Dernièrement sur FoPo je croise de plus en plus cette dénomination : "post-humain". Je la trouve assez censée mais à la fois "fourre-tout" si j'ose dire. La définition wikipédiesque du terme s'éloigne de l'idée que je m'en fais, et probablement de la raison de son utilisation par certains : http://fr.wikipedia.org/wiki/Post-humain Alors la question est la suivante : selon vous, qu'est-ce qu'un post-humain ? Pourquoi utilisez-vous ce terme ?

C'est le dernier homme de Nietzsche, un sous-homme, un homme-animal.

Dernièrement sur FoPo je croise de plus en plus cette dénomination : "post-humain". Je la trouve assez censée mais à la fois "fourre-tout" si j'ose dire. La définition wikipédiesque du terme s'éloigne de l'idée que je m'en fais, et probablement de la raison de son utilisation par certains : http://fr.wikipedia.org/wiki/Post-humain Alors la question est la suivante : selon vous, qu'est-ce qu'un post-humain ? Pourquoi utilisez-vous ce terme ? Je crois que c'est le nom utilisé par certains nostalgiques du moyen age pour qualifier un être humain issu d'un monde qu'il ne comprennent pas.

Alexis qu'en penses-tu, toi qui uses souvent de cette expression ?

Je ne sais pas. Philippe Muray a tenté de disséquer la bête toute sa vie, un extrait de ses rapports d'expérience : HOMO FESTIVUS C’est une allégorie, un mannequin théorique. Il est l’ombre conceptuelle portée par les masses festives mises en jeu dans On ferme. C’est l’homme de la fin de l’Histoire, qui ne nie plus rien hormis la fin de l’Histoire. Cette contradiction se retrouve exprimée, en tout ou partie, chez certains personnages d’On ferme. L’homme qui ne nie plus n’a plus d’avenir. Il n’est plus dans le temps historique (Hegel). Homo festivus est pleinement satisfait par le nouveau monde homogène, mais, pour se donner l’illusion d’avoir encore un avenir, l’instinct de conservation lui souffle de garder auprès de lui un ennemi, un opposant absolu qui, parce qu’il s’oppose à lui absolument, lui permet de se croire lui-même vivant. Cet opposant (en France le Front national, Le Pen ; plus généralement le néo-fascisme, le racisme, etc.), c’est lui qui empêche Homo festivus de n’être plus que pure animalité en accord avec le donné. Tant qu’il n’y avait pas identité entre monde et homme, il y avait Histoire. L’identité d’Homo festivus et du monde hyperfestif révèle la fin de l’Histoire. Cette identité supprime le désir qui avait fait l’Histoire. Cette fin n’est le nouveau commencement de rien. Les négateurs de la fin de l’Histoire sont ceux qui ont aussi le plus fait pour qu’elle s’arrête, en combattant la négation qui est la possibilité de sa perpétuation. L’individu qui clame que l’Histoire n’est pas finie tout en luttant contre les résidus de barbarie qui la faisaient exister est un personnage comique de notre temps. Après la fin finale du conflit maître-esclave, plus loin que la réalisation de la reconnaissance mutuelle, dans la situation d’égalité absolue de la fin de l’Histoire, l’Histoire continue sous forme de farce avec le pathos de la lutte pour la reconnaissance. La fiction de la lutte pour la reconnaissance est maintenue. Elle produit une sorte de néo-chant épique dérisoire. Le post-humain est quelqu’un qui se croit libéré des dettes que ses ancêtres pouvaient avoir envers le passé et qui file sur ses rollers à travers un réel dont la réalité ressemble à du carton-pâte (parc d’abstractions). Il est désinhibé à mort, il fait la fête, mais il ne rit pas parce qu’il est plus ou moins retombé en enfance et que le rire suppose un fond d’incertitude dont l’enfant a horreur. POST-HISTOIRE On a pu parfois trouver hasardeux mon emploi de la notion de période post-historique pour désigner le temps où nous sommes et les indéniables changements que nous traversons sans fin. Il en est même qui considèrent encore cet emploi comme une faiblesse ou une facilité. Ceux-là veulent bien remarquer qu’un bouleversement sans exemple se déploie sous nos yeux ; ils consentent même à le trouver horrifique dans la majeure partie de ses effets ; mais ils poussent les hauts cris lorsque l’hypothèse d’une fin de l’Histoire, et d’une fin de l’Histoire particulièrement noire, est avancée. Ils font alors précipitamment observer que, si tout change, aucun des changements que l’on peut constater n’arrive sans prédécent, et que tout ce qui est maintenant se trouvait aussi déjà là avant, du moins en germe. Ce qui revient à cette lapalissade qu’une métamorphose s’opère toujours en empruntant à des éléments existants. Mais il n’en reste pas moins vrai que c’est une métamorphose ; et qu’à un moment ou à un autre elle est accomplie ou en bonne voie d’achèvement ; et qu’elle se voit soudain. D’où cette notion de période post-historique dont je persiste à avancer la proposition afin de faire sentir, de la manière la plus brutale possible, une coupure ou une rupture également générale et profonde que d’ailleurs n’importe qui est à même de constater. Le sens des mots et des données se transforme. Les visages et les comportements prennent des airs qu’on ne leur soupçonnait pas la veille encore. Ce qui pouvait être compris ne l’est plus, et ce qui apparaît ne se laisse comprendre que malaisément. Il y a du nouveau sous le soleil de Satan ; et, de ce nouveau, il est permis et même recommandé de ne pas se réjouir. Dans toutes ses parties, l’existence est en proie à un bouleversement fondamental. Tandis qu’au-dessus d’elle, dans les nuées, plane une idylle maternisante et désymbolisante, la nouvelle humanité, démarchée sans relâche par les missionnaires du culte écologique-animalier, par les membres de la secte pénalophile, par le club des joyeux créateurs de nouveaux délits, par les militants pour une délation heureuse, par ceux de la victimomanie qui a toujours raison contre la raison et par toutes les autres associations dont le nom est légion, célèbre la fin de la société du travail, la désexualisation des rapports humains et l’assomption des enfants, ces êtres sans histoire par définition, et aimés à la folie pour ce motif. Mais à part ça, bien entendu, l’Histoire continue.

Portrait assez complet dans cet ouvrage, que je vais relire cet été : http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Culture_du_narcissisme

Difficile de cerner cette notion en fait. Peut-être que lire ce livre m'éclairera.

Christopher Lasch travaillait toujours sur des sujets très américains, mais tu verras sans problème les rapports avec la France. Il a aussi écrit une histoire des critiques de l'idée de progrès paraît-il excellente, je l'ai commandée récemment. Principal inspirateur avec Orwell de Michéa et une certaine influence sur la Nouvelle Droite.

Merci pour ces références. Ces derniers temps quand j'ai vu l'apparition de "post-humain" je me le suis avant tout représenter comme quelqu'un qui se complaît en post-démocratie. Je ne sais pas pourquoi j'ai fais ce parallèle néanmoins.

Oui, je ne parle pas de transhumanisme.

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Qu'est-ce qu'un post-humain ?

carl

Merci, je connais mais j'ai du mal à lire Meyrink.

leboblero

L'homoncule (en latin, homunculi) est un terme intéressant et proche: ;)

laoshi

Un post singe, ce pourrait être l'homme.

Pour un homme de néandertal un post humain serait homo sapiens

Dans ma " base de référence " il y a un passage où des humains se sont modifiés génétiquement pour devenir des extra terrestres , confinés en vaisseaux spatiaux et voyageurs de l'espace : des posts humains ?

Plus simplement, des manipulations génétiques supprimant l'hémophilie ou la mucoviscicose, c'est déjà modifier l'homme d'une époque pour des hommes d'un futur : des posts humains !

laoshi

Un coeur artificiel ces jours-ci, puis un foie, puis un ... Le cyborg n'est-il pas un post humain ?

Dans Rêve en Ergastule, des voyageurs extraterrestres, font penser à des humains savants qui on su abandonner leur constitution " naturelle" pour bouger leurs gènes et se rendre aptes à leur mission : parcourir l'univers pour y semer la vie !

C'est vrai que cela c'est du transhumanisme.

Pour moi le post humain, c'est l'humain qui a profité de l'évolution naturelle de l'humanité pour utiliser sa conscience et son savoir afin d'aller au delà de ce qu'a fait l'évolution naturelle.

Venir en aide à la nature pour en accélérer l'évolution, vers plus de conscience et répandre la vie dans l'univers.

gozado

Un coeur artificiel ces jours-ci, puis un foie, puis un ... Le cyborg n'est-il pas un post humain ?

Je préfère la l'article en anglais sur wikipedia, il est plus complet et mieux structuré: http://en.wikipedia.org/wiki/Posthuman_%28human_evolution%29. D'ailleurs il rapproche post-humain et cyborg. Pour moi, le post-humain n'est pas une évolution de l'humain, mais plutôt une réinterprétation de l'être humain. Les questionnements les plus importants concernent les frontières entre humain et non-humain, ou entre corps et esprit. Il est évident que le développement des technologies informatiques et médicales poussent à se poser ce genre de question.

laoshi

Je lis le livre de Bernard Werber : Les micro-humains.

Page 298 se pose la question : qu'est-ce qu'un humain ?

C'est plus approfondi que " Les animaux dénaturés" de Vercors

L'humanité va-t-elle changer au point que la question se pose à l'ONU, comme l'imagine Werber ?

Déjà la biologie, la cybernatique ouvre le champ des possibles.

ultra-pink-noise

le rapport de l'homme au monde s'est toujours fait avec un « amoindrissement » de ce dernier au sein du macrocosme, corollaire d'un « désenchantement » du monde dans lequel il était habitué à vivre.

Extrait de : http://fr.wikipedia.org/wiki/Post-humain

Le post-humain ne pourra pas avancer en niant les fonctionnements mécaniques de la nature, ou il périra par ignorance des faits naturels qu'il aura oublié d'analyser avec brio, détruisant inutilement ce qui faisait l'équilibre de la biosphère, c'est à dire, prioritairement, le cycle de l'eau, la base de tous les autres développement.

laoshi

Un post humain pourrait modifier son physique pour développer d'autres aptitudes, développer son esprit pour accéder à plus d'intelligence et de savoir.

Il saurait s'adapter à sa société, laquelle respecterait la planète.

Sa société se préoccuperait de porter la vie évolutive, ou une humanité, sur d'autres planètes

Voilà comment j'imagine le post humain... à première vue. Restent sûrement d'autres éléments à énoncer

[supprimé]

Chronique du transhumanisme:

http://www.express.be/business/fr/technology/dici-a-2030-le-cerveau-humain-pourra-etre-connecte-internet/213892.htm

Selon Kurzweil, la connexion du cerveau humain à Internet ou à un autre réseau informatique de type cloud permettra d’aboutir à une réflexion avancée. A la fin des années 2030, la pensée humaine pourrait être majoritairement non-biologique, estime le scientifique.

NB:

Dans les années 90, le scientifique avait prédit qu’en 2009, la technologie sans fil serait monnaie courante, que les personnes utiliseraient des ordinateurs portables et que les lunettes serviraient d’écrans électroniques.

Je suis toujours aussi fasciné que flippé par ce sujet. Le cerveau branché, c'est l'un des accomplissements potentiels de ce qui est appelé le "Mind Control" dans les sphères dites "complotistes".

Pourtant, si on est pas trop naïf sur l'espèce humaine et ses travers, je pense que cela rend possible ce genre de merde à la 1984.

Ca fait bizarre quand tu penses à tes gosses et l'age qu'ils auront en 2040...

merl1

Eric Zemmour face au scientiste Laurent Alexandre sur l’euthanasie, l’intelligence artificielle…

Débat intéressant ce soir entre Eric Zemmour et le Dr Alexandre, fondateur de Doctissimo, défenseur du transhumanisme, qui était déjà intervenu en débat face à Bérénice Levet lors de l’université de Marchons Enfants.

Bon connaisseur de l’histoire et des idées, Eric Zemmour a parfaitement compris que cet individu ne fait que ressortir une vieille erreur, celle du scientisme, apparu au XIXe siècle selon laquelle la science consiste l’alpha et l’omega. A cette erreur qui consiste à placer sa foi dans la science, en croyant qu’elle va nous rendre heureux, Eric Zemmour rétorque que la science répond à une idéologie:

[supprimé]

merl1 celle du scientisme, apparu au XIXe siècle selon laquelle la science consiste l’alpha et l’omega. A cette erreur qui consiste à placer sa foi dans la science, en croyant qu’elle va nous rendre heureux, Eric Zemmour rétorque que la science répond à une idéologie:

La science répond à une idéologie, et peut même êtes parfois adulée: Oui, à la cupidité humaine (sous le masque du progressisme, pour faire positive attitude dans la forme)

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