15 millions de gaulois/celtes/whatever (les basques sont pas à part?) ne peuvent pas être influencés par quelques dizaines de milliers d'immigrés.
Nous avons la preuve positive du contraire avec l'émergence d'une culture gallo-romaine sur plusieurs siècles alors que la présence latine était quasi-nulle et concentrée dans la Narbonnaise (avant même l'invasion des autres Gaules par César, on y trouve des signes de romanisation dans l'habitat, la parure, etc. chez les élites urbaines. Ce dernier n'a d'ailleurs pas manqué de préciser qu'il a bénéficié du soutien de nombreuses tribus alliées lors de sa conquête, leur aristocratie ayant déjà "choisi" la romanité.)
L'influence germanique s'est imposée, au niveau des marches de l'empire, par brassage marginal de population dès l'antiquité tardive (le limes était régulièrement franchi par des petits groupes qui, quand ils passaient avec femmes et enfants pour s'installer, n'étaient pas toujours repoussés mais pouvaient devenir des "fédérés" avec charge de protéger ce territoire contre les prochains qui tenteraient d'en prendre possession), et pour la France dans son ensemble, de manière lente, sur plusieurs centaines d'années. Elle a d'ailleurs bénéficié de la fascination des populations gallo-romaines (gauloises latinisées) pour Rome, puisque les chefs barbares étaient eux-aussi friands de titres et décorations impériaux - par exemple, Clovis fut nommé "consul" après ses conquêtes, et Charlemagne était toujours dans cette logique en revendiquant le titre d'empereur d'Occident, ce qui a aidé à faire "passer la pilule" chez les indigènes et a permis des alliances avec la hiérarchie catholique gallo-romaine qui demeurait le dernier symbole de l'ordre romain après l'effondrement de l'administration occidentale, les évêques étant à l'époque (pré-réforme grégorienne, ça reste en partie vrai après) autant des seigneurs temporels que des guides religieux. Les royaumes barbares ainsi constitués reposaient donc sur un certain consentement des populations gauloises (précisons qu'ils ont démontré leur utilité pratique en repoussant les Huns, puis les Sarrasins et les Hongrois, en calmant les Normands...) et une forme primitive de maillage féodal, les chefs de guerre déléguant leurs chevaliers dans chaque subdivision territoriale pour "doubler" et superviser l'administration locale tout en étant lié au roi et aux autres seigneurs par des liens matrimoniaux et de vassalité garants de leur appartenance à la tribu qui donne son nom à l'ensemble (royaume des Francs, des Burgondes, des Wisigoths...) Cependant, si on maintient les formes latines, le lien avec la culture romaine est bien rompu et sur les plans linguistiques, esthétiques et politiques, une nouvelle culture est en train de se décanter dans chacune des futures provinces du royaume de France.
PS : les Basques sont bien à part, mais à l'époque ce sont des montagnards enculeurs de chèvres un peu bizarres, sans importance à l'extérieur (si ce n'est qu'ils sont responsables des mésaventures de Roland.)