Rebatet asséna un énergique coup de poing à l’Église Primitive : C'est à ces fumiers-là que nous devons ça ! On avait le choix entre plusieurs milliers de dieux, à peu près tous bittologiques. Il a fallu que l'humanité se décidât pour le Dieu anti-couilles. Voilà bien encore une preuve de l'universelle imbécillité. Quand on pense qu'il y avait, avant leur Jésus, des mystères où la première communion des petits gars c'était leur dépucelage en musique par des pin-up prêtresses qui, non seulement étaient belles, mais aimaient ça, prenaient leur pied. Ah ! malheur ! Je n'ai jamais donné dans les hommages des agnostiques au génie de Jésus-Christ, parce que le Christ, génie ou non, est celui qui a appris aux hommes la haine de la chair, comme ils disent dans la secte. Ça me dégoûte à un tel point que même le mot « chair », je répugne à l'employer, à cause de l'usage qu'ils en ont fait. C'est même, entre autres, un des motifs de ma grossièreté...
- En matière de sexualité, le monde occidental tout entier baigne dans un mensonge chrétien. Et ce mensonge a été propagé depuis vingt siècles avec tant de persévérance qu'aujourd'hui les incroyants ne sont pas moins contaminés que les fidèles. Il est des athées tout aussi pudibonds, tout aussi accessibles à la honte charnelle que les vieilles demoiselles méthodistes recuites dans les lectures bibliques. C'est farce.
- Lincoln, Littré, Jaurès, le petit père Combes : on ne voit pas ces citoyens-là se faisant sucer la queue avec une liberté athénienne... Tu me fais penser aussi à tous les protestants dits libéraux qui sont arrivés à supprimer Dieu en gardant Jésus-Christ. Extrêmement pincés, tous ces lascars-là. Beaucoup d'athées, du reste, sont d'autant plus boutonnés qu'ils détestent davantage le Barbu... Quel rétrécissement de l'univers, même en se plaçant à leur point de vue, à eux, quel rétrécissement de ce qu'ils nomment la vie spirituelle. Il y a tous les problèmes de la destinée : mais il faut qu'il y ait d'abord le problème de la queue. J'ai commis naguère quelques facéties à ce sujet. Ça me tiendra toujours à cœur. Chez les saintes, c'est prodigieux. Dommage que je n'aie pas ici, sur ce sujet, mes notes complètes, dont quelque Fifi a dû se torcher. Je t'aurais raconté la vie d'Angèle de Foligno, de Catherine de Gênes, des grandes abbesses du XVIIe siècle. C'est infiniment plus suggestif que toute la littérature de la rue de la Lune. Le brigadier du greffe disait l'autre jour qu'il miserait bien une nonne à l'occasion, et j'avais un haut le cœur. Mais, à la réflexion, la vie des grandes mystiques m'a fait plus ou moins bandocher. Pas de senteurs d'entre-cuisses plus puissantes que dans ces récits de visions, de transverbérations, d'enfillages divins. Vive Dieu ! voilà des mouilleuses ! Pas besoin de se demander si elles sont vaginiennes ou clitoridiennes. Tout est bon chez ces dame-là ! Je ne peux pas entendre prononcer le nom de Thérèse d'Avila sans voir surgir un magnifique sapeur espagnol, bleu de nuit, et le maujoint bien juteux dans le mitan
Rebatet et Cousteau, Ibid.