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Revisionnons cet autre grand moment.
Il répond ici à Stéphane Guyon : pour ceux qui ne le connaîtraient pas, disons que c'est l'homothétie de Soral lui-même : histrion et amuseur vulgaire (Soral le rappelle, dans un auto-portrait inconscient assez instructif), mais de gauche.
Ledit Guyon ayant eu le tort de dire que Soral est "dangereux".
Première partie du doc, la pas intéressante : explosion d'épithètes méprisantes à l'endroit de Guyon. Faut pas chercher à comprendre, c'est juste des insultes collées les unes aux autres, etc. Faut pas chercher non plus à discuter, au reste, Soral n'aime pas discuter, il préfère soliloquer interminablement avec comme seul dialogue son propre délire paranoïaque.
Soral, c'est l'Obélix de la paranoïa : il est tombé dedans quand il était petit, et il n'a plus besoin d'en reprendre, les effets sont permanents, chez lui.
Mais que ressort-il de cela : eh ben, que Guyon a eu raison, puisque Soral confirme : je suis dangereux, en effet. Il nous a donc pris la tête prendra trois minutes à traiter de tous les noms un type dont il dit qu'il a eu raison de dire ce qu'il avait dit. Allez comprendre.
Mais évidemment, dans ce tunnel digne d'un délire d'ivrogne qu'il vient d'infliger, il n'y a pas une seule information : on sait (si on est parvenu à écouter) ce qui se passe dans la tête de Soral, mais rien d'autre, rien d'objectif, je veux dire qui pourrait exister hors de son esprit malade.
Mais, en deuxième partie, l'info arrive : Soral "a baisé" (je cite) la femme de Guyon.
Là, on a enfin affaire à un fait, pas seulement un délire.
Soral, donc "baise" des femmes, et celles des autres. Quoique, ce point, à vrai dire, prête à débat. Comme tous les Casanova, Soral est un petit peu menteur, un peu truqueur sur les bords. Il ne précise pas s'il l'a "baisée" avant qu'elle soit avec Guyon, ou si c'était du temps de Guyon. Il joue un peu sur le mot "sa femme", qui peut vouloir dire la personne en question, ou l'épouse, en tant que fonction. (La première était "une" femme, avant d'être la sienne).
ce qui ne veut pas dire la même chose puisque :
- j'ai connu ta femme avant toi
- ta femme t'a trompé avec moi
ce sont deux énoncés tout à fait différents.
Guyon lui en voudrait, mais on ne sait pas si c'est pour une raison ou pour une autre.
(Si cela vous amuse de savoir ce que j'aurais répondu si cela m'avait été adressé ? J'aurais dit à Soral : "Tu as baisé ma femme ? Eh ben moi aussi, un point partout ! Je veux dire : moi aussi, j'ai baisé ma femme, et je le proclame. En revanche, si j'avais baisé la tienne (ce que, comme tu dis, je n'ai pas fait) je n'irais sûrement pas m'en vanter").
Selon Soral d'autre, on doit être un objet de haine parce que l'on a... comme il dit... une femme. C'est une drôle de façon de voir.
Guyon, lui, ayant subi ce dol, ne peut pas le réparer. Ce qui serait quoi ? Soral le dit à la fin : ce serait le fait que Guyon puisse, en retour, baiser la femme de Soral.
Dans le monde dans lequel vit Soral, par conséquent, on baise la femme des autres, et les autres trouvent une revanche (on ne sait pas ni pourquoi ni comment, là on est dans le maelstrom de la tronche à Soral) à baiser la femme du premier, en retour.
Notez d'ailleurs qu'à la fin, Don Juan, peut-être craignant qu'on ne croie pas à l'exposé de ses exploits, semble vouloir minimiser la performance, puisqu'il dit que, de toute manière, tout Paris et une grande partie de sa banlieue nord et nord-est y est passé dessus, à sa femme.
Toujours la grande délicatesse, la grande classe avec ces dames, hein, mon Nainain ? On ne se contente pas de les baiser, on leur crache dessus. On s'essuie dessus comme sur un paillasson. Hein petit farceur ! Et on se mouche dans leurs rideaux et on chie dans leur sac à main, spa ?
Et même Guyon est trop fort pour lui, il faut encore qu'il l'attaque en s'en prenant à sa femme.
Alors si en plus du tact, y a le courage
Voilà donc à peu près ce que ce type a dans la tête. Et après on vient me raconter : "oui, mais il dit que la Russie, ou que l'Allemagne, etc. " !