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Ce que tu avances là, c’est la Geste Chrétienne écrite après le V° siècle, probablement vers le VIII° ou IX° siècle, si l’on se fie aux recensions. Ce que l’on est contraint de faire. Il n’existe aucun document, d’aucune sorte, qui soit historiquement authentique, de cette époque, et qui cite les chrétiens. À fortiori les martyrs et les supplices dont ils auraient été victimes en raison de leur appartenance religieuse. Les documents, tous les documents sans aucune exception, qui évoquent un martyr chrétien, est un apocryphe. Rédigé longtemps après les siècles évoqués, et attribués le plus souvent à un auteur qui n’a pas été le vrai rédacteur dudit document.
Quiconque pourrait trouver un document, un seul, qui fasse exception à cette quasi règle, un document qui soit de nature authentiquement historique et qui évoquerait un ou des martyrs chrétiens évoqués par la Geste Chrétienne, recevrait de la part du Vatican autant de témoignages de gratitude que quiconque apporterait audit Vatican un document authentique et donc historique, datant des trois premiers siècles de notre ère et qui citerait le Christ.
Le plus souvent ce qui est relatif à ce sujet, pour cette période de l’Histoire, et à divers personnages de la Geste Chrétienne, est attribué à Suétone. Lequel a existé après la mort de Néron, s’il m’en souvient bien. Après avoir écrit quantité de choses sur tous les sujets et à propos de tous les personnages du passé. De son passé à lui. Mais de la même manière, les spécialistes de la linguistique prouvent facilement que nombre de ce qui lui et attribué a été écrit nettement plus tard. Par d’autres. Et repris et enjolivé par chacun des « repreneurs » apocryphes. Qui se prétendent témoins de faits passés, alors qu’il se serait passé des siècles avant d’être rapportés par les nombreux faussaires de la Geste concernée.
Sur le plan historique, les chrétiens n’existaient pas encore quand vécu Néron. Ils n’apparurent, au mieux, qu’à la fin du III° siècle. J’ai déjà eu l’occasion de le dire dans une autre discussion, mais en 222 de notre ère, deux siècles après la naissance supposée du Christ, les recensements romains, historiques eux, et dont Rome détient les originaux, montrent et prouvent qu’il n’y avait sur le territoire de l’Empire, la totalité du territoire, du Maroc à l’Afghanistan, et du Mur d’Hadrien au Soudan, aucun lieu sur lequel se serait déroulée un acte religieux quelconque, de quelque nature soit-il, qui aurait évoqué le nom de « Chrétiens » de « christianisme » ou celui de « Christ ».
Que des gens élevés dans le culte de la Geste Chrétienne et qui furent, ou au minimum dont les parents et grands-parents furent au siècle dernier, élevés dans le christianisme du XX° siècle, avec le catéchisme de rigueur le jeudi matin, se retrouvent affublés d’un bagage chrétien inconscient, est une chose « normale », stricto censu. Et parfaitement conforme à ce que la Science nous permet de comprendre, à ce jour de nos fonctionnements cérébraux.
Mais si l’on souhaite traiter de ces choses intelligemment, objectivement, avec logique et conformément aux découvertes réalisées par les différentes disciplines de la Science, il convient impérativement de se mettre d’accord, avant, avec la syntaxe et la sémantique. Et de définir, préalablement à l’exercice, ce que signifie véritablement l’expression « faits historiques ».
Quiconque n’a pas préalablement à ses réflexions répondu à cette question : qu’est-ce qui est historique scientifiquement parlant, et qui doit être considéré comme tel, donc exact ? Et qu’est-ce dans cette réflexion qui est d’un domaine différent, par exemple celui de la foi et du mystère de foi ? Et qui en conséquence et par définition n’est pas du domaine historique mais de celui de la légende et de la Geste romanesque ? Et ne doit donc pas être considéré comme un fait historique. Et donc qui, sur le plan historique, n’a pas existé ?
Les réflexions qui n’ont pas commencé par établir la distinction entre ce que doit être impérativement reconnu comme un fait historique, qui s’est réellement passé, et ce qui n’est pas reconnu par les historiens sans parti pris comme historique, n’a strictement aucune valeur sur le plan du raisonnement y relatif. Les réflexions non préalablement basées sur cette distinction, n’ont strictement aucune valeur. Elles ne sont que des illustrations de ce que nombre d’humains ont besoin de merveilleux et de surnaturel, de fées et de magie, pour renforcer leur cosmogonie fantaisiste. Et leurs facultés de raisonnement insuffisantes.
Toutes les considérations qui ne commencent pas par l’établissement exact de ce qui est historique et de ce qui ne l’est pas, de ce qui caractérise formellement un fait historique, n’a strictement aucune valeur. Et présente un caractère inquiétant quant à la neurologie, et au système nerveux central de la personne concernée.