisables selon des critères absolus qui justifieraient la domination des races fortes sur les races faibles.
La xénophobie désigne une attitude de peur - et donc d'hostilité - envers les étrangers.
Le racisme n'a plus de défenseurs sérieux aujourd'hui en Occident - il en a sans doute dans le monde musulman ou dans certaines régions d'Asie, mais c'est l'arrière-garde d'un mouvement éteint.
On peut être xénophobe sans être aucunement raciste, et j'irais même jusqu'à dire qu'il est concevable (même si improbable) d'être raciste sans être xénophobe.
Le mot racisme est aujourd'hui utilisé comme du ketchup dans le discours politique et médiatique, parce qu'il suscite l'adhésion facile. C'est une lame à double tranchant que des imprudents manipulent : en corsetant le langage derrière du charabia vague, c'est peu à peu tout le discours politique et la capacité des arguments raisonnés à convaincre le peuple qui s'effritent. Et les faux intellectuels de pacotille qui agitent le mot "racisme" comme un chiffon rouge en permanence feraient bien de se méfier : à galvauder le mot, ils finiront par le faire accepter, et c'est ouvrir un boulevard à la résurrection des théories que ce mot désignait à l'origine.