Rien, et qui suis-je ou que serais-je pour reprocher ?
Essayons toutefois d'expliciter ce point.
Prenons le cas de Johnny.
Voilà un garçon qui a un souci : il a tout ce qu'il veut. Il veut louer un château demain soir pour y inviter ses amis ? Pas de problème, son secrétaire passe quelques coups de fil. Une partie de poker à gros jeu ? Même chose.
Quatre call-girls sublimes pour égayer sa soirée ? Il sort son portable, c'est pas un problème.
Il lui manque quoi, alors ? L'envie ? Mais non, il n'a plus envie de rien, il n'y a plus d'écart entre son envie et la réalité. Ce dont il a besoin, c'est de l'envie d'avoir envie.
Goldmann le comprend bien, et lui bâtit une chanson sur l'envie d'avoir envie.
Qui n'est pas faite pour ceux qui manquent, hein, eux ils auraient plutôt envie de ne plus avoir envie.
Qu'on me donne l'envie
L'envie d'avoir envie...
Qu'on allume ma vie !
Qu'on me donne la haine pour que j'aime l'Amour
La solitude aussi pour que j'aime les gens
Pour que j'aime le silence qu'on me fasse des discours
Et toucher la misère pour respecter... l'argent !
Bon, il n'aime pas l'amour ni les gens, mais en revanche il conserve l'envie d'aimer l'argent.
Euh, pardon, de "respecter" l'argent : ce n'est pas une envie d'aimer, c'est une envie de "respecter".
Respecter quoi ? L'argent.
Lequel ? On ne sait trop : celui de Goldmann, je suppose.
Qu'on me donne l'envie de chanter des chansons de Goldmann pour respecter son pognon.
Je ne respecte pas du tout des êtres humains, je respecte l'argent.
J'ai envie d'avoir envie de respecter encore plus l'argent et ceux qui en ont.
J'ai envie d'avoir envie de me tirer en Suisse pour "respecter" mon propre argent.
Je n'ai dit aucun mal, ici, j'ai seulement fait une petite explication de texte.