Très bon article du point qui montre toute la complexité du conflit... n'en déplaise aux propagandistes des 2 cotés présents sur ce forum.
http://www.lepoint.fr/monde/infographie-dix-aberrations-sur-le-conflit-en-syrie-05-09-2013-1721406_24.php
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Le Point.fr profite de l'occasion pour présenter les dix pires aberrations entendues sur la Syrie. Et y répond.
1 - Des terroristes sont à l'origine de la révolution syrienne
ce sont bien seize enfants, inspirés par les images du Printemps arabe diffusées sur la chaîne qatarie Al Jazeera qui taguent "Bachar el-Assad dégage !" sur les murs de leur école. Les seize jeunes disparaissent sur-le-champ.
Dès le lendemain, une énorme manifestation éclate au coeur de la mosquée Al-Omari de Deraa, l'une des plus anciennes au monde. Les forces de l'ordre tirent sur la foule. Une délégation part alors de Deraa pour rencontrer le président en personne. Elle obtient la libération des seize jeunes, ainsi que le limogeage du cousin de Bachar qui les a insultés.
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Euphoriques après la victoire historique qu'ils viennent de remporter, des milliers d'entre eux envahissent à nouveau la mosquée Al-Omari pour réclamer davantage de liberté. Le 24 avril, les chars de l'armée envahissent Deraa, marquant le début d'une féroce répression qui va secouer le pays.
2 - L'opposition est pilotée par les islamistes
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La lourde répression contre les civils provoque au sein de l'armée syrienne des défections dès l'été 2011. L'Armée syrienne libre (ASL) est née le 30 juillet 2011. Composée de soldats subalternes ayant refusé d'obéir aux ordres, cette force dissidente, majoritairement sunnite, s'efforce de protéger ses compatriotes et de faire tomber le régime. L'ASL collabore toutefois avec des groupes aux tendances islamistes plus marqués, comme Ahrar al-Cham et Liwa Al-Tawhid, qui ne cachent pas leur désir d'islamiser l'espace public. "Quand les gens ne trouvent aucun soutien, il est normal de se réfugier dans la religion", explique Salam Kawakibi, directeur adjoint de l'Arab Reform Initiative. "Et il ne faut pas oublier que la société syrienne est conservatrice et n'a jamais véritablement été laïque."
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Ces extrémistes sunnites, dont beaucoup proviennent d'Irak, ont intégré sur le terrain des groupes liés à al-Qaida, comme l'État islamique en Irak et au Levant ou le Front al-Nosra (Front de défense du peuple syrien). Cette organisation, créée au départ par des djihadistes syriens libérés de prison en 2011 par le régime, est désormais la plus visible sur le terrain. Elle se démarque de l'ASL par ses attentats spectaculaires favorisés par l'idéologie "martyriste" de ses combattants. Ils ont beau être bien moins nombreux que les soldats de l'ASL (5 000 contre 40 000)
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"Au contraire de l'ASL, ils ne sont pas ciblés par l'armée régulière qui les laisse même prospérer", affirme Mathieu Guidère.
3 - Le Qatar et l'Arabie saoudite financent les djihadistes
S'il est vrai que les deux monarchies du Golfe sont très actives au sein de l'opposition syrienne, ce n'est certainement pas en faveur des groupes liés à al-Qaida. Les djihadistes sont ouvertement hostiles aux deux pétromonarchies wahhabites.
Mais d'où viennent alors leurs fonds ? D'après Mathieu Guidère, les groupes djihadistes oeuvrant en Syrie sont financés par des fondamentalistes habitant dans le Golfe. "Les armes sophistiquées viennent de fonds entièrement privés détenus par des hommes d'affaires radicaux, notamment au Koweït", renchérit le chercheur Salam Kawakibi.
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En revanche, Riyad et Doha fournissent une quantité limitée d'armes et d'argent aux groupes plus "modérés" ..., notamment à travers la Coalition nationale syrienne, principal organe de l'opposition à l'étranger.
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Dénonçant la mainmise du Qatar sur l'opposition syrienne, le président de la CNS a démissionné en avril dernier. Son remplaçant, Ahmed Jabra, est un proche de Riyad. "Pour l'Arabie saoudite, il s'agit de renverser à tout prix le régime alaouite, et donc chiite, de Bachar el-Assad afin que s'écroule l'arc perse Téhéran-Bagdad-Damas-Tyr ", explique Antoine Sfeir (2). Un détournement du Printemps syrien permettant à la pétromonarchie d'affaiblir la République islamique, son rival régional, mais aussi d'éviter qu'il n'atteigne son propre territoire, où gronde la révolte chiite.
4 - Bachar el-Assad est sur le point de tomber
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deux ans et demi après le début du conflit, le président syrien peut toujours compter sur un important dispositif sécuritaire. "Bachar el-Assad peut toujours tabler sur une armée régulière de 200 000 à 250 000 hommes, des milices populaires de 50 000 à 100 000 hommes et des dizaines de milliers de chahibas (hommes de main)", armés par ses soins, explique Fabrice Balanche.
5 - Toute la population est contre Bachar el-Assad
Cette idée s'est répandue dans les médias occidentaux au début de la révolte contre le président syrien.
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"Globalement, toutes les minorités confessionnelles (12 % d'Alaouites, 10 % de chrétiens, 3 % de Druzes, 1 % de chiites) l'appuient. Ils craignent soit la vengeance, soit d'être obligés de quitter le pays en cas de chute du régime", affirme le chercheur Fabrice Balanche. Une peur décuplée chez les Alaouites, secte issue du chiisme à laquelle appartient le président syrien, qui ont toujours été bien mieux intégrés au système que les sunnites, pourtant majoritaires. "90 % des Alaouites travaillent pour l'État", souligne Fabrice Balanche.
Fait étonnant, Bachar el-Assad peut également compter sur le soutien d'une certaine partie de la bourgeoisie sunnite, dont les affaires sont suspendues à la survie d'el-Assad. "S'ils demeurent bien moins nombreux que les masses sunnites d'opposants, ils possèdent un poids économique et politique bien plus important qu'eux", fait valoir le spécialiste de la Syrie. Quant aux 10 % de Kurdes, ils agissent en solitaire.
6 - La Syrie subit une ingérence étrangère
C'est ce que martèle à l'envi Bachar el-Assad depuis le début du soulèvement populaire. Le président a raison. Sauf que c'est lui qui l'a appelée de ses voeux. En effet, dès les premiers mois de la contestation, l'Iran, principal allié de Damas, a dépêché en Syrie de nombreux Gardiens de la révolution pour former l'armée syrienne à la répression des manifestants, en plus des armes et des crédits accordés au régime syrien.
7 - Le régime syrien a tué 100 000 personnes
Au moins 110 371 personnes ont été tuées en Syrie depuis le début du soulèvement (+ deux millions de réfugiés à l'étranger et six millions de déplacés dans le pays, NDLR), a annoncé le 1er septembre l'Observatoire syrien des droits de l'homme
Mais toutes ne sont pas victimes des séides de Bachar el-Assad. Ce tragique bilan comprend 40 146 civils, 45 478 membres des forces gouvernementales, dont les milices pro-régime chahibas, et 21 850 combattants rebelles. Parmi les civils figurent 3 905 femmes et 5 833 enfants de moins de 16 ans. Le chiffre des rebelles tués comprend 15 992 civils qui ont pris les armes, 3 730 combattants étrangers, en majorité des djihadistes, et 2 128 déserteurs. Les troupes du régime sont appuyées par des milices loyalistes, qui ont perdu 17 824 membres, et des combattants du puissant mouvement armé, le Hezbollah chiite libanais, dont 171 ont péri dans la guerre. L'ONG recense également 2 726 corps non identifiés et affirme que le sort d'environ 9 000 détenus et celui de 3 500 soldats capturés par les rebelles restent inconnus.
8 - Le régime syrien est victime d'une manipulation américaine
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Il est cette fois attesté que Damas possède bien l'un des plus grands arsenaux chimiques au monde. D'après une note de synthèse déclassifiée des renseignements français, la Syrie possède plus de 1 000 tonnes d'agents chimiques, dont plusieurs centaines de tonnes d'ypérite (gaz moutarde), des dizaines de tonnes de VX (le plus toxique des produits chimiques de guerre) et surtout des centaines de tonnes de gaz sarin. "Ces armes sont interdites, car elles ont un effet indiscriminant, même si la Syrie n'a pas signé la Convention sur l'interdiction des armes chimiques signée en 1993 à Paris", explique Xavier Philippe, professeur de droit public à l'université Paul-Cézanne Aix-Marseille III.
Malgré les dénégations de Bachar el-Assad, la grande majorité des experts estime hautement improbables que des rebelles aient été à l'origine du massacre chimique de la Ghouta, étant donné l'ampleur de l'attaque, la coordination des frappes, les quartiers (rebelles) visés et surtout l'expertise nécessaire pour stocker et utiliser de telles armes.
9 - Une autre guerre pour le pétrole
Contrairement à l'Irak ou à la Libye, les quantités d'hydrocarbures présentes en Syrie sont minimes. "La production de pétrole atteignait au mieux 600 000 barils par jour dans les années 1990, avant de descendre à 400 000 barils par jour avant la révolution, dont les deux tiers étaient destinés à la consommation nationale", souligne Fabrice Balanche.
10 - L'Occident veut renverser el-Assad
Cela a beau être l'obsession de Bachar el-Assad, le dictateur syrien peut dormir sur ses deux oreilles. Barack Obama et François Hollande l'ont rappelé cette semaine : une intervention occidentale en Syrie n'a pas pour but de renverser Bachar el-Assad. À quoi bon frapper, alors ? C'est que le président américain s'est piégé tout seul. En décembre 2012, en apprenant de ses services que le régime syrien était en train de mélanger les composants nécessaires à la militarisation du gaz sarin, Barack Obama a averti Damas que toute utilisation d'armes chimiques constituerait le franchissement d'une "ligne rouge".
Cette limite franchie, le pensionnaire de la Maison-Blanche ne peut se permettre de rester les bras croisés. Et comme le pointe le général Vincent Desportes, ancien directeur de l'École de guerre, "si les pays occidentaux ne sont pas capables de respecter leur propre parole, que vaudront leurs pressions militaires devant le défi posé par le nucléaire iranien ?"