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Julien Dray: le retour
L’espace francophone, dominé de facto par les auteurs et intellectuels français, est largement acquis aux idées progressistes, socialistes ou marxistes. Mais ce qui frappe le plus, c’est l’inexistence d’une pensée réellement conservatrice au sens noble du terme. La France, au mieux, ne dispose que de réactionnaires, ersatz de conservatisme qui, face à la gauche molle aiguillonnée par le trotskysme journalistique, n’oppose qu’une gauche aigrie centrée sur un républicanisme caporaliste issu de la Belle Époque.
Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan, Paul Marie Coûteaux ou François Asselineau se situent sur ce registre. On pourrait y ajouter Jean-Pierre Chevènement et d’autres. Cette gauche stato-nationaliste séduit, par défaut, un certain nombre de gens qui en viennent à y voir une forme de “droite”. Pourtant, tous les référents de ces personnalités et partis demeurent, invariablement, les mêmes que ceux des autres partis institutionnels : la “laïcité”, la “république”, “l’égalité”, etc. Ce qui distingue, marginalement, cette gauche stato-nationaliste de la gauche institutionnelle, c’est le goût pour l’autoritarisme bonapartiste. Ce réflexe repose essentiellement sur une sorte de paradoxe : contre une “élite” jugée illégitime et dominatrice, il faut opposer un ordre encore plus dominateur qui se chargera de mâter à égalité le peuple et les cercles de pouvoir. C’est là la base du populisme, la règle de base du gaullisme – c’est-à-dire du néo-bonapartisme. À voir si le fait d’être mâté à égalité constitue un réel progrès.
Il n’est pas sûr que l’autoritarisme soit une alternative à une débauche autoritaire telle qu’on l’observe en France avec son état omnipotent qui tient l’individu pour insignifiant voire dangereux. Il n’est pas davantage acquis que l’autoritarisme soit plus de droite que de gauche, si l’on en juge par les expériences passés du socialisme réel ayant sévi durant des décennies à l’Est. Le recours à l’autoritarisme traduit essentiellement la faillite d’une société dans son ensemble. Le logiciel politique français, depuis Louis XIV, c’est le monisme d’état, parfaitement étranger à l’esprit européen : une énorme pyramide dotée d’un mandarinat en charge d’appliquer, de haut en bas, les désirs du maître. Cela a bien plus à voir avec le despotisme oriental qu’avec la libre association des sociétés européennes historiques, dont les Francs, par exemple, sont un exemple parmi tant d’autres.
Avec le despotisme éclairé comme régime politique, doté d’une idéologie proto-communiste – “républicaine-égalitaire” – comme matrice à laquelle se sont ajoutées en 1944 une couche de communisme dur dans l’intelligentsia, puis de marxisme festif à partir de 1968, la France est devenue, ni plus ni moins, qu’une sorte de condensé de toutes les horreurs idéologiques de la modernité politique. Le fait, révélateur, que la gauche dure française affiche désormais le drapeau tricolore et chante la Marseillaise aux côtés de l’Internationale, confirme qu’à défaut de modèle collectiviste alternatif, la réactivation des mythes jacobins terroristes sert de pis-aller. Car, fondamentalement, il y a compatibilité. Jean-Luc Mélenchon parle de “Patrie républicaine”, en opposition à la “Patrie charnelle” et fait ainsi passer en contre-bande la vieillerie marxiste sous couvert de dignité institutionnelle.
Logiquement, l’extrême droite française – réactionnaire – tient pour acquis que le passé vaut mieux que le futur et que la forme du régime précédent vaut mieux que l’actuelle. C’est pourquoi le Front National, comme la gauche de la gauche française, se veut maintenant le chantre de la “III° République” contre la “V°” finissante. C’est là tenter d’implanter dans l’imaginaire de droite les mythes de la gauche au motif que les années les auraient rendu plus dignes. Pourtant la république, qu’importe son numéro, a toujours eu le cul sale.
Le Pen et ses énarques, c’est-à-dire ceux initialement formés pour vivre du régime républicain, pensent que le seul terme de “nation” suffira à faire la jonction entre extrême droite raciste ou xénophobe et intelligentsia socialiste. Ce qu’elle appelle la “dédiabolisation”. Et que l’on nommerait plus justement “normalisation”. Oui le FN devient un parti normal, un parti comme les autres, un parti “républicain”, ce qui augure du pire.
Le chauvinisme sert de vision du monde à tout ce petit personnel. Le syndrome du village d’Astérix, de l’Empire français déchu tentant de sauvegarder les derniers lambeaux d’une grandeur à jamais révolue. Tout, à cette fin, justifie une sorte de catharsis. À défaut de substance, jugé digne du passé dont il a fallu faire table rase (monarchie, race, religion), la surenchère dans le culte de l’instance, du pouvoir immédiat et castrateur fascine les nostalgiques. Dans une France ravagée par un état le plus centralisé d’Occident, levier fantastique aux mains d’une élite microscopique logée à Paris, le mot d’ordre de l’extrême droite, à l’image de la gauche, consiste à appeler à un “retour de l’État”. Comme si ce Golem dont le poids dans l’économie française est tout simplement unique, sans parler de l’ingérence de ses administrations pléthoriques dans le quotidien des gens au prix d’une fiscalité quasi-soviétique, avait jamais disparu de la scène. Comme si l’énarchie avait capitulé. Comme si chaque citoyen français était enfin respecté par les policiers, magistrats, élus ou percepteur… Un simple tour dans une administration convaincra n’importe qui du peu d’estime dans lequel on tient le quidam qui, pourtant, fait vivre tout ce petit monde.
La mission de cette extrême droite là, sur fond de ressentiment, de frustration, de mauvais perdant, consiste à vouloir jouer le jeu de la puissance. Le chauvinisme comme moteur d’une pathologie de la grandeur qui, si elle était au moins crédible du temps de Napoléon, devient parfaitement comique au temps de Chirac, Hollande ou Le Pen.
Le réalisme a déserté la France, qui va donc disparaître dans ce qui ressemble de plus en plus à une mauvaise farce. Focalisé sur des enjeux parfaitement délirants, “le rang de la France dans le monde”, on fait priorité de la puissance de “l’État” dont, pourtant, le bras ne tombe jamais plus que sur l’automobiliste terrorisé, le citoyen en retard de cotisation ou l’ouvrier un peu trop raciste, c’est-à-dire pas assez “universaliste”, “républicain”, ne comprenant pas la “mission universelle de la République française”. On dépeint souvent les USA comme motivé par une sorte de millénarisme démocratique. C’est vrai, mais la France n’est pas en reste. À ce détail près aussi que la république de Georges Washington est bien plus respirable que celle de Robespierre. Mais surtout, les USA ont les moyens de ce millénarisme là où, dans une France ravagée par la racaille dans la plus parfaite impunité, cela confine à l’ignoble.
En quête de néo-bolchevisme national capable de légitimer le recours à l’étatisme généralisé, dans un monde où l’autonomie des individus comme des communautés humaines est la règle, Alain Soral, lui, a trouvé la solution. Ce communiste qui n’a jamais cessé de l’être voit dans le despote bronzé Chavez un modèle.
Est-ce sérieux ? Le général Alcazar comme modèle ! S’inspirer du Vénézuéla, ce coupe-gorge ravagé par la criminalité dont l’unique salut repose sur des ressources de pétrole ? Et qui ne vit, précisément, qu’en le vendant à “l’empire yankee”, c’est-à-dire en fournissant le carburant nécessaire à la machine de guerre américaine, que par ailleurs nos cocos à bérets rouges vitupèrent à longueur d’année ? Le Vénézuéla a au moins pour lui de faire rentrer des devises là où des esprits ignares et naïfs voient une forme “d’idéalisme révolutionnaire”. Et même sans en retirer miettes de remerciements pour la retape : c’est bien Mélenchon qui avait été accueilli par le gras cul de Caracas et non Soral. Il n’y a là qu’une simple politique d’intérêt menée, logiquement, par une clique plus ambitieuse que celle qu’elle a évincé.
Toujours en conformité avec les mythes socialo-marxistes, Soral a fait sienne une priorité : éviter une guerre à la France en bénissant “républicainement” ses “amis musulmans” persécutés. Car en France, les Musulmans sont persécutés par les Blancs. Les taux de criminalité l’indiquent d’ailleurs très bien.
“La paix à tout prix”. Il est assez cohérent, puisque communiste et égalitariste, Soral est donc antiraciste viscéral. Son discours, dans ses applications concrètes – la “réconciliation” – ne diffère pourtant en rien de celui du juif communiste Julien Dray.
Quel est l’objectif ? Il s’agit, là encore, de sauver la face en maintenant l’illusion d’une cohérence française de façade, en l’espèce une fiction d’état-nation stable et autoritaire, dont le but final serait de “défier l’empire”, au nom précisément de l’Empire français malheureux et vaincu. Si seulement Soral vendait du rêve, on pourrait lui pardonner. Mais la seule chose qu’il fasse réellement est de nous vendre le cauchemar dans lequel nous évoluons chaque jour.
L’Espagne eut au moins le mérite d’admettre ne plus être un acteur mondial lors de la perte de son empire. En France, pour des clowns comme Soral, il s’agit de refaire l’Empire sur le territoire français avec les ex-colonisés. Mais on ne voit pas en quoi ce qui foira en Algérie serait susceptible de fonctionner en métropole.
Qu’on ne se méprenne pas sur la teneur du propos : il est logique et légitime de défendre ses intérêts. Mais quand on joue en CFA2, on ne prétend pas gagner le championnat de France ni enterrer le Paris Saint Germain. Ou du moins, si on le fait, qu’on ne s’étonne pas de faire sourire.
On ne compte plus de ces gras culs soixantenaires qui veulent défier “l’Empire américain”, tel Asselineau, mais qui se couchent en un quart de seconde devant le premier musulman venu un peu agressif. Toujours selon l’idée qu’il ne faut pas “diviser les Français”. Ce syndrome, objectivement, relève plus de Munich que De Gaulle. Et augure surtout du peu de craintes que doit nourrir “l’Empire” sur ces bras cassés tétanisés par trois crasseux en djellabah.
À ce titre, toute la logique soralienne relève du pacifisme, de la peur obsessionnelle du conflit. Bref du déni de réalité. C’est là une des conséquences de l’idéologie humanitaire post-marxiste : les faits, s’ils n’entrent pas dans la grille de lecture, sont niés, minimisés ou démentis. Soral évoque De Gaulle, comme de nombreux “patriotes français” ou supposés tels. De Gaulle n’était pas pacifiste, tout au contraire. Et c’est là le cœur du reproche des collaborationnistes à son égard pendant les quatre années de guerre : “De Gaulle refuse la réalité, la nécessité d’une collaboration avec l’Allemagne, car il n’y a pas d’autre issue”.
De Gaulle, comme Churchill étaient du camp adverse, exactement comme Clémenceau : pas de négociations jusqu’à la victoire complète.
Lorsque Soral évoque De Gaulle, il se ridiculise. Car De Gaulle avait pour lui au moins de vouloir lutter envers et contre tout et de ne pas faire “de la paix à tout prix” son logiciel tactique. Soral, comme Asselineau, Dupont Aignan et consorts, ont décidé de se coucher devant la colonisation de l’Europe par les Afro-musulmans en arguant du fait accompli. Et pourtant les mêmes qui mouillent leurs culottes devant quelques immigrés agressifs, d’expliquer à longueur d’année leur programme anti-américain et anti-européen. Est-ce bien sérieux ?
Quand les Russes résistent aux Américains, ils ont pour eux d’avoir démontré que botter le cul des Musulmans tchétchènes ne leur pose guère de problème. C’est en Tchétchénie que Poutine s’est acquis la réputation de dur à cuire qu’admirent les pisseuses comme Soral et ses groupies. Et ce même Soral de chiâler à chaque fois qu’un poil de la barbe d’un imam est arraché un peu trop brutalement…Voilà le cirque barnum auquel on assiste et auquel on devrait souscrire !
Que l’on soit anti-américain est une chose. Mais très rares sont les puissances qui peuvent se payer ce luxe. Et même elles ne le sont que peu : Russie et Chine.
Cette lubie missionnaire étendue à l’échelle du monde dans un pays où des guignols en jogging intimident jusqu’à l’état-major de l’armée française ferait sourire si elle n’était pas si pathétique.
Nos “souverainistes” oublient qu’avant de conquérir le monde, en attendant mars et la lune, il leur faudrait déjà contrôler Marseille, Paris ou Roubaix. Ce qui ne semble pas à l’ordre du jour chez les Soraliens, composés il est vrai de nombreux “Algériens patriotes”. Après tout pourquoi pas, il y a bien des “juifs patriotes”. Il faut simplement ne pas se tromper sur la patrie qu’ils défendent réellement.
Quand un char américain pénètre en Afghanistan, c’est un concert de protestations au sein de l’extrême droite communiste. Quand 500 000 immigrés musulmans posent le pied chaque année en France, c’est le silence recueilli de ceux qui pensent d’abord à sauver “l’universalisme français”, cette grotesque farce qui habille la dépossession des petits Blancs.
Soral et consorts n’ont même pas la classe d’un Doriot qui, au moins, risquait sa vie pour ses idées. Non, nous ne verrons pas Soral s’engager dans le Hezbollah pour aller au bout de ses idées. Il préfère poser avec le rappeur illettré “Morsay” affichant un T-shirt “Cliquez bande de salopes” à Biarritz. On est loin de Nasrallah…
Le seul mérite de Soral aura été de dénoncer comme telle la main mise sioniste sur la France. Mais à quoi cela a-t’il servi, au final, puisqu’il s’agissait d’appliquer le même programme de ce lobby, à savoir la créolisation de ce pays au nom du stato-nationalisme français, voire de l’anti-germanisme. Car Soral, pour vendre cette sinistre foirade, argue du fait que le nationalisme français est un nationalisme de métèques et qu’à ce titre il faut s’y tenir et ne pas trahir là une belle tradition. Même Maurras dégueulerait à entendre de pareilles insanités.
Que peut-on bien avoir à foutre d’une tradition qui vous fait crever ?
La forme, le style, est une passion de cadavre. L’efficacité, une obligation de survie. Soral a choisi de crever. Mais personne n’est tenu de le suivre dans son nationalisme afro-maghrébin qui pave le chemin à la France d’Harlem Désir.
Soral et avec lui toute la clique souverainiste est, sur tous les véritables sujets, munichois. Il ratifie des deux mains toutes les bassesses qui feront demain de l’Europe et de la France des annexes de l’Afrique. Au nom de la paix et au nom de tout ce que l’on voudra. Par idéologie, par facilité, par antiracisme, par intérêt.
Soral a décidé de se ménager des amitiés dans la France afro-musulmane de demain. C’est confortable. Mais il sera beaucoup plus dur d’être anti-immigrés dans cette France là, qu’antijuif dans cette France-ci.
Comme il était bien plus dur d’être gaulliste en 1940 que pétainiste en 1943.
Et qu’on oublie pas que la guerre, c’est d’abord l’ennemi qui nous la déclare. Et il suffit de se balader dans les rues de France et d’Europe de l’Ouest pour comprendre que nous, les Blancs, sommes dans le collimateur. Comme disait Jean Marie Le Pen, “Demain les Français raseront les murs”.
À ce titre, ce qui se passe en Palestine, en Afghanistan, en Syrie et ailleurs paraît bien secondaire par rapport à nos intérêts véritables, nous Blancs d’Europe, dont personne pourtant ne parle.
Soral a choisi son camp. À nous, les Blancs, de choisir le nôtre.