1999 : COUPE UEFA

PARMA 3-0 MARSEILLE
http://fr.wikipedia.org/wiki/Coupe_UEFA_1998-1999
L'histoire de la saison 1998/99 du Parma AC est écrite en lettres d'or. Non seulement les hommes d'Alberto Malesani remportaient la Coupe d'Italie mais ils raflaient également la Coupe UEFA pour la deuxième fois en quatre ans. Cette équipe regorgeait de joueurs talentueux : de Lilian Thuram et Fabio Cannavaro en défense, à Dino Baggio et Juan Verón au milieu en passant par Hernán Crespo en attaque.
Peu de résistance
C'est donc sans surprise que les adversaires de Parme ne montraient que très peu de résistance. Le Fenerbahçe SK les battait en Turquie au premier tour mais s'inclinait au retour. Le FC Girondins de Bordeaux se faisait humilier 6-0 en quarts de finale au stade Ennio Tardini après avoir remporté l'aller 2-1. En comparaison, Parme a été tendre avec le Club Atlético de Madrid qui ne s'est incliné "que" 5-2 sur l'ensemble des deux matches en demi-finales.
L'OM bataille
En finale, une chose était sûre : l'Olympique de Marseille n'allait pas tirer sa révérence sans batailler ferme. Au sens propre. La victoire des Français en demi-finale contre le Bologna FC avait été ternie par une bagarre dans le tunnel des joueurs.
Le penalty de Laurent Blanc en fin de partie avait offert la qualification à l'OM grâce aux buts inscrits à l'extérieur mais quatre joueurs furent suspendus après les incidents. Sans notamment Christophe Dugarry ni Fabrizio Ravanelli au stade Luzhniki, à Moscou, Marseille était muet en attaque.
Crespo ouvrait les festivités à la 26e minute et Enrico Chiesa scellait le sort de la partie 10 minutes plus tard. Entre-temps, Paolo Vanoli marquait le deuxième but.
CLUBS FRANCAIS
O LYON

Le parcours de Lyon les amènera jusqu'en quarts de finale , stade atteint par Bordeaux et Marseille également cette saison.
Autant les deux premières coupes sont décevantes pour les clubs français autant celle ci sera fertile en émotions avec notamment la finale de l'OM que nous détaillerons dans un autre message.
Lyon parvient à éliminer les anglais de Blackburn au premier tour. Victoire en Angleterre (1-0) des lyonnais et nul à domicile (2-2) au retour leur permettant de franchir une étape difficile.
Au tour suivant Lyon tombe l'Etoile Rouge de Belgrade qui a perdu son lustre d'antan , de triste mémoire pour l'OM battu par les yougoslaves en finale.
Lyon performant à l'extérieur s'impose en terre serbe (2-1) puis gagne à domicile (3-2) au retour. L'attaque marche à merveille mais pour réussir en coupe d'europe , la nécessite d'une meilleure défense s'impose.
En huitièmes de finale Lyon hérite du FC Bruges.
Les belges s'inclinent (1-0) à Gerland , enfin Lyon n'a pas encaissé de but ce qui lui sera salutaire.
Au retour le FC Bruges se déchaine imposant un rythme endiablé à la rencontre auquel les lyonnais répondront avec talent. Lyon s'impose (4-3) , un match d'anthologie !
La route lyonnaise se terminera en quarts de finale , contre un club italien , équipes souvent fatales aux français.
Cette fois Bologne sera le bourreau.
Lyon s'inclinera lourdement au match aller (3-0) en Italie avant de se reprendre à domicile mais pas suffisamment (2-0)
L'OL est éliminé en quarts tout comme Bordeaux face à d'autres italiens.
Seul Marseille ira au delà.
AS MONACO

L'AS Monaco ne gardera pas un grand souvenir de cette édition.
Certes ils passeront deux tours mais tomberont contre l'OM en huitièmes de finale.
Avant ils éliminent les polonais de Lodz en s'imposant (3-1) en Pologne et se contenteront d'un triste (0-0) à domicile au retour.
En seizièmes l'ASM élimine les autrichiens de Graz (3-3) en Autriche puis se qualifient en écrasant son adversaire (4-0) au stade Louis II
Marseille sera supérieur en huitièmes tenant les monégasques en échec (2-2) au match puis triomphera au Vélodrome (1-0) pour poursuivre sa fantastique épopée jusqu'en finale.
FC METZ

Le FC Metz fera un petit tour comme la saison dernière.
L'Etoile Rouge de Belgrade qui affrontera Lyon au tour suivant élimine les lorrains aux tirs aux buts.
Les deux formations se quittent sur un score identique (2-1) pour chaque équipe à domicile , la loterie des tirs aux buts sera fatale aux français.
L'exploit de 1984 contre Barcelone aura été l'unique éclaircie de Metz en Europe mais son retentissement fut tel que personne ne l'a oublié.
BORDEAUX

Cette saison sera à tout jamais celle du 5 ème titre de champion de France des Girondins mais Bordeaux parviendra tout de même à atteindre les quarts de finales de la Coupe UEFA tombant face au futur vainqueur Parme.
Ulrich Ramé , David Jemmali , Nisa Saveljic , Hervé Alicarte , Victor Torres-Mestre , Michel Pavon , Lassina Diabaté , Johan Micoud , Ali Benarbia , Lilian Laslandes et Sylvain Wiltord débutent la campagne européenne avec la réception des autrichiens du Rapid Vienne il y a peu finalistes de la coupe des coupes contre le PSG.
32e de finale : Girondins de Bordeaux (1-1) (2-1) Rapid Vienne
Michael Hatz (7e) marque contre son camp en voulant intercepter un centre de Benarbia.
Bordeaux domine sans se montrer véritablement dangereux et le pire arrive avec l'égalisation autrichienne (64e) par Oliver Freund
On craint une élimination précoce comme la saison dernière au premier tour avant le déplacement au Gerhard Hanappi de Vienne.
Bordeaux doit absolument marquer afin de préserver ses chances , Hervé Alicarte sur coup franc (28e) donne l'avantage aux siens.
Le Rapid ne s'en laisse pas compter parvenant encore à égaliser par Wagner (42e) tout est à refaire .
Alors que l'on se dirige vers les prolongations Lassina Diabaté (86e) bien servi par Micoud trompe le gardien autrichien d'une frappe puissante.
Bordeaux s'impose 2-1 et se qualifie pour le second tour.
16e de finale : Vitesse Arnhem (0-1 (1-2) Girondins de Bordeaux
Les girondins héritent de Vitesse Arnhem club néerlandais où évolue leur star l'attaquant Nikos Machlas .
Vitesse est une équipe technique et offensive mais la défense bordelaise ne cédera jamais.
Au contraire suite à un 1-2 Benarbia - Wiltord l'attaquant girondin marque un but spectaculaire en ciseau du pied droit (44e)
Bordeaux tiendra précieusement cette victoire avant le retour à Lescure.
Au bout de 7 minutes coup de théâtre , les néerlandais ouvrent la marque mais les girondins réagissent en égalisant une minute plus tard par Micoud d'une frappe du droit.
Bordeaux tiendra ce nul et sa qualification . Wiltord en fin de match (85e) reprend un ballon repoussé par le gardien après un tir Pavon.
Les girondins s'imposent 2-1 et atteignent les huitièmes.
8e de finale : Grasshopper Zurich (3-3 (0-0) Girondins de Bordeaux
Déplacement en Suisse pour Bordeaux chez les Grasshoppers Zurich équipe composée de nombreux internationaux helvètes qui ont sorti Anderlecht et la Fiorentina aux tours précédents.
La rencontre aller sera fertile en rebondissement disputée sur un terrain gelé.
Wiltord de la tête (5e) et Micoud d'un tir lobé (19e) jettent un grand coup de froid dans le stade si c'était encore nécessaire.
Bordeaux se croyant à l'abri fera preuve d'une incroyable déconcentration les suisses marquant deux buts avant la MT pour un score de 2-2.
Comisetti (53e) dans la liesse générale donne l'avantage aux siens , Bordeaux est sur le point d'exploser.
Heureusement Bordeaux a dans ses rangs la fine gâchette Wiltord qui d'une frappe enroulée égalise (73e)
3-3 avant le retour Bordeaux peut respire un grand coup.
Rencontre retour crispante car un but suisse éliminerait les girondins, il n'arrivera pas.
Les deux formations se quittent sur un 0-0 de piètre qualité mais Bordeaux passe encore.
1/4 de finale : Girondins de Bordeaux (2-1) (0-6) Parme AC
En quart de finale Bordeaux accueille Parme avec Buffon , Thuram , Cannavaro , Veron , Chiesa et Crespo.
Les girondins feront une première MT exceptionnelle ponctuée par deux buts de Micoud de la tête (40e) et encore Wiltord du droit(44e)
La seconde période sera moins faste pour l'attaque bordelaise , pire ce diable de Hernan Crespo réduit la marque (84e)
2-1 un avantage qui risque de ne pas tenir ...
Le retour au stade Stade Ennio Tardini sera un calvaire Bordeaux dévoré par des vagues déferlantes italiennes. A une époque où le dopage faisait des ravages de ce côté des Alpes on peut sincèrement se poser des questions sur les raisons d'une telle domination physique.
Bref Bordeaux explose 6-0 tout comme l'OM qui en prendra la moitié en finale un peu plus tard
MARSEILLE

Le sujet suivant sera consacré entièrement à l'OM et son parcours finale comprise.
VIDEO : Finale Parma 3-0 Marseille
https://www.youtube.com/watch?v=g5IDGVQejgg
FINALE : Parme 3-0 Marseille

Pour parvenir en finale les Parmesans ont éliminé Fenerbahçe (0-1)(3-1) , Wisła Cracovie (1-1)(2-1) , Glasgow Rangers (1-1)(3-1) , Bordeaux (1-2)(6-0) et Atletico Madrid (3-1)(2-1)

Il a refait le match, cent fois, mille fois, dans son esprit tourmenté. Entre deux brèves tranches d'un sommeil agité, grappillées dans l'avion qui le ramenait à Marseille. Il a revu l'action, cent fois, mille fois. Ce ballon a priori anodin, cette passe en retrait a priori facile. Il a senti à nouveau le souffle chaud d'Hernan Crespo lui parcourir l'échiné, entendu l'exclamation de Porato quand l'Argentin a jailli pour le lober et poser la première pierre de la stèle olympienne. Il tenait tant à cette finale, lui qui avait été privé, dix mois plus tôt jour pour jour, de la plus belle d'entre toutes, celle de la Coupe du monde. Alors, Laurent Blanc, capitaine malheureux, s'est repris la tête à deux mains et a, encore une fois, demandé pardon pour sa fatale (et inhabituelle) boulette: «Je suis vraiment désolé. Et j'assume. Ce but, il est pour moi: je rate complètement mon coup. Au lieu de frapper le ballon, je ne fais que l'effleurer du front.

C'est trop bête»... D'autant que, jusqu'alors, les Marseillais avaient plutôt bien mené leur barque. Avec les moyens du moment. Malgré les nombreuses absences (suspensions de Ravanelli, Luccin et Gallas, auxquelles était venue s'ajouter celle de Dugarry, décidée au lendemain des incidents de Bologne), l'OM a abordé la troisième finale européenne de son histoire de façon particulièrement déterminée. Loin de la chronique d'une mort annoncée, organisés et combatifs, les Phocéens ont, un instant, troublé le bel ordonnancement parmesan, parvenant même à se créer quelques fragments d'occasions qu'un vrai buteur (celui qui leur fait si cruellement défaut) se serait fait un devoir de convertir. Rolland Gourbis: «Pendant vingt-cinq minutes, nous avons largement fait jeu égal avec notre adversaire et cela nous donnait de l'espoir. En prenant deux buts en neuf minutes, il s'est transformé en cauchemar»... Car, à l'erreur de Blanc, a succédé celle de l'ensemble de la défense olympienne, dont a profité le duo Fuser-Vanoli. «Là, c'était plié», lâchera sobrement Pierre Issa.

C'était plié, oui. Et l'OM à bout de souffle, dans la nuit glaciale de Moscou, s'est alors lentement, inéluctablement dilué. Noyé dans un naufrage collectif, figé dans une impuissance que chaque arabesque inutile de Pires, chaque tentative d'un Maurice physiquement limité ou d'un Camara désespérément maladroit mettaient en évidence. Comme chaque minute, chaque action (quel troisième but: une pure merveille!) accentuait la différence de volume entre les deux formations, tous secteurs confondus. Entre un Parme au complet décidément impressionnant (une véritable machine à gagner qui, en deux matches de Coupe d'Europe, a passé neuf buts aux deux meilleures équipes du Championnat de France...) et un OM diminué et moribond, l'illusion n'a pas duré longtemps.

Et loin de quelques exploits isolés, la finale de la Coupe de l'UEFA 1999 a, une nouvelle fois, mis en exergue les limites des clubs français sur la scène européenne et le fossé qui les sépare des meilleurs. Dans le sillon triomphal de la sélection nationale championne du monde, il est grand temps, pour les responsables du football de l'Hexagone, de se pencher sur la question. A moins qu'ils ne pensent encore, avec quelque navrante naïveté, que l'important est de participer...



PARMA Vainqueur de la Coupe UEFA 1999