Ce n’était qu'une simple bataille, importante pour le Roi certe, mais pas pour le commun.
La coalition avait fait très peur à ce que tu appelles le commun. Y a qu'à lire la description du retour grandiose du roy dans Paris faite par Guillaume le Breton pour s'en rendre compte.
Lire la propagande du genre de la philippine de guillaume le breton? Je doute pas qu'ils s'auto-congratulent après cette victoire, dans les faits je suis moins sûr de l'impact.
Edit: pour les curieux...
1 DÉDICACE
A Louis, premier né de Philippe-Auguste Dieudonné, fils du roi des Français, Guillaume Breton de l'Armorique, salut!
La muse me présente sa coupe remplie de l'eau de Castalie, afin que je chante tes louanges, ô Louis, et les louanges du héros que la France se réjouit de t'avoir donné pour père, et de posséder elle-même pour prince; elle remplit mon cœur de l'enthousiasme poétique, afin que j'entreprenne de nouveau de traiter plus longuement le même sujet; et quoique mon esprit se reconnaisse insuffisant pour une telle tâche, je ne chercherai point cependant à l'éviter, et voici sur quel fondement je prétends excuser mon audace.
S'il t'a été permis, ô Gautier1, de rapporter en tes vers fameux les actions du prince des Macédoniens, actions dont tu n'as été instruit que par les clameurs très-diverses de la renommée; s'il a été permis à tout poète païen d'entonner ses mensonges dans un langage sonore et retentissant; si l'on ne t'impute point à crime, ô Pierre de Riga, d'extraire même du sein de la loi, les sens qui y sont cachés2 et de faire passer ceux que tu y découvres dans tes légères élégies, réduisant en un mètre plus raccourci les grandes actions des hommes, bien plus dignes d'être racontées en un langage homérique, pourquoi n'oserais-je pas aussi écrire ce que j'ai appris, ce que 2 j'ai vu de mes propres yeux, les grandes actions d'un grand roi, qui n'est inférieur en valeur ni à Alexandre ni à Jules César, qui soumit le monde entier à la domination de la ville de Romulus, assertion bien démontrée et par l'éclat de l'Église et par la faveur du clergé, qui, vivant sous ce prince, jouissant d'une liberté prospère à la paix, soumet tous ses ennemis, quels qu'ils soient? A peine le Macédonien fut-il jugé digne de prolonger ses éclatans triomphes pendant deux fois six années, et Jules pendant seize années: durant trente-deux années consécutives l'active valeur du descendant de Charles3 a eu sans cesse des ennemis à vaincre, jusqu'à ce qu'enfin il ait vaincu les Teutons, Othon et les Anglais, et détruit les enfans de la Flandre, en un seul combat, à Bovines. Toi donc qui t'attends à succéder à un si grand roi, comme son premier né, comme héritier du sang royal, afin que tu te montres digne d'être dignement décoré de ces dignes honneurs, veuille te prêter aux louanges de ton père et à tes propres louanges; daigne te rendre protecteur et seigneur de cet écrit, qui célébrera les actions admirables de ton père ainsi que les tiennes, afin que sous cette protection un plus grand respect s'attache à ce livre qui emprunte le titre et le nom de Philippe, et qu'à l'abri d'un si grand nom il ose se présenter avec plus d'assurance et redoute moins les offenses de la pâle envie.
A Pierre Charlot, fils de Philippe, roi des Français, salut4!
Et toi aussi sois mon protecteur, ô Charlot, rejeton 3 parfaitement ressemblant du roi très-auguste, à qui la nature créatrice t'a donné d'être exactement semblable par la vigueur du corps et celle de l'esprit, afin de montrer ta royale origine par des signes irrécusables, et de qui déjà tu suis les traces, de qui aussi, quoique dans un âge bien tendre, tu reproduis déjà et les vertus et les actions. Si j'ai réussi à célébrer naguère, autant qu'il était en moi, en des chants dignes de vous, toi, tes frères et ton illustre père; si je t'ai consacré de toutes les forces de mon ame un petit ouvrage puisé sans doute à une trop faible source, et si en l'honneur de ton nom je l'ai appelé la Carlotide, afin que tes louanges soient à jamais dans la bouche des lecteurs, que ta vaillance, même après ta mort, ne connaisse point la mort, et que la renommée des Charles survive même à ceux qui en ont porté le nom (car cette renommée, les poètes seuls lui donnent d'échapper à l'urne des tombeaux, en excitant par leurs écrits les modernes à se souvenir des anciens, dont la réputation périt alors que périssent aussi les chants des poètes); à ton tour aussi veuille une fois du moins honorer ce poète d'un regard favorable de ton céleste visage; accorde-lui ta gracieuse faveur, afin qu'il reçoive de toi une nouvelle force, et que, sous ta protection, il puisse affronter en face les maîtres cyniques qui professent l'erreur.
http://remacle.org/bloodwolf/historiens ... eintro.htm