Si s'armer moralement consiste à aller défiler seins nus dans des quartiers à forte présence musulmane, il n'y a pas à dire, la moralité occidentale vit de grands jours.
Où vîtes-vous cela ?
Sinon, concernant le nombre de victimes par les japonais en Chine, il semble en relative adéquation avec les différentes guerres militaire ou civile qu'a connu ce pays. la révolte des Taiping au XIXème siècle a fait pas moins de 40 millions de victimes(sans bombardiers, ni mitrailleuses) et la guerre entre nationalistes et communistes pas moins de 13 millions avant guerre et 4 millions jusqu'à la victoire des cocos. Pour le Grand bond en avant, on estime le nombre de morts à 20 millions. Je vous invite à lire "Le consul", de Lucien Bodard, quand il nous parle avec délice des seigneurs de guerre chinois.
Certes, les japonais ne font pas tâche dans l'affaire, mais reste malgré tout dans la norme.
Il semble qu'en terme de pulsion destructrice l'asiatique ait une certaine avance sur l'occidental. Ou peut être n'est ce juste qu'une question de démographie. Allez savoir.
C'est propre à la Chine, pour une question d'organisation politique et agricole. La Chine est historiquement une région bien hiérarchisée. Cette hiérarchie permet de rationaliser l'agriculture des céréales et d'en obtenir, jusqu'à l'ère industrielle, un rendement supérieur par rapport à l'ensemble du monde. Cette supériorité de rendement permet des densités de peuplement importantes sur d'immenses territoires, et c'est pourquoi la Chine est presque toujours restée la région la plus peuplée du monde.
La contrepartie est que, quand le pouvoir central ou les pouvoirs féodaux sont ébranlés par des guerres civiles ou des invasions, l'organisation agricole s'effondre et les famines, puis les épidémies qui s'ensuivent provoquent la disparition de centaines de milliers, voire de millions ou de dizaines de millions de Chinois.
Comme les lieux de pouvoirs chinois recensent depuis très longtemps, pour des raisons fiscales, les foyers de leurs Etats, l'Histoire a enregistré et quantifié ces immenses effondrements démographiques qui dépassent tout ce qu'aucune autre région du monde, même l'Europe et les Amériques, ont connu.
Mais de grâce, ne nous présentez pas les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki comme des interventions humanitaires.
Sûrement pas. C'était purement géostratégique, une heureuse combinaison de politique et de militaire. L'humanitaire, ce fut après, quand les Japonais se rendirent et que l'occupant américain les aidèrent à rebâtir le pays à force d'aides alimentaires et industrielles pour en faire la seconde puissance économique mondiale.
Ces deux bombes n'avaient pas pour vocation d'arrêter le conflit, visiblement cela était quasiment acquis. Ces bombardements étaient surtout destinés aux russes
Cette hypothèse s'est révélée une idée reçue suite à l'étude des archives américaines concernant la Seconde Guerre mondiale. Les rapports gouvernementaux, diplomatiques et militaires relatent les intentions américaines. A cette époque, Truman aide toujours les Soviétiques. Il les arme, les équipe, les nourrit, il leur donne, selon leurs accords diplomatiques, une partie du Japon et de la Chine occupée par le Japon mais, alerté par ce qu'il apprend des Soviétiques en Allemagne, il commence à entrevoir la malveillance et la traîtrise de Staline et, par prudence, refusera de partager l'occupation du reste du Japon avec l'URSS et le Royaume-Uni. Les Britanniques et les pays alliés de l'Occident (Grèce, Turquie, Iran...) mettront encore à déciller Roosevelt sur la foncière méchanceté de Staline.
Tous ces détails sont écrits de manière passionnante par un historien spécialiste de la guerre froide et des documents officiels publics (seuls ceux du Kremlin et de l'Armée rouge restent encore confidentiels) s'y rapportant :
On a même souvent prétendu que les deux explosions d’Hiroshima et de Nagasaki, les 6 et 9 août, n’auraient pas tant été destinées à mettre à genoux un Japon virtuellement vaincu qu’à impressionner Staline.
La vérité est plus complexe. À Potsdam les Américains continuèrent de réclamer l’entrée en guerre de l’URSS ; ils souhaitaient avant tout réduire autant que possible leurs pertes et ne savaient d’ailleurs pas que le Japon capitulerait si vite. Staline promit son intervention, et entra en guerre le 8 août contre le Japon qui devait capituler dès le 15. Entre-temps les Américains avaient livré du matériel et du carburant aux armées soviétiques d’Extrême-Orient, et à Potsdam les deux états-majors avaient confronté leurs plans d’opérations. La solidarité des trois Grands était encore bien réelle, et la Déclaration de Potsdam comprenait un ultimatum commun à l’adresse du Japon. En outre les Soviétiques virent leurs revendications reconnues une fois de plus (le sud de Sakhaline, les Kouriles, Port-Arthur et les chemins de fer de Mandchourie).
À côté de cela Truman, fâcheusement impressionné par les problèmes posés à Potsdam par l’occupation quadriartite de l’Allemagne, décida que les Américains occuperaient seuls le Japon et qu’il ne serait pas question de reproduire dans le cas de celui-ci le système du Conseil de contrôle ni de donner aux Soviétiques un droit de regard réel sur le sort de ce pays après la guerre.
En ce qui concerne la bombe, il est faux de dire que son objectif premier était d’impressionner les Soviétiques : il s’agissait d’abord de battre les Japonais le plus vite possible au moindre coût possible en vies américaines. Truman se contenta, le 24 juillet, de dire à son homologue soviétique que les Américains avaient mis au point un explosif nouveau. En fait Staline était au courant, par ses services secrets, et en détail, du projet Manhattan. Les Soviétiques avaient commencé à travailler sur le sujet dès 1943. Le seul effet de l’annonce de Truman fut d’inciter Staline à faire accélérer les recherches soviétiques.
Georges-Henri Soutou, , p. 102