Bon, 30 lecture mais pas un mot on me boude : Alors tant pis si c'est hors sujet, je vous le met.
Enfilez vos scaphandres, nous filons dans l'espace sidéral...
LA MACHINE
Le métal luisait dans l’immensité sidérale… Tout autour, n’existait que la nuit éternelle constellée d’étoiles lointaines scintillant à l’infini. Aucun son n’était perçu à l’entours de ce vide absolu.
La Machine filait droit devant elle, elle filait depuis on ne savait déjà plus. A l’intérieur nul être vivant pour la piloter, juste des programmes savants s’auto corrigeant et cet énorme calculateur qui avec sa logique froide analysait à chaque instant la trajectoire de l’engin, Il faisait partie de la série des Happy Discover classe C, des engins d’une taille impressionnante assemblés dans l’espace à base de sous modules satellisés depuis la base lunaire semi-souterraine de Terra nuova1.
Les bases lunaires de surface n’étaient plus autorisées depuis plus de 100 ans, car l’une d’elles avait été frappée de plein fouet par un gros météorite et plus de 120 humains en avait trouvé la mort instantanément, se retrouvant brutalement privés d’atmosphère artificielle.
La tragédie avait décidé "International Miner Corporation" à investir dans du solide, du sous-terrain, afin de protéger les explorateurs spatiaux de telles tragédies. Seuls les astronefs une fois assemblés pouvaient, le temps de leur déploiement, rester sur la surface, une à 3 semaines tout au plus et encore…
De tels engins ne pouvaient être expédiés dans l’espace depuis la terre, leur masse trop importante dévorant toute l’énergie trop utile à un voyage de plus d’un siècle en quelques minutes pour espérer s’arracher à l’attraction terrestre. Avec à peine 10% de ce qu’il fallait sur Terre, la Lune permettait de faire cela. A croire que le grand horloger avait pensé à tout…
Le calendrier du bord indiquait la date conventionnelle terrestre de départ 2138 et la date virtuelle à bord de la Machine… 2324 L’affichage était d’un vert pâle blafard et dans les couloirs exigus et déserts, de petites lampes multicolores s’allumaient de temps à autre. A l’extérieur de la Machine, l’on sentait bien qu’elle était très vieille. Des tas de choses hétéroclites s’imbriquaient de-ci de-là sans raison apparente et diverses antennes radar tournaient inlassablement, disposées tout autour de la coque afin d’en préserver toute l’intégrité.
Partout dans l’habitacle, une lueur rouge vif remplissait l’espace dans un halo incessant tandis que des sirènes hurlaient dans un silence absolu. Il n’y avait pas d’atmosphère dans la Machine HD0024.
C’était inutile, le cerveau du calculateur de HD0024 n’en avait pas besoin, il lui fallait juste du froid et de l’énergie électrique. Le froid venait de l’espace sidéral , il y en avait à profusion dehors, il faisait –150°C en moyenne, c’est amplement suffisant pour refroidir le calculateur.
L’électricité était fournie par un Fuel Cell à recombinaison des gaz, un petit moteur chimique se mettait en route toutes les 1200 heures et re-comprimait l’hydrogène tandis que le deuxième Fuel Cell prenait le relais; ceci à l’infini. Il restait 250 ans de fonctionnement possible aux fuel cell vu le combustible disponible pour les moteurs chimiques. D’ailleurs le gaz et l’agent catalyseur faisait partie des produits recherchés en vue de leur exploitation ultérieure.
L’alarme s’était déclenchée en 2307. Cyberbrain V5 avait immédiatement envoyé deux automates d’entretien équipés de caméras couleur pour aller se rendre compte sur place et devant l’ampleur des dégâts, Cyber5 avait à son grand regret lancé le projet Bio-rescue3.
Cyber5 avait lancé un S.o.S en direction de la station la plus proche, elle se trouvait à environ un mois d’ année lumière de sa position. Un mois lumen signifiait qu’aucune réponse ne pourrait être entendue avant un autre mois…Cyber 5 avait attendu… Les années avaient passé mais aucune réponse ne lui parvint. Cyber 5, imperturbable actionna le plan de sauvegarde en suivant la procédure d’auto réparation de la machine. Il activa les deux cyber-automates à l’intelligence artificielle la plus évoluée.
Les deux machines sortirent dans l’espace afin d’évaluer les dégâts. Des milliers de photographies furent transmises à Cyber 5 qui les compara avec sa base de données et Cyber5 en conclu immédiatement que près d’un sixième de la machine avait été réduit en bouillie. Les détecteurs d’obstacles hyperfréquence n’existaient plus et aussitôt, Cyber 5 avait basculé sur les radars longue portée, réduisant leur champ d’action et élargissant leur faisceau, Aussitôt Cyber 5 réduisit la vitesse de la machine pour la descendre sous les 100.000 km/h
Cette terrible lenteur rendait la rentabilité de la mission aléatoire mais c’était le seule solution pour espérer sauver la Machine. D’autant que les boucliers magnétiques à supra conducteurs avaient étés détruits et pendaient ou bout de leurs câbles composé de ce métal si précieux que la compagnie le payait près de 20 000 Dollars le kilo. Il y en avait l’équivalent de 3 tonnes sur terre. Ciber 5 jouait à saute mouton avec les astéroïdes, ne pouvant plus les dévier. Son programme de navigation apprenait vite et évaluait l’obstacle sans émotion.
Parfois il en arrivait plusieurs à la fois et lancés dans l’espace à des vitesses différentes, les fusées chimiques de poussée latérale ne cessaient de fonctionner alors, gaspillant la précieuse énergie dont Happy Discover avait pourtant un besoin vital. Cyber 5 tenta les réparations mais dût se rendre à l’évidence: Les automates sur ses ordres avaient bien démonté tous les résidus des superstructures endommagées, le précieux métal avait été récupéré mais malgré sa puissance d’analyse phénoménale, Cyber 5 ne pouvait imaginer les pièces manquantes internes la machine. Il effectua plus de 35 000 programmes divers et reconstruit bien des sous ensembles mais il se révélait incapable de les réassembler toutes ensemble. Il fallait activer Biorescue.
Cyber 5 extirpa du réservoir d’azote liquide les précieux éléments dont il avait besoin et il les réchauffa lentement puis il fit de même avec la précieuse Ovule… Il choisi la semence mâle, celle qui était la plus vivace mais bien moins que les semences femelles. Son spectro-densitomètre lui permit de choisir très vite l’élu, elle le mit en présence de l’ovule et il s’y jeta comme un affamé ayant jeûné près d’un mois.
Elle rangea les précieux bioéléments et mit l’ovule en sûreté dans un bain de placenta artificiel
Cyber 5 ajusta température et débit des fluides nourriciers puis attendit. Le temps pour les machines n’existe pas. Ils sont intemporels… Cyber 5 fut avisé d’un mouvement anormal dans la couveuse… Enfin le moment était venu, deux robots Vx 204 s’approchèrent du fétus , il bougeait et semblait souffrir beaucoup, mais les Vx savaient quoi faire. Le liquide s’écoula lentement vers la matrice et peut après, Biorescue 3 sembla se calmer. Les portes du sas se fermèrent et Cyber5 remplit les 3 compartiments de ce gaz oxydant si terrible qui détruisait tant le métal et les jonctions de semi conducteurs constituant Cyber5. Biorescue allait changer d’environnement pour évoluer dans sa phase utilitaire… Pour la première fois depuis plus d’un siècle un vagissement retentit dans les entrailles de l’astronef…
Le temps passa, Les Vx 204 furent ensuite remplacés par l’androïde Ganælle. Cette belle androïde à la chevelure d’un acajou transparent était spécialisée dans l’éducation des Biorescue, il en allait de leur équilibre, car la programmation des Biorescue faisait appel à des méthodes étranges , Rien à voir avec la programmation simple de Cyber 5. Le processus était d’une lenteur désolante. Cyber 5 appliquait le programme au Bit Près sans état d’âme, car il n’en avait pas.
Ganælle avec une patience sans égal s’occupait de Biorescue 3.
Elle consulta la liste des prénoms a choisir pour appeler ces étranges choses fragiles, les Biorescue.
Elle lança un programme aléatoire et la liste défilant s’arrêta sur un nom: Georges. Ainsi le petit biorescue s’appellerait Georges, Chance, il aurait pu s’appeler Fête nat !
Le temps passa encore, vers 7 ans Cyber 5 appliqua le programme 27. Georges s’endormit pour se réveiller stérilisé mais il ne le sut jamais. Georges avait à présent 16 ans et sa programmation était bien avancée, il apprenait si lentement… Mais Cyber 5, inlassablement appliquait le programme à la lettre enfin comme je l’ai déjà écrit, au bit près.
Georges était plutôt petit, trapu et un peu voûté. Il disposait d’une bibliothèque vidéo impressionnante et passait le plus clair de son temps à étudier puis à jouer avec Ganælle Il lui posait mille et une questions et Ganælle répondait selon le programme inscrit dans sa mémoire. Il ne savait rien de la Terre… Son univers était la MACHINE. Puis le grand jour arriva.
Ganælle lui demanda d’enfiler son scaphandre et de réaliser les réparations nécessaires. Georges sorti dans l’espace se tenant çà et là à ce qu’il pouvait et il découvrit les deux automates dans l’habitacle de protection extérieure., il les réactiva.
Il travailla des heures et des heures avec application, une sueur froide lui coulait dans le dos.
L’immensité de l ’espace l’impressionnait un peu mais il savait qu’il fallait ne penser qu’à une chose: Réparer l’astronef.
Au bout d’une semaine les choses prenaient tournure, les deux automates appliqueraient le programme que Georges, aidé de Cyber 5 avait inséré dans leur mémoire de silicium.
Georges récupéra les centaines de mètres de câble supraconducteurs qui traînaient vers l’arrière de l’astronef et entreprit de les faire rembobiner par les deux automates sur les noyaux neufs qu’il avait été charger dans les soutes, équipé de son scaphandre léger.
Deux mois terriens passèrent , le temps je l’ai dejà écrit ne compte pas dans l’espace car il n’y a plus de journées, pas de soleil et pas de lune. Le temps devient une abstraction absolue.
Le travail est terminé. Georges est satisfait, il éprouve un sentiment qu’il ne saurait exprimer. S’il avait été bien programmé il saurait qu’il est fier, mais personne ne lui apprit ces choses inutiles.
La machine retrouvait sa fière allure et Cyber 5 tenta un bond dans l’espace tout en branchant l’écran de protection… Les obstacles défilaient , glissant puis s’écartant au dernier moment. Les tests semblaient satisfaisants
Georges fut si surprit par l’accélération brutale qu’il alla s’écraser contre la paroi de sa cabine pressurisée. Aussitôt il ressenti une envie de vomir incroyablement puissante, puis il perdit connaissance.
Lorsqu’il revint à lui, tout semblait à nouveau normal, Genælle lui apporta de quoi le restaurer et il avala son repas avec plaisir. Puis Cyber 5 lui demanda d’aller inspecter à nouveau la coque.
Georges répondit que les robots pouvaient fort bien effectuer la tâche en temps réel mais Cyber 5 répondit: « Présence de Georges indispensable afin de contrôler les soudures après de tels efforts. »
Georges revêtit son scaphandre et sorti à nouveau dans l’espace… La porte du sas se referma aussitôt. Georges ne réalisa pas tout de suite ce qui lui arrivait. Il inspecta consciencieusement les superstructures de la Machine et décida de rentrer. Cyber 5 ne répondait plus , il s’approcha du sas mais impossible d’ouvrir… Un peu inquiet, il appela sans succès Cyber 5, son niveau d’oxygène baissait de plus en plus, alors il décida de tenter de trouver un autre sas… Il se dirigea lentement vers l’arrière de la Machine, il lui semblait qu’un autre sas se trouvait là juste au 3/4 arrière.
C’est là qu’il les trouva:
Ils étaient là tous les deux l’un contre l’autre, givrés dans leur scaphandre, leurs bras et leurs jambes entremêlés au travers du bastingage de la coupée… Georges cria enfin: Papa! Maman!
Cyber 5 appliquait le programme de survie au bit près, afin que rien ne retarde l’exploration, voici déjà 18 années de perdues, il est temps de reprendre les recherches avec un peu plus d’efficacité.
Le programme était très précis: Ne jamais conserver de biorescue après utilisation avec succès.
Les biorescues sont incompatibles avec le succès des expéditions. La machine sembla frémir alors qu’elle bondissait dans l’espace, filant vers les étoiles à température et masse compatible avec le Soleil de Terra. Il fallait faire vite.
2007 EUKINIAventures