J'aimerais qu'on m'explique dans quelle mesure c'est autre chose qu'une utopie?
Aucune hiérarchie? Aucune autorité mise à part certaines reconnues comme légitimes? C'est un peu confus pour moi, n'est-ce pas un peu contradictoire?
Je vais tâcher de vous expliquer ce point.
Mettons-nous d'accord sur la notion "d'utopie", d'abord. J'appelle ainsi quelque chose qui n'existe pas, qui n'a jamais existé et qui n'existera jamais.
L'absence de hiérarchie, d'autorité, cela existe. On le voit actuellement en Centrafrique où n'importe qui peut impunément tuer, violer, s'emparer de ce qui lui chante, sans qu'il y ait au-dessus un pouvoir (réel) pour l'en empêcher. C'est l'anarchie la plus totale. Et ça existe.
Après on peut me dire que ce n'est pas bien, mais je rappelle à la définition initiale : une utopie, ce n'est pas ce qui n'est pas bien, c'est ce qui ne peut pas exister.
Mais si cette référence très désagréable gêne la compréhension, prenons des choses plus basiques : je vais à la plage avec une bande de potes. Il faut qu'il y ait un chef ? C'est moi qui vais dire : toi tu mets ta serviette ici, toi tu vas t'installer là, etc. ? Non, jamais. Et tout le monde sait comment ça se passe : je vais m'installer à côté de ma femme, on va éloigner les gamins parce qu'ils se chamaillent, Gérard rêve d'un plan cul avec Simone, etc. On va donc se débrouiller, ça ne va pas être forcément simple, mais ce seront des transactions directes et pas Un Chef qui distribue, du haut de son autorité (et qui lui, fout d'ailleurs le bordel à tous coup).
La répartition à la plage est donc anarchique et ça existe, cela n'a rien à voir avec une utopie.
Maintenant, pour ce qui est de la question de l'utopie (c'est-à-dire de l'approche illusoire de la question), elle vient du fait que l'on présente l'anarchie ou l'anarchisme comme un système. Il y a le libéralisme, le communisme, l'étatisme, la social-démocratie, , etc. Il s'agit de systèmes qui s'imposent, qui prennent le pouvoir, qui établissent un régime, etc.
Mais la possibilité pour l'anarchisme d'établir un régime (d'imposer à tous l'Anarchie) est une contradiction dans les termes.
Mais, derechef, ce n'est pas non plus une "utopie", puisque l'utopie, c'est seulement ce qui n'existe pas ni n'a jamais existé et pas ce qui est contradictoire. Un cercle carré, ce n'est pas une utopie, c'est seulement une contradiction.
Il me semble résulter de ces éléments que l'anarchie et l'anarchisme n'ont aucun rapport avec une utopie.
Que de bobards..
Une utopie est tout simplement une société idéale mais .. inexistante car imaginaire.
Et il y a des groupes ludiques où l'anarchie est possible et même recommandée pour créer une ambiance sympathique .
Alors que les groupes de travail ou de combat, ne permettent PAS cet aspect "ludique" qui risquerait de créer des failles dans l'évolution d'une action de Travail ou de Commando.
La "discipline" y est, alors, obligatoire. Ainsi que la hiérarchie.
En résumé : différence entre le JEU et l'Action adulte.
Ah bon ? Y a un bobard ? Où ça ?
Je n'ai pas dit que comme ce n'était pas réel (cela n'existe pas), il faut dire que c'est imaginaire ?
Vous avez dévoilé un oubli, mais pas vraiment un bobard, enfin je crois.
Oui, en effet, puisque cela n'existe pas réellement, cela n'existe que dans ma tête.
Sur le reste, j'ai déjà répondu : si vous n'aimez pas la plage, prenez mon premier exemple.
S'il n'y a que l'armée et les activités guerrières qui vous intéressent, voyez ce qu'il en est en Centrafrique maintenant, comme je l'ai mentionné.
Expliquez-nous comment le chaos généralisé empêche de mener ces opérations de guerre qui vous enthousiasment à ce point ?
Il n'y a besoin d'aucun ordre pour faire la guerre.
Et si c'était vrai, cela confirmerait l'anarchisme dans le refus de la guerre.
De sorte que s'il s'agit de dire que des anarchistes ne seront jamais capables de faire la guerre, nous n'avons pas appris grand chose de plus.
C'est au reste un élément essentiel de leur doctrine.
Si je puis me permettre une remarque perso, Lu-ci-de, j'ai l'impression que vous vous êtes laissé déstabiliser par les imputations de VC qu'une jeunesse impatiente vous avait collées. Vous n'étiez pas jusqu'ici très militariste dans votre propos, plutôt un thuriféraire du "doux commerce", du faisage de pognon, du management et toutes ces impostures. On rêvait de liberté, d'esprit d'entreprise, etc., mais maintenant vous faîtes l'apologie des sabreurs, vous vouez une mystique à la discipline militaire, ordre militariste que vous élevez au rang de paradigme de l'organisation sociale, vous m'avez l'air sacrément perturbé, mon vieux.