driskiou
Driskiou, tu écris :
« Je ne pense pas que les femmes ont attendu des milliers d'années avant de revendiquer les mêmes droits que les hommes ».
Il ne faut pas confondre deux notions. Réclamer une chose et l’obtenir. Lysistrata et Aristophane avaient déjà imaginé une grève du sexe organisée par les femmes, pour obtenir une égalité de droits avec les hommes, au V° siècle avant l’ère commune. Il y a quelque 2 500 ans. Mais en dehors des pièces de théâtre, ces mouvements de féminisme n’ont jamais généré de conséquences bénéfiques pour les femmes. Du moins jusque vers les suffragettes américaines et britanniques des XIX° et XX° siècles. Et Lysistrata, pour aussi sympathique que fut son intention, est resté une œuvre d’imagination. Les femmes ont donc bien attendu des milliers d’années après l’apparition de la vie en agglomérations, pour débuter dans le féminisme. Au moins 5 000 ans. Mais il est évident que l’historique de la vie sociale dans nos sociétés l’explique très bien.
Tu écris
- « soit toute la planète se convertit au féminisme, à une société plus égalitaire et sa population va décroître à chaque génération ou bien les sociétés plus violentes vont massacrer les sociétés moins violentes ».
Affirmation gratuite et sans fondement. La société se convertit au féminisme d’une manière irréversible, parce que cela est la conséquence normale et logique de l’évolution de nos sociétés. Le féminisme actuel n’est que la manifestation d’un épiphénomène qui va chercher sa source dans la constatation que les femmes peuvent occuper nombre de postes d’une manière aussi efficace, voire davantage, que des hommes. Donc d’une manière plus rentable. Ce qui est en jeu ici est l’efficacité du système économique dominant, le Capitalisme, et son intérêt direct et immédiat. Que la société devienne plus égalitaire ou pas ne changera rien à cette constatation. Le progrès matériel et la productivité des femmes ne peuvent qu’aller de pair. Avec ou sans égalité, la population décroîtra partout, dans les sociétés évoluées, proportionnellement aux progrès culturels, professionnels et sociologiques des femmes. Mais pas à cause ou grâce au féminisme. À cause de l’évolution inévitable de nos sociétés en ce sens.
Tu écris :
- « Les religions chrétiennes et musulmanes ont interdit la contraception, l'avortement ou l'infanticide. C'étaient des pratiques courantes durant l'Antiquité. Ils avaient bien compris la puissance du nombre.
Erreur d’interprétation. Les religions révélées, du moins le christianisme et l’islam, pas le judaïsme, ont basé leur action sur le contrôle de ce qui est le plus important aux individus. Leur sexualité. Avec deux cibles différentes.
Pour l’islam, ce contrôle est basé sur la satisfaction du mâle, donc sur la toute puissance qui est la sienne sur la femme. L’islam offre au mâle la possibilité de « posséder » plusieurs femmes, quatre comme chacun le sait, mais en réalité autant qu’il en souhaite, les concubines non « épousées » ne comptant pas dans le nombre. Ce qui autorise le harem, toujours à l’ordre du jour dans nombre de pays musulmans. Celui d’Hassan II était célèbre. Des envoyés du roi écumaient en permanence le royaume du Maroc à la recherche de très –très- jeunes filles, pour le harem du roi. L’islam permet au musulman de changer de femme sur sa simple volonté en la répudiant en dix secondes, d’un simple coup de pied aux fesses. Et en la faisant lapider le jour où elle lui a déplu. Sans rappeler le mariage « à l’essai », qui a encore cours par endroits, en Iran par exemple. Pourquoi un musulman mâle penserait-il changer de religion ou contredire l’islam ? Il serait plus que masochiste. La plupart des mâles non musulmans rêveraient de bénéficier des mêmes « avantages » envers les femmes.
Pour la chrétienté, le système est basé sur un principe différent, mais basé lui aussi sur le sexe. Il consiste en le contrôle de la vie sexuelle des couples, basé sur ce qui se pratique dans le couple en matière sexuelle. Contrôlé par la confession. La confession catholique est une merveille. Je me livre à une tapée de faits « déplacés », graves ou pas, mais considérés comme des péchés. Il me suffit d’aller raconter cela à un prêtre catholique, et je suis « lavé » de ces péchés. Effacés ! Formidable. Je n’ai plus qu’à recommencer. Encore plus facile que Coluche dont la lessive lavait plus blanc que blanc. Mais la cible de la confession est ailleurs. Elle vise en la confession des femmes. Grace à cette confession systématique et régulière, le prêtre de la paroisse connaissait le détail de tout ce qui se passait dans sa paroisse. Il savait tout de tout et contrôlait parfaitement sa petite société. Et en maintenant la pression sur les interdits sexuels imposés aux femmes, le port de la chemise de nuit à perthuis par exemple, ou le contrôle des degrés de parenté entre fiancés potentiels, ou la régularité de la filiation, et tout ce qui se rapporte aux problèmes sexuels, durant les mille ans du Moyen-âge l’église a totalement contrôlé la société chrétienne.
Par ailleurs, tu as évidemment parfaitement raison pour ce qui est de la partie biologique et génétique de la sexualité féminine. Les envies, besoins et instincts sexuels de femmes, sont les mêmes que ceux des hommes. Mais les 1 500 ans de christianisme qui viennent de s’écouler et où l’église a instillé dans les esprits féminins une attitude vis-à-vis de leur corps et surtout de leurs organes sexuels qui consiste à tenir à l’écart de la vue et de la connaissance des autres tout ce qui concerne leur bas ventre, a ne même pas évoquer, et en exacerbant la pudeur des filles et des femmes, l’église en a fait des êtres très souvent « coincés » dans ce domaine, jusqu’à ce qu’elles parviennent à s’en libérer. Et certains ne s’en libèrent jamais. Mais la culture occidentale en est restée imprégnée. Se référer à l’excellente chanson de Jacques Brel, pléonasme, qui dit :
Vous allez ma fille voguer vers Cythère
Mais j'ai le devoir de vous avertir
Puisqu'il faut parler de choses vulgaires
Evoquant les feux qui vous font frémir
Evoquant les feux qui vous font frémir
Qu'une femme honnête n'a pas de plaisir