Les artistes "engagés" sont les plus chiants.
:
Ce n'est pas vrai.
-Léo Ferré
-Jacques Brel
-Jean Ferrat
-Brassens
Dans le même sac... ce n'est pas parce que certains chantaient à peu près juste qu'ils n'étaient pas tous également soporifiques. :
Brel était engagé ?
Bien sûr qu'il était engagé.
Il a même dû faire des mises au point, à une époque, parce qu'il passait pour un communiste. Ceci parce qu'il a beaucoup chanté dans les mouvements pour la paix, dans les années 50 (suite à l'appel de Stockholm, etc. ).
Il était d'ailleurs - restes de son enfance - fort inspiré par les mouvements de jeunesse (ceux-là même qui furent facilement récupérés par les communistes, d'où l'imputation, fausse, mais pas absurde), par certaines formes de scoutisme, etc. Brassens le plaisantait d'ailleurs sur son côté donneur de leçons, il le surnommait "l'Abbé Brel", tout cela est connu (au moins de ceux qui ont envie de savoir, ou de ceux qui ont écouté les premières chansons de Brel, où le préchi-précha est omniprésent).
Pour ce qui concerne la chanson "engagée", elle n'est chiante que chez les mauvais. Brassens a dit d'ailleurs des choses de grand sens sur cette question, quand on l'a interrogé là-dessus (et qui valent aussi pour la littérature, d'ailleurs). Le racisme, l'exploitation capitaliste, etc. ce sont des concepts, ce ne sont pas des sujets de chansons. On ne peut pas faire une chanson sur "votez Mélenchon" , sauf comme accompagnement pour les meetings, mais nous parlons ici des chansons qui ont un objet esthétique (on peut aussi faire des chansons pour une pub pour Coca-cola, mais ce n'est pas de ceci que nous parlons).
Une chanson est une fiction et il faut privilégier l'émotion et la poésie. Il faut raconter une histoire (d'amour, de préférence). Après il y a la façon de la raconter et on peut y mettre tout ce qu'on veut, y compris des aperçus politiques.
Brassens ne faisait pas autre chose : il est question du racisme, du capitalisme, de l'individualisme, de tout ce qu'on veut, mais ce sont des chansons d'amour, pas des traités de philosophie politique. En sorte qu'il n'y a nulle difficulté à être un fan de Brassens et de droite.
Moustaki était de cette école : il y a des trucs politiques, mais ce n'est jamais lourdingue, ça passe avec le reste.
Deux exemples :
http://search.yahoo.com/search?ei=utf-8 ... s+de+vivre
http://search.yahoo.com/search;_ylt=A0o ... p&fr=aaplw
Barbara (autre copine de Moustaki) n'avait pas d'autres vues. Elle n'a pas chanté qu'il fallait la réconciliation franco-allemande, ce dont on se fout éperdûment quand on vient écouter une chanson.
Elle a écrit :
http://www.youtube.com/watch?v=jkwaT2mLrtA
Ce n'est pas un pensum chiatique sur sa conception de l'Europe, dont tout le monde se contre-tamponne, c'est pris dans la singularité, dans l'émotion, dans la sensiblité.
Et c'est bien de désacraliser les vaches sacrées et puis je ne vois pas le rapport entre
Joseph et Georges
Avec raison, cela n'a en effet rien à voir : Georges était son pseudo de scène (inspiré par qui ? On se demande...). Son vrai nom était Giuseppe, Joseph, Yossef, Youssouf (c'était parmi les cosmopolites, en Egypte, j'ignorais au reste qu'il fût Juif, je l'ai appris aujourd'hui, "métèque, Juif errant" n'était donc pas qu'une simple formule...)