Raisonnement logique pour les personnes favorables à l'avortement. Il n'y a, en effet, rien qui distingue la nature d'un fœtus de celle d'un nouveau né.
L'un est né, l'autre pas. C'est une première différence, et je pense qu'elle a plus qu'une importance symbolique.
Entre l'intérieur du ventre de la femme et l'accouchement, le bébé n'a pas changé de nature. Entre un spematozoïde, un ovule, et un foetus, là il y a changement de nature. Il y a discontinuité flagrante.
Il n'a pas changé de nature, mais symboliquement, "il est venu au monde".
Après je peux comprendre humainement que cela puisse être un drame pour certaines femmes d'avoir un enfant et leur désir d'avorter, mais ce sentiment subjectif n'interfère nullement avec la nature de l'enfant. La chose extrêmement grave avec l'avortement c'est qu'il induit une subjectivation de l'homme. C'est à dire qu'un être humain n'est humain que si les autres êtres humains décident ou pas qu'il fait partie ou non de la famille humaine.
Vous comprendrez qu'à partir de là tout est possible et qu'il s'agit déjà d'eugénisme.
Selon moi, ma conception, c'est effectivement un être humain que l'on élimine. S'il faut rester cohérent, je pense qu'on s'accommode plus facilement de l'élimination d'un être que l'on a pas connu, ni vu, ni entendu, ni senti, ni perçu. Le lien affectif ne s'est pas encore grandement développé (on est beaucoup dans le fantasme de cet être, de ce qu'il est, et surtout de ce qu'il pourrait ou aurait pu devenir), c'est donc plus "aisée" de s'en séparer ainsi.
Je ne fais pas le lien qui vous parait si évident entre le pré et le post natal, si on justifie l'un, on valide l'autre, ça me parait bancal comme raisonnement.
Un peu comme dire que puisqu'on permet d'embrasser son enfant, on valide la pédophilie.