Le "pari de Pascal" est le plus gros sophisme que j'ai jamais lu sur la question.
Il était indigne d'un penseur de sa trempe et je n'ai jamais compris qu'on le cite autant.
Parce qu'il est mal compris.
Non, c'est une aberration logique et philosophique pour de nombreuses raisons et voici les premières qui me viennent à l'esprit :
Pascal pose arbitrairement que la probabilité que Dieu existe est de 1/2. Avec ce qu'on savait, déjà au moment où il écrivait cela, elle était bien moindre.
Pascal confond comme 99% des croyants qui essaient de raisonner le déisme et la pratique de sa propre religion. Il existe une multitude de sectes affirmant que la vertu est telle ou telle sans professer la même. Si l'une d'entre elles a raison (supposons que la probabilité est égale, chacune peut être dans le vrai au même titre que les autres), sur le plan purement intéressé et en ne considérant encore que les probabilités on risque moins à n'adhérer à aucune de ces sectes tout en menant une vie "bonne" selon la définition la plus consensuelle possible qu'en adhérant à l'une d'entre elles à fond, en contrevenant ainsi aux lois de toutes les autres.
Si Dieu est moralement respectable, préfère-t-il quelqu'un qui a fait le bien pour le bien sans l'adorer ou un hypocrite refrénant sa méchanceté par pur calcul bourgeois ? Dans le second cas, il ne mérite aucune considération et on ne perd rien à ne pas vivre religieusement : un enfoiré pareil nous nuira d'une façon ou d'une autre.
Pascal affirme que l'on gagne à tous les coups avec son pari, c'est évidemment faux. Il faut renoncer à la vie réelle, celle dont tout le monde est convaincu de l'existence, au nom d'une illusion incertaine, la vie éternelle. Et vivre selon le jansénisme qu'il défendait, ce n'était pas "rien perdre" dans ce monde ci.
On peut enfin affirmer tout aussi gratuitement, avec les déistes, qu'adhérer à des superstitions et des dogmes débiles au nom de la divinité nous condamne à coup sûr à ses yeux.