De ce fait, un "athée" qui n'épouse pas les religions peut quand même croire en un créateur. Ou pas. A partir de là, épouser une religion qui met un nom sur le créateur et une philosophie à suivre, par amour pour une femme ou un homme, n'est pas forcément se renier mais peut être vouloir faire plaisir à notre moitié dont les convictions, que l'on peut considérer comme une béquille, tiennent une place majeur dans son existence. C'est aussi une forme de tolérance et d'acceptation de la "béquille" de l'autre si ce dernier ou cette dernière n'a pas les capacités de s'en détacher.
Ah oui, très bien dit.
De mon côté, j'ai quand même mis un hola dans ma mixité.
Mon mari et moi, on a vécu 5-6 ans ensemble avant de nous marier. On vivait déjà ensemble sous le même toit, donc on avait déjà mis en place quelques principes de base applicables en commun, notamment le "pas de cochon" à la maison, le ramadan pour mon mari (que j'ai accepté de faire par soutien surtout au début), les fêtes d'entre nos deux cultures. On avait déjà bien mixé tout ça finalement.
Quand j'ai demandé à mon mari comment se passer le mariage chez lui, il m'a répondu qu'un imam venait à la maison et faisait réciter un truc au père de la fille ... Heu ... ça m'a bien fait rire. C'est à peine si mon père parle le français correctement (il a toujours parlé ch'ti) et il voudrait lui faire dire un truc en arabe, ça risque d'être comique. Mais surtout, ma mère en aurait fait un scandale je pense. Pas si ouverte que ça sur la question grand-mère quand même. Mais il disait que ce n'était pas grave.
Bon, là j'ai quand même mis un droit de veto. Je lui ai dit que s'il voulait un mariage religieux, alors il n'y avait pas de souci à ce que je le devienne moi-même, mais que dans ce cas, je préférais choisir ma religion, et ce serait le christianisme, pas l'islam. Donc s'il voulait un imam à son mariage, il fallait accepter le curé à l'église pour le mien.
Finalement il a préféré faire simple, on s'est marié à la mairie. Affaire réglée. Je suis tolérante, mais il y avait des limites. Et d'ailleurs, 20 ans de mariage après, il y en a toujours. Je pense encore dans le même sens maintenant. L'équilibre. Ce qu'on accepte pour l'un, on l'accepte pour l'autre. A parts égales. Sinon après, il y a des histoires de dominé-dominant et c'est niet.
L'un et l'autre, on a fait pas mal de concessions sur notre vie, mais je pense qu'on a concédé autant à l'un et à l'autre. Donc on est d'accord. Il n'y avait aucune raison de céder plus à une doctrine qu'à une autre.