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Il n’y a pas de gène du cannibalisme. Il y a celui qui fait de nous des omnivores, d’où la consommation de viande. Il est certain que comme les autres mammifères carnivores, il fut des époques où le cannibalisme était chose courante dans nos clans. Les spécialistes pensent que c’est ce qui a généré de la part des femmes la création des totems et des tabous, évoqués beaucoup plus tard par Sigmund Freud. Totems et tabous inventés par les femmes non pour protéger la vertu de leurs filles, mais pour que les enfants ne soient pas mangés par leurs pères dans les époques de disette.
Le cannibalisme n’a cessé comme phénomène « normal » et de masse qu’avec le Néolithique et le début de la vie en agglomérations fixes.
Et non, le cannibalisme n’est en rien lié aux périodes de glaciation. Pour une raison simple, c’est que durant les glaciations les humains, ni les autres animaux et mammifères, ne vivaient dans les contrées gelées. L’habitat humain a suivi le mouvement des glaciations et des glaciers. Ce qui est différent de la fixation de l’homme dans des contrées où la glaciation est habituelle et devenue permanent, Grand Nord ou Sibérie, par exemple.
Mais sans demeurer un phénomène de masse, le cannibalisme est demeuré une pratique courante même après le début du Néolithique. Les os et morceaux de face interne de calottes crâniennes portant des traces évidentes de décarnisation sont relativement fréquentes dans les fouilles archéologiques datées de moins 5 000 à moins 10 ou 12 000.
Et de nos jours, dans certaines contrées, le cannibalisme, bien qu’officiellement proscrit, est loin d’être exceptionnel.
Confère parmi d’innombrables exemples : Dag Hammarskjöld, secrétaire général de l’Onu, boulotté par les balubas en Rhodésie en 1961 avec tous les occupants de son avion ; Amin Dada qui bourrait ses frigos des rôtis de la viande de ses ministres qui lui avaient déplus ; ou tout simplement tous les hauts fonctionnaires ou officiels français hôtes d’honneur de repas de réception protocolaires en Afrique de l’Ouest et Centrale jusqu’aux années 1960, qui se voyaient honorés par l’inscription au menu de viande humaine.
À la fin des années 60, à la belle époque du Katanga, il n’y a pas si longtemps de cela, la viande de blancs se trouvait sur tous les marchés du Congo. Pas plus cher que la viande de bovins locaux.