1984 : Coupe des clubs Champions
Liverpool FC - AS Roma : 1-1 (4-2 t.a.b.)
Le Liverpool FC est revenu sur les lieux de son premier triomphe en Coupe des clubs champions européens pour remporter son quatrième trophée lors de la saison 1983/84. Le principal artisan de ce succès était l'international gallois Ian Rush. Le joueur n'a pas réussi à marquer contre l'Odense BK au premier tour, mais son instinct d'attaquant a permis aux Reds de remporter trois difficiles rencontres à l'extérieur. Rush a marqué l'unique but de la double confrontation avec l'Athletic Club Bilbao, au match retour à San Mamés. C'est également lui qui a consolidé deux victoires 1-0 à Anfield en marquant respectivement un et deux buts sur le terrain du SL Benfica et du FC Dinamo Bucurest.
Défi écossais
Les Roumains avaient fait trébucher le Hambourg SV, tenant du titre, au deuxième tour. Mais la détermination de Rush permettait aux Anglais d'accéder à leur quatrième finale en huit ans. Cette finale avait bien failli se jouer entre compatriotes, puisque le Dundee United FC n'était qu'à 90 minutes de la victoire en demi-finale. Le champion d'Ecosse battait l'AS Roma 2-0 à l'aller à Tannadice Park. Il s'inclinait 3-0 face aux hommes de Niels Liedholm à Rome. L'entraîneur vétéran suédois menait une équipe de stars qui comptait notamment les Brésiliens Falcão et Toninho Cerezo, et les Italiens Bruno Conti et Roberto Pruzzo.
Kennedy décisif
Disputer la finale à domicile à l'Olimpico était à double tranchant. Pruzzo avait certes réussi à égaliser après le but de Phil Neal en début de partie. Mais plus le match avançait, plus les Italiens avaient du mal à gérer la pression de jouer devant leur public. Aussi, lorsque la séance de tirs au but débutait, le gardien de la Roma - et non celui des Reds Bruce Grobbelaar - tremblait le plus.
Conti et Francesco Graziani manquaient leur tir et laissaient Alan Kennedy transformer le sien pour les hommes de Joe Fagan.
Pour la première fois, le titre s'était joué aux tirs au but.
TABLEAU
Seizième de finale
Odense - Liverpool (0-1) (0-5)
Lech Poznan - Athletic Bilbao (2-0) (0-4)
Ajax - Olympiakos Pirée (0-0) (0-2)
Benfica - Linfield Belfast (3-0) (3-2)
Dinamo Minsk - Grasshoppers Zürich (1-0) (2-2)
ETO Györ - Vikingur Reykjavik (2-1) (2-0)
Kuusysi Lahti - Dinamo Bucurest (0-1) (0-3)
Hamrun Spartans - Dundee United (0-3) (0-3)
Athlone Town - Standard Liège (2-3 (2-8)
Fenerbahçe - Bohemians Prague (0-1) (0-4)
Rapid Vienne - FC Nantes (3-0) (1-3)
Dynamo Berlin - Jeunesse d'Esch (4-1) (2-0)
Partizan Belgrade - Viking Stavanger (5-1) (0-0)
CSKA Sofia - Omonia Nicosia (3-0) (1-4)
AS Roma - IFK Göteborg (3-0 )(1-2)
Huitième de finale
Liverpool - Athletic Bilbao (0-0) (1-0)
Olympiakos - Benfica (1-0) (0-3)
ETO Györ - Dinamo Minsk (3-6) (1-3)
Dinamo Bucurest - Hamburger SV (3-0)) (2-3)
Standard Liège - Dundee United (0-0) (0-4)
Bohemians Prague - Rapid Vienne (2-1)) (0-1)
Dynamo Berlin - Partizan Belgrade (2-0) (0-1)
CSKA Sofia - AS Roma (0-1) (0-1)
Quart de finale
Liverpool - Benfica (1-0) (4-1)
Dinamo Minsk - Dinamo Bucurest (1-1) (0-1)
Rapid Vienne - Dundee United (2-1) (0-1)
AS Roma - BFC Dynamo Berlin (3-0) (1-2)
Demie de finale
Liverpool - Dinamo Bucurest (1-0) (2-1)
Dundee United - AS Roma (2-0) (0-3)
FINALE
Liverpool FC - AS Roma : 1-1 (4-2 t.a.b.)
Buts : 13' Neal 1-0 (Liverpool) 42' Pruzzo 1-1 (AS Roma)
Liverpool : Bruce Grobbelaar ; Phil Neal, Mark Lawrenson, Alan Hansen, Alan Kennedy ; Craig Johnston (72' Steve Nicol), Sammy Lee, Graeme Souness, Ronnie Whelan ; Kenny Dalglish (94' Michael Robinson), Ian Rush
Entraîneur : Joe Fagan
AS Rome : Franco Tancredi ; Michele Nappi, Dario Bonetti, Ubaldo Righetti, Sebastiano Nela ; Agostino Di Bartolomei, Falcão, Toninho Cerezo (115' Marco Strukeli) ; Bruno Conti, Roberto Pruzzo (64' Odonacre Chierico), Francesco Graziani
Entraîneur : Nils Liedholm
Les canaris se font déplumer lors d'un terrible déplacement à Vienne contre le Rapid (3-0) rendant la mission casi impossible pour le retour.
Pourtant le FC Nantes réalisera une superbe prestation s'imposant (3-1) au retour , résultat malheureusement insuffisant pour la qualification.
FINALE : Liverpool - AS Roma
Le 30 mai 1984, comme sept ans plus tôt, Liverpool est venu à Rome. Il a vu et il a vaincu. L’AS Roma a beau jouer à domicile, elle n’a pu empêcher les Reds de conquérir leur quatrième coupe aux grandes oreilles. Bruce Grobbelaar en rit encore.
Les joueurs changent, tout comme l’entraîneur, mais Liverpool reste Liverpool. Joe Fagan a repris le témoin de Bob Paisley et compte bien laisser le club sur les hauteurs du foot européen. Les Reds ont désormais leurs habitudes en Coupe des Clubs Champions, à laquelle ils participent pour la... huitième saison consécutive. Cette édition 1983-84 est d’autant plus appétissante que la finale doit se dérouler à Rome, dans ce stade où le club conquit ses premiers lauriers en 1977.
Après avoir éliminé, sans trop de frayeurs, les Danois d’Odense au premier tour, les Reds vont de nouveau démontrer à l’Europe entière qu’ils sont les rois. Lorsque l’Athletic Bilbao vient obtenir le nul (0-0) à Anfield, on pense que les Basques ont réussi le plus dur. Mais au retour, dans la citadelle imprenable de San Mamès, les Reds s’imposent (1-0). En quarts de finale à Lisbonne, les Reds dynamitent (1-4) le Benfica local qui ne s’en remettra jamais vraiment. En demi-finale, Liverpool bute sur le rugueux Dinamo Bucarest (seulement 1-0 à Anfield), mais s’en va gagner (2-1) dans l’ambiance toujours particulière des Pays de l’Est.
En récapitulant, on s’aperçoit que Liverpool a durant son parcours remporté tous ses matches à l’extérieur. Et cela tombe plutôt bien, puisque le 30 mai 1984, l’adversaire des Reds joue à domicile. L’AS Roma accueille en effet cette finale dans son stade Olympique. Mais elle comprendra vite que contre les Reds, le terme "jouer à domicile" n’a aucun sens : Les tribunes contiennent plus de supporteurs de Liverpool que de Rome.
Comme souvent, on s’attend à un grand match, et comme souvent, on est déçu. Certes, Phil Neal ouvre le score après un quart d’heure de jeu suite à une action confuse dans la surface romaine. Certes, l’Italien Pruzzo égalise juste avant la mi-temps, mettant à coup sûr fin à une série de six 1-0 consécutifs en finale de C1. Mais le match, est assez pauvre techniquement, les contacts sont rudes et l’on sort l’habituel refrain des saisons trop longues.
Le 1-1 s’éternise jusqu’aux prolongations, où rien n’est marqué, où le Brésilien Cerezo doit sortir victime de crampes et où Kenny Dalglish, épuisé lui aussi, cède sa place à Robinson. Pour la première fois, la finale de la Coupe des Clubs Champions va se disputer aux tirs aux buts. Les calendriers ultra-serrés font que désormais on applique cet exercice plutôt que de faire rejouer la finale .
Ca commence mal pour Liverpool : Steve Nicol tire à coté. Le romain Di Bartholomei ouvre le compteur, imité par Phil Neal. Lorsqu’arrive le tour de Bruno Conti, Bruce Grobbelaar, le gardien de Liverpool, se moque de l’extrême tension qui règne dans le stade. Il fait le pitre sur sa ligne. L’international italien, déconcentré, envoie son tir au dessus.
L’équilibre est rétabli. Souness marque, Righetti aussi, ainsi que Ian Rush. Franco Graziani se prépare à tirer, mais Grobbelaar fait encore l’andouille sur sa ligne. Comme Conti, Graziani envoie son ballon dans les nuages. Il ne reste alors plus à Alan Kennedy qu’à finir le travail. Contre pied parfait, Liverpool est champion d’Europe. Veni, Vidi, Vici...
Bruce Grobbelaar est consacré héros de cette finale. Né à Durban, international zimbabwéen, le gardien des Reds a connu une carrière atypique. Il a débuté en 1979 à Crewe Alexandra, en quatrième division. On l’a vu passer au Canada dans la cage des Vancouver Whitecaps. Bob Paisley a fait appel à lui en mars 1981 pour remplacer Ray Clemence. Cette finale est le sommet de sa carrière où il semble s’être bien amusé.
LIVERPOOL Champion d'Europe 1984
VIDEO : Finale
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