Vous bloquez sur le terme crise, moi je bloque sur celui de redressement, un PIB qui continue de baisser, c'est la continuation d'une chute même s'il baisse moins vite.
Pensez-vous que la conjoncture international va laisser la Grèce tranquille dans son coin pendant "plusieurs années" ? La prochaine crise arrive à grands pas, et je ne pense qu'ils se seront relevés d'ici là.
OK, je comprends votre réserve: on en est pas encore au redressement, mais dans une phase de dégonflage de crise.
Est ce que la Grèce peut résister à une nouvelle crise? Peut être pas encore, mais avez vous une autre solution que ce plan négocié qui a été approuvé après de longues négociations par l'UE, le FMI et le gouvernement grec?
Je connais un peu la Grèce. Comme c'est un petit pays, il a de l'agilité et des atouts du côté du tourisme et de l'agroalimentaire, secteurs qui ont l'avantage de ne pas demander trop d'investissements et de favoriser l'emploi. S'il y a une amélioration, même modérée, de la collecte des impôts et une diminution des dépenses publiques (on peut l'espérer parce que l'état est en train de dégonfler toute une série d'administrations pléthoriques), le redressement des comptes publics pourrait arriver plus vite qu'on ne le croit.
Difficile de dire que l'option prise est une solution. On a simplement retardé la problématique de fond, en opérant une saignée en passant.
Qui peut dire aujourd'hui que la situation en Grèce peut, sur la base de leur endettement, s'améliorer "en quelques années" ?
En autre solution, qui a été évoquée maintes fois, c'était une sortie de la Grèce avec la clé une hausse de son endettement, mais une réelle capacité de relance de son économie (par la politique risquée de l'inflation et du protectionnisme).
Aujourd'hui elle a eu une hausse de son endettement, mais sans capacités de relance. Le poids du service de la dette est telle qu'elle ne peut envisager un réel retour dans le jeu €uropéen avant des décennies, et encore, sous réserves qu'une autre crise conjoncturelle (on parle même pas d'une crise systémique) ne vienne pointer le bout de son nez. C'est évidemment irréalisable en l'état, les chiffres sont clair et éloquent, la Grèce est dans une impasse, car ce plan d'aide était une façon vicieuse de ne pas l'aider à en sortir vraiment.
Entrée de la Grèce dans l'€uro --> 1981
http://www.les-crises.fr/images/0820-dettes/0821-dette-grece/01-dette-publique-grecque.jpg
L'heure des bilans est arrivé. Soit on loupe le coche et on continue les saignées avec à la clé désordre sociale, révolte et risque accrue que la Grèce retombe en dictature (l'histoire a souvent le hoquet...).
Soit on prend la mesure de l'erreur €uropéenne et on prend les décisions qui s'imposent.
En démocratie le peuple décide, la Grèce a droit à son référendum sur la question.
NB: La hausse significative des dépenses publiques sont directement corrélées au début de la crise financière, ce qu'on appelle dépense publique peut s'appeler aujourd'hui "paiement des échéances" pour quasi 20% de son PIB.
C'est du délire.
http://data.lesechos.fr/pays-indicateur/grece/depenses-publiques.html