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1. Angela Merkel est-elle inamovible ? Apparemment oui. "Elle restera chancelière" , nous confie Peter Matuschek, expert de l’institut de sondage Forsa de Berlin. Sa dernière enquête d’opinion donne 47 % des suffrages au camp chrétien-libéral contre 43 % aux trois partis de gauche réunis, SPD, verts et Linke. Selon Peter Matuschek, 45 % suffiraient pour une majorité au Bundestag. L’actuelle coalition pourrait continuer à gouverner. Selon l’expert, la grande majorité des Allemands ainsi qu’une majorité des adhérents sociaux-démocrates désapprouvent une alliance rouge-rouge-verte. L’union CDU-CSU, poursuit-il, profite surtout de la grande popularité d’Angela Merkel qui, depuis la grande coalition initiée en 2005, a propagé l’image d’une chancelière "qui prend soin des autres et qui, dans la crise de l’euro, défend bien les intérêts allemands et écarte les dangers menaçant le pays" . Elle fait tout pour ne pas effrayer l’électeur. Elle a social-démocratisé la CDU, au grand dam de la droite du parti, en pillant sans se gêner dans le programme du SPD.
2. Le challenger Steinbrück a-t-il une chance ? Peer Steinbrück, proclamé candidat social-démocrate au poste de chancelier en octobre dernier, est mal parti. Il ne veut pas être élu, plaisantent les journaux après ses nombreux couacs. Le Hambourgeois, qui avait un excellent rapport avec la chancelière quand il était ministre des Finances de la grande coalition, n’est pas à son aise. En social-démocrate de droite, il est obligé de cautionner le virage à gauche du SPD après les réformes impopulaires de Gerhard Schröder. Peter Matuschek note que, contrairement à Schröder, Steinbrück n’est pas un bon stratège électoral et n’a jamais gagné d’élection. L’électeur le considère comme "peu sympathique, maladroit et aussi un peu cupide" . Selon Forsa, en cas d’élection directe du chancelier, Merkel obtiendrait 57 % contre 21 % à Steinbrück. Toujours ironique et pas diplomate pour un sou, il avait, quand il était encore ministre, menacé les Suisses de leur envoyer la cavalerie. Sitôt candidat, il a admis avoir tenu des discours payés 15 000 euros devant des lobbies et caisses d’épargne. Il a choqué les petites gens en disant qu’un chancelier était trop mal payé et que jamais il ne boirait une bouteille de Pinot Grigio de cinq euros. Il a qualifié de "clowns" les Italiens Beppe Grillo et Silvio Berlusconi. Les Allemands de l’Est ont vivement protesté quand il a reproché à la chancelière de manquer de vision européenne, parce qu’elle a grandi en RDA.