Christiane avait pourtant posé une question intéressante, peu importe le message que chacun croyait y voir. Selon l’idée que je m’en fais, j'y répondrai en ce sens. Vite fait. Et comme nous sommes dans le forum Histoire, on reste sérieux et on apporte sa vision, ses contradictions, on y ajoute ses éléments. Et dans le calme surtout.
Pour les catholiques, et peut-être les chrétiens d'une manière générale, les juifs ont longtemps été considérés comme des déicides : ils ont tué le Christ, Juda l'a trahi et ce sont les juifs du sanhédrin qui demandèrent à ce qu'il soit condamné. Mais ce sont les romains qui l'ont tué après avoir habilement manœuvré les juifs du sanhédrin. Il avait le défaut de remettre en cause certains comportements de l'époque. Les marchands du temple, les grandes familles aristocratiques et sacerdotales. Le juif depuis Juda est donc le fourbe. Tous les apôtres étaient juifs, et seul un des évangélistes ne l'était pas. Le juif c'était le traitre ! Le capitaine Dreyfuss.
Le juif a longtemps été cantonné dans le rôle de l'usure et du commerce, c'est sûrement l'une des raisons pour lesquelles ont lui accroche cet appât du gain. Puis il a été le souffre douleur d'une bonne partie du monde chrétien qui accusait ce peuple de tous les maux. D'où les nombreux massacres de l'histoire, tant en Europe catholique qu'en pays orthodoxes. Le juif était souvent médecin, apothicaire. Malheur à lui s’il se plantait dans les breuvages. Paradoxalement, ils vivaient en bonne harmonie dans le monde musulman, et de nombreux savants fréquentaient librement l'ensemble du monde arabo-musulman, les souverains, les élites, « le clergé ». L'Espagne arabo-andalouse est à ce titre très représentative.
Les sionistes étaient à l'origine des juifs de l'est européen fuyant les pogroms, nombreux au XIXème siècle encore. Les intellectuels se sont dirigés vers l'Europe, d'autres ont commencé à émigrer en Palestine où d'autre juifs vivaient en bonne entente avec les chrétiens et les musulmans. Ça n'empêchait pas les tensions parfois, mais bon, les hommes... En France les sionistes ont eu une excellente écoute vu qu'à cette époque, et depuis les lois de Napoléon Ier, les juifs étaient des citoyens comme les autres. Nombreux étaient ceux qui avaient réussi dans divers domaines. Ils étaient devenus des hommes influents et puissants. Ils avaient déjà des banques. Certains étaient même nobles. Ils usèrent de leur influence afin de relayer le message de Hetzl, le créateur du sionisme actuel, laïc et républicain. Je passe sur la Shoah qui n'est qu'un autre massacre, mais qui n'a rien de comparable dans l'histoire humaine. Bien malin pour savoir ce qui a pu motiver la Solution Finale.
A ce vieil antisémitisme européen, s'est ajouté depuis 1948, et depuis les années 70 surtout, sous les efforts de types comme Arafat, l'antisémitisme arabe, lequel est fondé sur un sentiment d'appartenance ethnique, et surtout religieuse. Les mouvements palestiniens de l'époque ont tellement bien réussi ce coup politique, qu'un antisémitisme arabo-musulman a vu le jour, par le biais d'un fin stratagème politique. Et comme Israël n'est pas toujours irréprochable, ça facilite. Et comme pour les chrétiens, les juifs auraient aussi trahi le Prophète. Ça a été l'occasion d'une bataille au cours de laquelle les juifs furent vaincus.
Mis tout ça bout à bout, il subsiste toujours un antisémitisme. Entretenu maladroitement par certains de la communauté juive, qui ont toujours une bonne écoute et un entrisme notoire. Maintenant, n'en déplaise à Jack, on peut parfaitement être contre la doctrine sioniste sans pour autant être antisémite. Mais l'un sous l'autre, le raccourci est parfois facile à deviner.