Quant à faire ce qu'on ne leur dit pas de faire, je reste perplexe, un exemple SVP. :
C'est bien le problème. Tout ce qui se passe, au quotidien, dans une école primaire, est perçu comme normal, voire dû. Y compris lorsque l'enseignant sort du cadre institutionnel.
Quelques exemples ?
Institutionnellement, le temps de service est de 27h / semaine. Or, dans les faits, les écoles ouvrent leurs grilles 10 minutes avant le début de la classe, le matin et l'après-midi, et les enseignants surveillent la cour. Au final, ça correspond à 1h20 de travail offerte chaque semaine. Mais c'est sans doute normal, voire dû.
Institutionnellement, le temps de classe se termine au moment où l'on ramène les élèves au portail, et il existe un temps réglementé de rencontre avec les parents dans le cadre de rendez-vous planifiés. Dans les faits, les enseignants sont régulièrement (globalement un soir sur deux ou trois) interpelés au portail par des parents désireux d'évoquer l'entorse de leur gamin, le traitement médical du moment, le manteau perdu pendant la récré, les poux trouvés sur sa tête, le cahier du soir mangé par le chien ou mouillé par la petite soeur,et j'en passe. Allez, je te l'arrondis à minima à la demi-heure par semaine, offerte gracieusement encore une fois. Mais c'est sans doute normal, voire dû.
Institutionnellement, les enseignants sont tenus de raccompagner les élèves au portail. Dans les faits, ils compensent régulièrement le retard des parents dont les enfants ne sont pas inscrits en garderie. Malgré une fin de classe à 16h30, ils attendent parfois jusqu'à 17h, 17h30,voire 18h20 (c'est du vécu) pour pouvoir enfin rentrer chez eux, corriger et préparer la classe du lendemain. Mais c'est sans doute normal, voire dû.
Institutionnellement, les mairies financent les fournitures scolaires des élèves. Dans les faits, ces financements sont parfois légers, tout juste suffisants pour acheter cahiers et matériel pédagogique. Même si ce n'est pas son rôle premier, il faut alors passer par la coopérative pour financer l'achat de livres. Les enseignants sont alors souvent contraints, pour pouvoir fonctionner, de passer du temps à trouver et organiser des moyens d'alimenter la coopérative. Les kermesses, tombolas, spectacles se préparent et se déroulent souvent hors temps scolaire, sur le temps perso, Mais c'est sans doute normal, voire dû.
Et bien d'autres encore, liés aux imprévus de la vie d'une école...