***Lisez aussi ceci: :
Pour ceux qui ont la flemme ou pas le temps de lire mes liens:
TOUS les chercheurs sérieux savaient que les chiffres de Truman étaient fantaisistes, mais une étude des services secrets américains, découverte en 1988 dans les archives nationales des Etats-Unis, en apporte la confirmation (4). Ce document est certainement l'une des évaluations les plus étonnantes qui soient parues après la fin de la guerre. On y découvre que l'invasion de la principale île de l'archipel japonais, Honshu, avait été jugée superflue. L'empereur, observe le rapport, avait décidé, dès le 20 juin 1945, de cesser les hostilités. A partir du 11 juillet, des tentatives pour négocier la paix avaient été effectuées par le biais de messages à Sato, ambassadeur japonais en Union soviétique. Le 12 juillet, le prince Konoye avait été désigné comme émissaire pour demander à Moscou d'utiliser ses bons offices afin de mettre un terme à la guerre.
Le secrétaire d'Etat James Byrnes - qui, au Sénat, avait été le mentor de Truman avant que ce dernier n'accède à la présidence après la mort de Roosevelt le 12 avril 1945 - ne le cachait d'ailleurs pas. Leo Szilard, qui l'avait rencontré le 28 mai rapporte ainsi que "Byrnes ne prétendait pas qu'il était nécessaire d'utiliser la bombe contre les villes japonaises pour gagner la guerre. Son idée était que la possession et l'usage de la bombe rendraient la Russie plus contrôlable". Le mot-clé n'est ni "compromis" ni "négociation" mais "contrôlable".
La d'Hiroshima et de Nagasaki servit donc de prélude et de prétexte à un déploiement mondial de la puissance économique et diplomatique américaine
L'arme massive ne fit pas l'unanimité au sein du petit noyau des décideurs. A son grand honneur, le général Dwight Eisenhower nota dans ses Mémoires, lorsqu'il fut informé de son usage imminent par le ministre de la guerre, Henry Stimson : "Je lui fis part de la gravité de mes doutes. D'abord sur la base de ma conviction que le Japon était déjà battu, et donc que l'utilisation de la bombe était complètement inutile. Ensuite, parce que je pensais que notre pays devait éviter de choquer l'opinion mondiale en utilisant une arme qui, à mon avis, n'était plus indispensable pour sauver des vies américaines." De la même manière, le chef d'état-major, l'amiral William Leahy, un partisan du New Deal, écrivit : "Les Japonais étaient déjà battus et prêts à capituler. L'usage de cette arme barbare à Hiroshima et à Nagasaki n'a apporté aucune contribution matérielle à notre combat contre le Japon." Les Etats-Unis, poursuivit-il, "en tant que premier pays à utiliser cette bombe ont adopté des normes éthiques semblables à celles des barbares du Haut Moyen Age" (5). En revanche, lorsqu'il fut informé de l'holocauste de Nagasaki, en revenant de la conférence de Potsdam, à bord du croiseur Augusta, Truman fit part de sa jubilation au commandant du bâtiment : "C'est la plus grande chose de l'histoire."
Les États-Unis ont fait d'autres déclarations pour essayer de justifier l'usage de la bombe, qui se sont également révélées fausses. Par exemple, il a été affirmé que les citoyens d'Hiroshima et de Nagasaki ont été avertis par des tracts envoyés par voie aérienne qui les avertissaient de ce qu'il allait se passer et qui les exhortaient à évacuer les villes. Ce n'était tout simplement pas vrai. Les preuves démontrent que la décision a été prise en très haut lieu de ne donner aucun avertissement préalable.
En lançant deux bombes, une faite d'uranium, l'autre de plutonium, avec des combinaisons chimiques différentes, toute une série d'effets pouvait être testée. Le chercheur scientifique Rosalie Bertelle considère qu'il y avait un « projet délibéré d'étudier les effets des deux différents types de bombes ».
Seulement, l'arme atomique est nouvelle, terrifiante. Dès 1948, un physicien britannique, P.M.S. Blackett, pose une question, sur laquelle les historiens américains se sont longuement interrogés et n'ont toujours pas apporté de réponses définitives.
Fallait-il, pour gagner la guerre contre le Japon recourir à l'arme atomique ? Si cela n'était pas nécessaire, quels buts réels poursuivaient par Harry Truman et ses conseillers ? N'ont-ils pas cherché, en tuant des milliers de Japonais, à faire peur aux Soviétiques, donc à entamer la guerre froide ?
C'est ici qu'interviennent les historiens de la new left, une tendance révisionniste, très vivace dans les années soixante, qui n'éprouve aucune sympathie pour les nazis, les Japonais ou les Soviétiques, mais qui ne croit pas aux bonnes intentions des États-Unis et fait volontiers de Washington l'initiateur de la guerre froide. Leur raisonnement s'appuie sur de bonne questions. Pourquoi les Américains n'ont-ils pas tenté de recourir aux bombardements conventionnels avant de décider de la destruction atomique de Hiroshima et Nagasaki ? Pourquoi les responsables politiques n'ont-ils pas écouté les experts qui assuraient que le Japon signerait sa reddition, avant la fin de 1945, même si la bombe n'était pas employée, même si l'URSS n'entrait pas en guerre, même si les GI ne débarquaient pas dans l'archipel nippon ? Pourquoi bombarder Nagasaki après Hiroshima, s'il suffisait de convaincre les Japonais des terribles effets de la bombe ? Pourquoi le Président des Etats-Unis Harry Truman a-t-il adopté une attitude intransigeante à l'égard de Tokyo, notamment en ce qui concerne le maintien éventuel de l'empereur Hiro-Hito, dès que le premier essai à Alamogordo a été réussi ? Pourquoi, à la fin de juillet, ne voulaient-ils plus d'une aide soviétique ?
En 1995, dans ses mémoires, l'amiral Leahy, chef d'état-major particulier des présidents Roosevelt puis Truman, expliquait :
"Les Japonais étaient déjà vaincus et prêts à se rendre. (...) L'utilisation à Hiroshima et à Nagasaki de cette arme barbare ne nous a pas aidés à remporter la guerre. (...) En étant le premier pays à utiliser la bombe atomique, nous avons adopté (...) la règle éthique des barbares." Quant au général Eisenhower, il écrivait lui aussi dans ses Mémoires : "À ce moment précis , le Japon cherchait le moyen de capituler en sauvant un peu la face. (...) Il n'était pas nécessaire de frapper avec cette chose horrible."
"Le bombardement aérien sans pitié de civils dans des régions urbaines non fortifiées, au cours des hostilités qui ont fait rage dans différentes parties du monde ces dernières années, qui a mutilé et tué des milliers de femmes et enfants sans défense, a profondément choqué la conscience de l'humanité.
S'il devait y avoir recours à cette barbarie inhumaine pendant la tragique période de confrontation, à laquelle le monde se trouve aujourd'hui confronté, des centaines de milliers de personnes innocentes, qui ne sont pas responsables du conflit, et qui n'y participent même pas, perdraient alors la vie.(...)"
Président Roosevelt
le 1er septembre 1939
lors d'un appel aux gouvernements européens
Avant la guerre, les États-Unis avaient tenté d'interdire le bombardement indiscriminé de civils dans une Convention de la Haye sur les coutumes de guerre, qu'ils avaient signée en 1923. Elle stipulait: "le bombardement aérien visant à terroriser la population civile, à détruire ou endommager des biens de nature non militaire ou à blesser des non-combattants est interdit" (Art. 22).
Le bombardement de cités, villes, villages, habitations et bâtiments hors des environs immédiats des opérations militaires terrestres est interdit. Dans les cas où les objectifs spécifiés au paragraphe 2 sont situés de sorte à ce qu'ils ne puissent pas être bombardés sans un bombardement indiscriminé de la population civile, l'avion doit s'abstenir de bombarder (Art. 24-3).
L'officier le plus haut gradé dans le théâtre des opérations en Pacifique était le général Douglas MacArthur. Il ne fut pas consulté au sujet des bombardements mais dira après coup qu'il n'y avait pas de justification militaire pour cette attaque. La même opinion sera donnée par le général Carl Spaatz(commandant de l'US Air Force dans le Pacifique) et le général de brigade Carter Clarke (officier des renseignements).
Tenez, une source japonaise:
«D'après une étude poussée de tous les faits et avec l'appui des témoignages de dirigeants japonais encore en vie, le groupe d'étude est de l'avis que le Japon aurait certainement capitulé avant le 31 décembre 1945 et peut-être même avant le 1er novembre 1945. Et cela même si les bombes n'avaient pas été larguées, même si l'Urss n'était pas entrée en guerre, et même si aucune invasion n'avait été planifiée et envisagée.»(1)
L'amiral William D. Leahy, chef de cabinet du Président Truman, a dit la même chose: «L'emploi des (bombes atomiques) sur Hiroshima et Nagasaki n'était d'aucune utilité dans la guerre contre le Japon. Les Japonais étaient déjà vaincus et prêts à se rendre.»(2)
Le général-major Curtis LeMay a commenté l'emploi de la bombe: «La guerre aurait pris fin en deux semaines, sans l'intervention des Russes et sans la bombe. La bombe atomique n'avait rien à voir avec la fin de la guerre.»
L'histoire des Etats-Unis est jalonnée de faits tendant à montrer que l'impérialisme du peuple à la «Destinée manifeste» a toujours été une constante. Pratiquement, tous les conflits dans lesquels se sont engagés les Etats-Unis avaient un soubassement de «fait du prince».
Aucun de ces articles n'a retenu le bras vengeur des Etats-Unis qui voulaient dominer le monde...
Après la destruction de la flotte japonaise dans le golfe de Leyte en 1944
, les Etats-Unis pouvaient bombarder sans risque les villes japonaises, y compris des bombardements incendiaires dantesques sur Tokyo et Osaka. C’est ce que le général en commande des forces aériennes des Etats-Unis, Henry H. Arnold, voulait dire lorsqu’il observa que « la situation des Japonais était sans espoir avant même le largage de la première bombe atomique parce que les Japonais avaient perdu le contrôle de leur propre espace aérien. » De plus, sans leur flotte, les Japonais, pauvres en ressources, avaient perdu la capacité d’importer les aliments, le pétrole, les fournitures industrielles indispensables pour mener une guerre mondiale.
Pierre Piérart. Sur base d'un énorme mensonge repris par tous les manuels d'histoire: en obligeant le Japon à capituler, l'usage de la bombe aurait évité le sacrifice de 200.000 à un million de soldats américains, qui seraient morts lors d'une invasion de l'archipel.
Or, en juillet 1945, l'empereur du Japon envoie son fils pour négocier une paix, avec capitulation totale,
mais respect de l'empereur. Seulement, on va faire traîner les choses. De plus, les chiffres avancés quant au nombre de victimes épargnées sont totalement fantaisistes. Surtout si on se rappelle que sur toute la guerre, les États-unis ont perdu 300.000 hommes. Des stratèges américains sérieux avaient analysé la question. Ils savaient que les Japonais étaient au bout du rouleau. 90% de leur aviation et de leur flotte étaient détruits, il ne restait rien de leur machine industrielle. Selon ces stratèges, le nombre de victimes aurait pu se situer entre 20.000 et 30.000.
"La discussion sur l'utilisation de la bombe était close. On avait non seulement décidé que la nouvelle arme serait employée, mais aussi que les deux bombes disponibles début août seraient lancées. La destruction des deux villes d'Hiroshima et Nagasaki a été le résultat d'une seule discussion."
Stimson (secrétaire d'État à la guerre 1940-45). The décision to use the bomb. in Harper's Magazine, février 1947.
«En tant qu’unique puissance atomique, l’Amérique pouvait s’opposer aux visées expansionnistes de l’Union soviétique. Mais il fallait apporter la preuve que la bombe fonctionnait et que les Etats-Unis étaient prêts à l’utiliser. C’était la raison principale pour laquelle Truman abandonna l’idée de pourparlers de paix avec le Japon.
Citons à nouveau Coulmas:
«Les souffrances humaines infligées étaient intentionnelles. Les propositions de larguer la bombe sur des installations militaires ou sur une région inhabitée, pour montrer ses effets furent repoussées. Après la guerre, les autorités d’occupation empêchèrent toute communication entre les survivants des villes bombardées et en particulier l’échange d’expériences entre les rares hôpitaux encore en service. Les dossiers médicaux, les échantillons de sang et de tissus furent confisqués et l’administration japonaise fut contrainte de refuser l’aide médicale offerte par la Croix-Rouge internationale.
En conséquence, le reproche souvent avancé selon lequel l’utilisation de la bombe avait des motivations racistes
est difficile à réfuter. Harry Truman reconnut publiquement qu’il détestait les «Japs» et qu’il écoutait pour cette raison ceux de ses conseillers qui insistaient pour utiliser la bombe afin de mener à bien le projet Manhattan. Selon l’historien réputé John Dower, en Amérique, on présentait les Japonais comme des sous-hommes. C’était préparer le terrain à une attitude favorable au bombardement qui fut celle de la totalité des médias, quelle que fût leur tendance politique.»