Adrien envoya contre eux ses meilleurs généraux, parmi lesquels le premier fut Julius Sévérus, qu'il manda de la Bretagne, où il commandait, pour lui confier la guerre contre les Juifs. Celui-ci n'osa nulle part en venir à un engagement face à face avec des ennemis dont il voyait le nombre et le désespoir ; mais, les attaquant séparément, grâce au nombre de ses soldats et de ses lieutenants, il parvint, en leur coupant les vivres et en les enserrant, il parvint, dis-je, lentement, il est vrai, mais sans hasarder ses troupes, à écraser, à étouffer, à anéantir leur sédition.
Peu échappèrent à ce désastre. Cinquante de leurs places les plus importantes, neuf cent cinquante-cinq de leurs bourgs les plus renommés, furent ruinés ; cent quatre-vingt mille hommes furent tués dans les incursions et dans les batailles (on ne saurait calculer le nombre de ceux qui périrent par la faim et par le feu, en sorte que la Judée presque entière ne fut plus qu'un désert...)
Dion Cassius, IIe siècle.
Mais nous remarquons que dans cette ville de Bethléem, il ne reste plus aujourd’hui un seul membre de la race d’Israël. Il y a plus. Depuis que la défense en a été portée, aucun Juif ne peut même demeurer dans le voisinage de cette contrée, si bien que la menace du prophète s’est accomplie à la lettre : « Votre terre est déserte ; vos villes sont la proie des flammes, » c’est-à-dire (hélas ! vous l’avez vu à l’époque de votre guerre), « des étrangers, sous vos veux, ont dévoré votre patrie ; elle est désertée comme le champ que l’ennemi a dévasté. »
Tertullien, IIe siècle.
epuis ce temps, tout le peuple reçut, par une loi et des prescriptions d'Hadrien, la défense absolue d'approcher du pays qui entoure Jérusalem : si bien qu'il était interdit aux Juifs de regarder même de loin le sol de leur patrie.
Eusèbe de Césarée, IVe siècle.