J'ai pu regrouper quelques fiches poussiéreuses sur le sujet, j'en ai fait un petit texte, que je vous soumets.
Au début de la Grande guerre, l'armée allemande est incontestablement la meilleure du monde : 12 000 000 de soldats (France : 8 500 000, Angleterre : 2 500 000, ce qui rendait l'alliance avec la Russie obligatoire), artillerie lourde (ce n'est ni le cas de la France, ni de l'Angleterre, ni de la Russie), mais l'Allemagne a tout de même perdu. Quel est dans tout cela le rôle joué par Pétain dans la victoire finale ?
D'abord, Philippe Pétain était de loin l'un des meilleurs généraux de la Première guerre mondiale, et ce, toutes nations confondues. Avant le conflit, déjà, il montre du doigt les dangers des offensives lancées trop hâtivement, évoquant par l'occasion que « le feu tue ». Dans une armée à l'ancienne, très napoléonienne, il apporte une touche de modernité.
En 1900, il est promu chef de bataillon et est nommé instructeur à l'École normale de tir du camp de Châlons-sur-Marne. Son enseignement et ses idées personnelles de commandement diffèrent alors de ceux de l'École, notamment sur l'intensité du tir qui doit primer, selon lui, sur la précision.
http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/philippe-petain
1914
Après son engagement le 15 août 1914 sur la Meuse, Franchet d'Esperey confie une division à Pétain, et en septembre 1914, il contribue à la première victoire de la Marne en mettant en déroute les troupes allemandes dans Montceaux-les-Provins, grâce notamment à sa longue préparation d'artillerie (« l'artillerie conquiert, l'infanterie occupe »), sans même que les troupes françaises aient à attaquer.
Le général Pétain voit son infanterie hésitante devant les barrages de 105 dont l'ennemi couvre la crête de Saint-Bon qu'il faut franchir. Il s'avance seul, à pied, à travers champs, précédant ses troupes et marche, ainsi, jusqu'à la lisière du village de Saint-Bon où il maintient toute la journée son poste de commandement sous un bombardement intense. Un des officiers qui le suivaient alors a écrit : "Nous qui venions de passer de si terribles journées depuis le 22 août et qui avions encore au cœur l'angoisse de la retraite poursuivie sans répit, jour et nuit, depuis la Sambre jusqu'à la Seine, nous qui venions de lire l'ordre du jour du général en chef pour la bataille qui s'engageait, il nous apparut que cette marche en avant, froide, résolue, droit vers l'objectif, avait quelque chose de symbolique, de grand, et nous sentions tous au cœur l'espoir, la certitude de vaincre...".
La 6e division, le soir du 6 septembre, était maîtresse de Montceaux-lès-Provins et couchait victorieuse sur le champ de bataille, n'ayant engagé, grâce à la sagesse du chef, que trois bataillons sur douze. En fait, l'ennemi était chassé de toute la région dès le soir, c'est par mesure de sûreté que le général Pétain, prêt à reprendre l'offensive à la première heure le lendemain, la fait bivouaquer sur la ligne Saint-Bon-Champfleury-Villouette.
http://1914ancien.free.fr/hanot105.htm
Or, un mois plus tôt, en août 1914, Joffre, alors généralissime de l'armée française, renvoyait la majorité des généraux français (le « limogeage »), incompétents et traumatisés par la réalité de la guerre. Les Français, attaquant comme on le faisait au début du XIXe, baïonnette au bout du fusil, repoussent les colonnes allemandes, mais les secondes lignes adverses fauchent par la suite les troupes françaises par milliers.
Bref, en moins d'un an, le colonel Pétain va passer du rang de commandant de 6 000 fantassins à celui d'une armée de 15 divisions. Beaucoup de ses camarades sont dépassés par la violence des évènements et renvoyés par Joffre, mais Pétain s'affirme par son commandement maîtrisé.
Plusieurs semaines passent, et Pétain prend la tête du 33e corps en Artois, où la lutte hivernale est très compliquée.
1915
Le succès obtenu par Pétain le 9 mai 1915 convainc Joffre à lui confier le commandement de la IIe armée de Champagne, où il organisera l'offensive du 25 septembre 1915. Retour en détails sur ces deux évènements.
Sur le 9 mai 1915.
Après avoir, dans l'attaque du 9 mai, enlevé d'un bond les positions ennemies, puissamment organisées, sur un front de 6 kilomètres et une profondeur de 3 à 4, la Xe a fourni de sérieux efforts pendant les semaines suivantes et conquis d'importants trophées : 7450 prisonniers, 24 canons, 134 mitrailleuses.
Mais entre tous les corps d'armée qui rivalisèrent d'endurance, de bravoure et d'audace, le 33e se distingua sous le commandement d'un chef qui se révélait de plus en plus éminent : le général Pétain.
Déjà, le 8 avril 1915, dans ce même secteur où la situation des lignes françaises était très confuse au début de l'hiver, le commandant du 33e corps était cité "pour avoir pris sur l'adversaire l'ascendant moral de l'offensive, et l'avoir maintenu par une série de coups de main habilement préparés, énergiquement conduits, judicieusement exploités."
Particularité saisissante, les opérations dirigées par le général Pétain dans cette région de l'Artois se déroulaient tout près de son pays natal : Cauchy-à-la-Tour, bourg dont il pouvait apercevoir les maisons, à quelques kilomètres, du haut de l'observatoire de Mont-Saint-Eloi.
A la suite des brillants succès du mois de mai, le commandant en chef citait à l'ordre de l'Armée le 33e Corps lui-même, "pour avoir, sous la conduite énergique de son chef, fait preuve au cours de son attaque du 9 mai, d'une vigueur et d'un entrain remarquables, qui lui ont permis de gagner, d'une haleine, plus de 3 kilomètres, de prendre à l'ennemi plus de 25 mitrailleuses, 6 canons, et de faire 2000 prisonniers."
Pour le seconder, le général Pétain avait trouvé le meilleur de ses lieutenants dans la personne du général Fayolle, commandant de la 70e division. Mais nos succès avaient été très chèrement achetés.
http://chtimiste.com/batailles1418/1915artois1.htm
Sur le 25 septembre 1915.
L'offensive est menée du 25 septembre 1915 au 6 octobre 1915 par IVe de Langle de Cary et la IIe de Pétain. C'est un nouvel et sanglant échec, et pour Pétain, la leçon est claire : la deuxième ligne ne peut être forcée qu'avec des troupes fraîches, et après la neutralisation par l'artillerie des ouvrages adverses.
Pétain et de Gaulle, Jacques Le Groignec.
1916
Pétain et Castelnau, les deux meilleurs tacticiens de l'armée française, viennent commander l'armée de Verdun. Pétain décide alors de conserver à tout prix la rive gauche de la Meuse, et organise la défense symbolique du lieu. Arrivé le 26 février, cinq jours après le début de l'offensive allemande, sa bonne organisation des relèves (la « Voie sacrée ») permet de contenir le moral des troupes combattant en première ligne. De plus, il organise les renforts en artillerie, mais également les départs des troupes venant de combattre. C'est ce va-et-vient qui permet de repousser les assauts allemands, comme celui du 9 avril 1916 : « pour que la bataille ne soit pas subi uniquement par un régiment, mais toute l'armée française ». Ce jour-là, 90 000 soldats allemands, arrivent sur les deux ailes, mais ils sont repoussés par le courage des poilus, à la grenade, à la mitrailleuse, et aussi au corps-à-corps.
Appel du général Pétain : "Le 9 avril est une journée glorieuse pour nos armes. Les assauts furieux des soldats du Kronprinz ont été partout brisés. Fantassins, artilleurs, sapeurs, aviateurs de la IIe armée ont rivalisé d'héroïsme. Honneur à tous ! Les Allemands attaqueront sans doute encore. Que chacun travaille et veille pour obtenir le même succès qu'hier. Courage... On les aura !"
http://www.assemblee-nationale.fr/histo ... ologie.asp
1917
En août et octobre 1917, ses succès offensifs à Verdun et Malmaison, après une préparation minutieuse, et une observation très longue (observation aérienne, engagement des chars, entraînement des soldats, préparation de l'artillerie lourde...), sont remarquables. À Malmaison, les 23 et 24 octobre 1917, les Allemands perdent 50 000 hommes en l'espace de ces deux jours. Ces opérations avaient été menées pour redonner un moral offensif aux soldats. Deux réussites.
Sur la Seconde bataille de Verdun.
A noter enfin que le général Pétain lança une nouvelle offensive à Verdun en août 1917, bombardant les positions ennemies d’obus à gaz. Les Français, lançant l’assaut, parvinrent ainsi à reprendre à l’ennemi la côte 304 ainsi que Mort-Homme.
http://www.histoire-fr.com/troisieme_re ... iale_4.htm
Sur l'offensive d'octobre.
Après l'échec du Chemin des dames, une grave crise engendre des mutineries, et les généraux Nivelle (commandant en chef des armées) et Mangin sont limogés. Le général Pétain prend le commandement et, après des mesures d'apaisement, prépare dans les moindres détails une offensive limitée au secteur ouest du Chemin des dames, autour de la Malmaison. Combat livré du 23 au 26 octobre 1917, cette opération est un succès et les Allemands sont obligés de se replier au Nord du Chemin des dames, dans la vallée de l'Ailette.
Le moral des troupes françaises remonte, elles retrouvent la confiance.
Pourquoi une « petite » bataille ?
Les graves événements sont connus, qui avaient failli amener, au milieu de 1917, la ruine de la puissance militaire française par la destruction de tout esprit de devoir, par la révolte collective contre l'autorité militaire et plus encore contre le gouvernement.
C'étaient là les résultats d'une propagande néfaste, dont les origines sont aujourd'hui connues ; mais le grand trouble qui sévissait dans les âmes était aussi à base de découragement et de désillusions dans le domaine tactique.
Le grand fléchissement moral de 1917 devait, pour un temps, dominer la conduite de la guerre.
C'est pourquoi au nombre des moyens envisagés par le général Pétain pour remettre l'Armée en meilleur état psychologique, figurait un mode d'emploi de troupes susceptible d'effacer les impressions anciennes et de raviver la confiance. Il fallait, d'urgence, faire renaître le sentiment de la supériorité sur l'adversaire et, pour cela, n'entreprendre d'opérations que du fort au faible, ne rien demander aux unités, non seulement que de praticable, mais encore que de "facile".
Les nécessités morales étaient d'ailleurs en accord avec les nécessités stratégiques du moment sur le front occidental.
Il ne pouvait être question, à cette époque, de rompre le front adverse pour entreprendre ensuite une large exploitation du succès. De telles opérations ne sont possibles qu'avec un écart de supériorité accentuée que nous ne possédions point et que les événements russes pouvaient, à bref délai, établir en faveur de nos adversaires.
Tenter quand même la chance dans les conditions de l'heure, c'était risquer de créer ces "poches profondes", coûteuses, intenables, qui allaient, en 1918, consommer l'usure et la défaite allemandes.
Dans sa directive n°1, du 19 mai 1917, destinée aux commandants de Groupes d'armées et d'armées, le nouveau commandant en chef expose ces vues d'ensemble. Il en déduit que l'activité des troupes devra se borner, jusqu'à nouvel ordre, à la recherche de résultats tactiques limités. Il fait appel aux procédés qui, tout en économisant les existences humaines, exalteront la foi des exécutants dans les méthodes du Haut Commandement. Il impose l'utilisation au maximum de la puissance matérielle, créée de toutes pièces, ou peu s'en faut, pendant la guerre, et demande encore que l'action en soit décuplée par la surprise.
Les attaques profondes visant des objectifs lointains ne répondent en aucune façon aux conditions requises.
Les travaux préparatoires dévoilent, en effet, à l'adversaire les intentions de l'attaquant, et éliminent toute possibilité de surprise.
Mais alors l'artillerie est impuissante à briser, sur toute la profondeur du parcours envisagé pour l'infanterie, les résistances accumulées par un ennemi qui, prévenu, a eu tout le temps de rassembler des moyens comparables à ceux de l'assaillant.
Au surplus, il paraît bien que, de plus en plus, pour obtenir d'importants résultats stratégiques, il faut consentira une période d'usure et d'absorption des forces de l'adversaire avant de tenter la «finale». Comment obtenir cette usure ?
En portant des coups successifs sur divers points du front, mais des coups extrêmement vigoureux, grâce à la concentration puissante, sur la partie attaquée, de tous les moyens disponibles.
"L'équipement" très poussé du front, c'est-à-dire sa. mise en état pour recevoir les moyens supplémentaires d'action partout où des actions offensives sont possibles, permettra de meubler très rapidement les secteurs désignés. L'exploitation intensive des moyens de transport assurera les rocades de matériel et de grandes unités d'un champ de bataille à l'autre.
A peine un incident sera t-il clos qu'un autre se développera sur un point inattendu, sur un front en sommeil, poursuivant l'usure de l'adversaire, préparant la dislocation générale de son système, puis la ruée décisive, une fois le déséquilibre des forces acquis sans conteste.
En résumé, aux attaques profondes, "il convient de préférer les attaques à objectifs limités, déchaînées brusquement sur un front aussi étendu que le permettent le nombre et les propriétés des divers matériels d'artillerie existants", et sans sacrifier la vigueur de la préparation au désir d'étendre le champ d'action, soit en largeur soit en profondeur.
Une action de ce genre a déjà été conduite en Flandre, à la fin de juillet, par le général Antoine.
Une autre a été menée, le 20 août 1917, par le général Guillaumat, commandant de l'armée de Verdun. L'attaque a eu lieu au nord de la Place, sur un front de 24 kilomètres, de part et d'autre de la Meuse. Tous les objectifs ont été enlevés et conservés, en dépit des fortes réactions adverses.
L'opération de la Malmaison, exécutée à la fin d'octobre, conçue dans le même esprit, réalise le maximum de ce qui a été fait dans le genre. Elle est intéressante en ce qu'elle constitue vraiment le type de la bataille tactique, telle que la comprenait alors le commandement français.
http://chtimiste.com/batailles1418/comb ... on1917.htm
1918
On lui évoque cependant qu'il est trop dépensier, et répond par un engagement massif des chars d'assaut en 1918 ("J'attends les chars...").
En juin et juillet 1918, c'est lui qui trouve la parade pour contrer la tactique d'assaut allemande. La "défense en élastique" est bien une idée de Pétain. Cette tactique fait d'ailleurs mouche plusieurs fois, notamment le 9 juin 1918 devant Compiègne avec la division Humbert, qui a compris que cette tactique était la bonne, d'autant plus que certaines troupes avaient refusé de défendre de cette manière peu de temps auparavant et s'étaient faites écraser, permettant ainsi aux Allemands de gagner du terrain ; et surtout les 14-15 juillet 1918 avec la IVe du général Gouraud en Champagne repoussant une gigantesque offensive allemande (40 000 soldats allemands tués en une journée, sur les 290 000 engagés). Des poilus ont même témoigné que c'était grâce à cette victoire que la France fût sauvée. Sur cette bataille, alors que des généraux obstinés avaient précédemment refusé d'écouter Pétain et s'étaient faites ratatiner, notamment à Château-Thierry, Gouraud écouta Pétain et mis en place une défense en élastique. Pour éviter une nouvelle défaite comme celle du Chemin des dames, Pétain conseille à Gouraud d'évacuer les premières lignes, de s'infiltrer entre les premières et deuxièmes lignes de tranchées, d'écraser les deuxièmes et troisièmes lignes par les canons et de détruire la première par une contre-attaque d'infanterie. Gouraud lui fait confiance, les Français ne perdent que 5 000 hommes et se vengent du Chemin des dames. Paris fut sauvée.
Le 14 juillet 1918, la machine est au point.
Suivant les procédés du 21 mars et du 27 mai ont consacré l’excellence, renforts et matériel ont été accumulés à pied d’œuvre; chars d’assauts, pièces de tous calibres, dépôts de munitions jusque dans les tranchées de première ligne; matériaux pour la construction de passerelles sur la Marne, abrités dans les bois, au nord de Dormans et de Jaulgonne.
Une nouvelle base d’attaque contre Paris sera ainsi créée, loin du massif dangereux de Villers-cotterêts, et peut-être que devant cette formidable menace, le moral de la France s’écroulera.
Le 15 juillet, à minuit, une préparation d’artillerie, avec obus toxiques et large emploi d’ypérite, ébranle le sol sur plusieurs centaines de kilomètres.
Des obus monstrueux s’écrasent en même temps sur Châlons, sur Epernay, sur Dunkerque, sur Paris, où la "Bertha" annonce le commencement de la plus grande bataille de tous les temps. Cette débauche de munitions dure quatre heures.
A sa faveur, l’infanterie allemande s’est portée en avant, prête à bondir ; des ponts et des passerelles ont été jetées sur la Marne, depuis Gland jusqu’à Mareuil, sur un front de 20 kilomètres .
De Longpont à Bligny, c’est la 7e armée allemande du général Von Boëhm, avec 30 divisions allemandes, dont 16 en première ligne; Devant Reims, de Bligny à Prunay, c’est la 1ere armée, à la tête de laquelle le général allemand von Mudra vient de remplacer le général Fritz Von Below, avec 15 divisions allemandes en première ligne et 7 divisions en soutien ; de Prunay à l’Argonne, c’est la 3e armée allemande du général von Einem, avec 20 divisions allemandes dont 12 en première ligne.
A 4h45, ces masses allemandes se lancent à l’assaut, à travers nos tranchées bouleversées, les divisions allemandes ayant sur un front de 2 km 500 deux régiments en première ligne et un régiment en soutien. Presque toujours deux et souvent trois divisions sont disposées les unes derrière les autres.
L’ordre est d’avancer, coûte que coûte, à raison de 1 kilomètre à l’heure.
Or, la manœuvre se déroule exactement comme elle avait été prévue par le haut-commandement français.
En Champagne, dans un magnifique ordre du jour, Gouraud avait demandé à ses soldats de faire preuve d’héroïsme :
"Le bombardement sera terrible", leur avait-il dit le 7 juillet ; "vous le supporterez sans faiblir. L’assaut sera rude, mais votre position et votre armement sont formidables; cet assaut, vous le briserez, et ce sera un beau jour."
La tactique employée fut celle-ci : Pétain avait ordonné d’abandonner la première ligne Française, des îlots de résistance avaient été installés entre la première ligne Française et la seconde ligne.
Les Allemands pénétreront dans la première ligne française, ils ne rencontreront aucune résistance, mais en sortant de cette première ligne pour conquérir la deuxième ligne, ils seront surpris et repoussés par les Français installés dans les îlots de résistance.
Les soldats français contre attaqueront et reprendront leur première ligne de défense.
L'attaque des Allemands sur le front de Champagne était depuis longtemps prévue. Nos observatoires et nos avions avaient signalé devant nos lignes de formidables approvisionnements d'obus. Des minenwerfer nouveaux se découvraient chaque jour.
Enorgueillis de leurs succès vers Amiens et au Chemin des Dames, les Allemands ne doutaient pas de la victoire. Leurs aviateurs avaient plusieurs fois survolé Châlons et laissé tomber d'insolents défis : "Mesdames les Châlonnaises, préparez nos chambres !"
On savait, par l'expérience des années précédentes, qu'une attaque, menée avec des forces suffisantes et un matériel approprié, est assurée du succès, à ses débuts du moins. Afin de réduire nos pertes au minimum, le commandement avait, dès les premiers jours de juillet, réglé dans ses plus petits détails l'évacuation de notre première position.
Les troupes de première ligne devaient, au signal donné, se replier sur la position intermédiaire devenue position principale de résistance, et permettre l'arrivée de réserves sur la deuxième position. Seuls, des petits postes d'observation demeureraient sur les parallèles principales et les réduits de la première position, avec mission de lancer des fusées lorsque l'ennemi arriverait devant eux.
L’artillerie Française aura pour rôle de contre battre l’artillerie Allemande, puis d’empêcher les deuxième et troisième vagues d’assauts Allemandes de venir épauler la première vague.
L’artillerie aura pour second rôle d’infliger des pertes les plus lourdes aux différentes vagues allemandes. C’est la défense en profondeur, appelé aussi défense en élastique.
Le bombardement fut terrible, en effet. Les îlots de résistances (composés de soldats français qui s’étaient portés volontaires, on ne peut que se prosterner devant une telle bravoure), restés en avant des positions pour disloquer l’attaque allemande, le supportèrent stoïquement jusqu’au bout, et se laissent détruire.
Quand les colonnes d’assaut allemandes se présentèrent, les soldats français survivants des îlots, poussant l’héroïsme jusqu’aux limites extrêmes du sublime, attendirent la mort d’un cœur ferme, et se laissèrent submerger.
Cependant les soldats français ne se laissent pas impressionner, ils sautent sur leurs mitrailleuses, leurs fusils, leurs revolvers, leurs grenades et abattent tout ce qui se présentent devant eux, certains qui ne trouvent pas d’armes foncent et embrochent des Allemands au couteau.
Les Français passent ensuite à la contre attaque et au cours d’actions superbes, reprennent la première ligne qu’ils avaient volontairement abandonné au début de l’assaut.
Les Allemands sont repoussés, ils sont de plus décimés par nos canons qui en font une véritable boucherie, ils se brisent sur tout les points défensifs Français.
Dès midi, les trois divisions de la garde prussienne, la division de chasseurs prussiens, les trois divisions bavaroises avaient perdu plus de la moitié de leurs effectifs et étaient clouées au sol : "coup dur pour l’ennemi !", s’écriait le général Gouraud, en remerciant ses héroïques soldats Français, "et belle journée pour la France !"
http://chtimiste.com/batailles1418/1918champagne.htm
Conclusion
Une des différences fondamentales entre Foch et Pétain est que le premier est un stratège à l'ancienne, alors que le second est un plus fin stratège : c'est Pétain qui refuse la création d'une élite militaire*, c'est Pétain qui surmonte la crise des mutineries, c'est Pétain qui fait tourner les premières lignes tout en continuant l'entraînement des lignes arrières, c'est lui qui demande à Estienne de créer une arme blindée. De plus, les deux n'ont pas du tout la même vision de la guerre, l'exemple le plus parlant étant l'aviation : du sport pour Foch, une priorité pour Pétain (« L'aviation peut être l'arme décisive si elle paralyse assez et assez longtemps les ravitaillements ennemis. Il ne doit pas y avoir de limite de nombre pour l'aviation de combat. »). Enfin, en mai 1918, c'est lui qui crée la division aérienne (600 avions, moitié chasseurs moitié bombardiers).
*Pour Pétain, il était impensable de créer « une armée riche et une armée pauvre », car la pauvre aurait été affaiblie moralement, et aurait accentué le risque de mutineries. Pétain préfère une armée de valeur moyenne mais qui se relaye qu'une troupe d'élite qui s'épuise très rapidement car trop engagée.
Pétain avait parfaitement compris l'importance des chars, de la préparation d'une artillerie lourde avant l'assaut, d'un commandement défensif. Sur ce dernier point, Pétain savait qu'il fallait économiser le sang humain. Sa prudence a permis de limiter les pertes, et cette stratégie, qui n'était pas appliquée dans les troupes allemandes*, a eu ses avantages à la fin de la guerre.
*Un exemple évident est celui de Ludendorff, qui gâchait beaucoup de soldats. Pétain était un bien meilleur tacticien, résultat des course, pour Malmaison : 2 000 Français tués, 50 000 Allemands tués, blessés ou prisonniers.
Aussi, ses victoires, aussi bien défensives qu'offensives, font autorité. Parler d'un Pétain incompétent est donc une erreur historique et militaire. Avec Franchet d'Esperey et de Castelnau, ces trois-là sont les meilleurs matières grises de l'armée française.
J'ai parlé un peu plus haut, dans un message posté hier, des difficultés rencontrées par les généraux royalistes et catholiques avec la IIIe république de l'époque. Je vous renvoie à ce petit texte qui traite du général Edouard de Castelnau.
Carrière de Castelnau avant la Grande Guerre
Edouard de Castelnau est né en Aveyron à Saint-Affrique (une plaque signale sa maison natale, dans la rue Cazes, depuis rebaptisée à son nom) où il fait ses études au collège Saint-Gabriel. Bachelier ès sciences, il prépare St Cyr à l'Ecole Sainte Geneviève rue des Postes.
Il fait partie de la promotion 1869 de l'Ecole Spéciale Militaire, en sort sous-lieutenant le 14 août 1870, nommé au 31° RI, mais ne peut rejoindre son corps à temps par suite de la désorganisation des services de l'arrière. Il est alors affecté dans l'armée de la Loire du général d'Aurelles de Paladine, lieutenant au 36° Régiment de marche le 2 octobre, capitaine le 27 ! Il combat à Tusey, Sainte-Maxime, Chambord, Gué du Loir, le Mans, dernière bataille précédant l'armistice.
Il rejoint alors l'armée de Versailles et participe aux opérations contre la Commune sous les ordres du colonel Davout d'Auerstaedt. Il est remis lieutenant par la commission de révision des grades, n'est à nouveau promu capitaine qu'en 1876. Il est en garnison à Bourg, Givet, Ham, Laon successivement.
Il épouse à Toulouse le 29 novembre 1878 Marie Françoise Jeanne Barthe de Mandegourg. Ils auront douze enfants.
Il entre à l'Ecole de Guerre en 1878, en sort breveté en 1880, et est muté au 59e RI de Toulouse. Il est ensuite stagiaire à l'état major du 17e corps, puis nommé à celui de la 34e division, revient quelque temps au 126e RI et de nouveau au 17e corps en 1888. Le couple Castelnau habite alors l'hôtel du Vieux-Raisin à Toulouse (ancien hôtel de Ricard).
Edouard de Castelnau est nommé chef de bataillon le 6 mai 1889, reçoit la croix de la légion d'honneur en 1891. Le général de Miribel le fait venir en 1893 au premier bureau de l'état-major général à Paris, et il y revient après son temps de commandement au 115e RI. Lieutenant-colonel le 10 septembre 1896, il devient sous-chef puis chef du premier bureau, officier de la légion d'honneur en 1899.
Avec l'arrivée du général André au ministère de la Guerre, il est écarté de la direction du premier bureau. Ce général avait manifesté son intention d'épurer ce qu'il nommait une 'jésuitière'. Il poursuivra dans cette voie jusqu'à ce qu'éclate l'Affaire des fiches.
Colonel le 25 avril 1900, Castelnau commande le 37e RI de Nancy (Turenne), passe quelque temps au 148e, puis il devient chef d'état-major du général Michal, commandant supérieur de la défense de Belfort.
Il devient général de brigade le 25 mars 1906, commande la 24° brigade à Sedan, puis la 7e à Soissons. Devenu général de division 21 décembre 1909, il commande la 13e division à Chaumont.
Le général Joffre exige son rappel à l'état-major. C'est ainsi que le 2 août 1911, il est nommé premier sous-chef d'état-major général sous les ordres de Joffre. Il est promu commandeur de la légion d'honneur la même année. A la fin de 1913, il entre au Conseil Supérieur de la Guerre.
La Grande guerre
Dès le début des hostilités en 1914, il est nommé commandant de la 2e armée qui prit l'offensive en Lorraine et qui, progressant méthodiquement conjointement avec la 1e armée de Dubail, atteignit d'abord le signal de Barouville, au-delà de Dieuze et de la région des étangs. Le 20 août 1914, c'est la bataille de Morhange : ses troupes se heurtent à des forces supérieures. Castelnau réussit à dégager ses différents corps pour les ramener sur la position du Grand-Couronné en avant de Nancy. Il sauve cette ville en arrêtant la marche du prince Ruprecht de Bavière par une vigoureuse attaque de flanc dès le 25 août.
Il s'ensuit une violente bataille qui dure jusqu'au 10 septembre : Castelnau prolonge la victoire de la Marne vers l'Est par celle de la trouée des Charmes qui empêche les armées françaises d'être tournées par la droite et rend possible leur redressement. Il est alors promu Grand-Officier de la légion d'honneur (18 septembre).
Après cette victoire commence la "course à la mer" : Castelnau transporte la 2e armée à l'aile gauche pour tenter une maneuvre d'encerclement de l'ennemi qui se termine dans les dunes de Nieuport. A Roye, puis en avant d'Arras, il livre de dures batailles qui arrêtent l'ennemi.
En juin 1915, Castelnau est nommé au commandement du groupe d'armées du Centre et dirige l'offensive de Champagne du 25/9/1915 : en quelques jours c'est la capture de 25 000 prisonniers, 125 canons et d'une zone de territoire de plusieurs kilomètres de profondeur. Cette victoire, à la suite de laquelle il fut élevé Grand-Croix de la légion d'honneur (8/10/1915), relâcha la pression allemande sur le front russe mais ne put être exploitée.
Le 10/12/1915, Castelnau est nommé adjoint du commandant en chef Joffre comme chef d'état-major général. Il se rend à Salonique, pour étudier l'organisation éventuelle de la place. Puis il joue un rôle décisif lors de labataille de Verdun, en prenant les mesures propres à conserver la rive droite de la Meuse, alors que le commandement voulait se replier sur la rive gauche. Le 18 janvier 1917, il est envoyé en mission de liaison en Russie.
Revenu en France en mars, il commande le groupe d'armées de l'Est et participe à la grande offensive de la victoire (1918) : il entre triomphalement à Colmar, puis Strasbourg. Il avait reçu la Médaille Militaire en septembre.
A la fin de la guerre, Castelnau est maintenu en activité sans limite d'âge, et placé hors cadres, mais sans recevoir de commandement. Il a perdu trois de ses fils au cours du conflit. Ses convictions catholiques et royalistes (on l'a surnommé "le capucin botté") ont suscité pendant les années de guerre de vives tensions entre les membres du gouvernement d'Union nationale qui ont souvent été tentés de l'écarter. Cela seul semble pouvoir expliquer qu'il n'ait reçu le bâton de Maréchal de France.
Après-guerre
Le général préside la commission nationale des sépultures militaires qui organise les grands cimetières nationaux. Il est élu député de l'Aveyron en 1919, au siège de son cousin Joseph de Castelnau, siégea sur les bancs de la droite catholique et présida la commission de l'armée. Non réélu en 1924, il fonde et préside la Fédération Nationale Catholique.
Mainteneur des jeux Floraux de Toulouse, membre de l'Institut, membre fondateur de l'association d'entraide de la noblesse française, membre de la société des Sciences, Arts et Lettres de l'Aveyron.
Autres décorations : Croix de guerre, grand-croix de l'ordre du bain, de St Grégoire le grand, de l'Aigle blanc, de St Stanislas et de Ste Anne de Russie, de St Alexandre Nevski, de l'ordre de Victoria d'Angleterre, chevalier de la Virtuti militari de Pologne, grand-croix de St Lazare de Jérusalem,...
Il est mort au château de Lasserre à Montastruc la Conseillère, inhumé dans le nouveau caveau de famille à Montastruc.
Quelques jugements sur Castelnau :
- Von Kluck : « Au jugement de son adversaire le général Von Kluck, "L'adversaire français vers lequel sont allées instinctivement nos sympathies, à cause de son grand talent militaire et de sa chevalerie, c'est le général de Castelnau. Et j'aimerais qu'il le sût".
Gamelin, alors commandant, chef de cabinet de Joffre."
"Il (Castelnau) aussi était de formation 'état-major' et avait longuement servi à l'état-major de l'Armée. D'intelligence brillante, l'esprit vif, non sans adresse, il était un chef séduisant avec parfois des allures de militaire 'Second Empire'. Ceci dit non dans un esprit critique, mais pour tenter de le définir. J'écris pour 'tenter', car il était, en fait, moins 'saisissable' que la plupart de ses émules.
"Chef séduisant, il était très populaire dans l'ensemble de l'Armée. Mais il ne cachait pas ses sentiments religieux et 'conservateurs' et ceux qui ne pensaient pas de même l'accusaient de ne pas toujours être impartial. Je n'ai jamais eu de preuve que ce reproche fût justifié, mais il est certain que ses sentiments influaient sur ses jugements, sinon en ce qui concernait les hommes, car on le vit prendre des chefs d'état-major qui n'étaient pas de même opinion que lui, du moins sur les choses..."
Un petit article sur l'offensive prévue le 15 novembre 1918, dont j'ai parlé hier.
Du côté allié, Pétain a nourri le dessein d'une offensive en Lorraine. Le 7 septembre, il a prescrit à Castelnau de préparer une puissante attaque vers le sud-est de Metz. Sous les ordres de celui-ci et de Pershing, les forces françaises et américaines comprendront 28 divisions d'infanterie, 3 de cavalerie, 600 chars et plus de 1 000 avions. En face, 6 divisions allemandes de valeur médiocre.
Ce plan, Foch n'a cessé de le discuter, au motif qu'il ne ferait qu'élargir de 30 kilomètres un front déjà victorieux sur 300 kilomètres. Cependant, le 23 octobre, il donne enfin son accord pour que l'offensive puisse être lancée le 14 novembre. Elle ne le sera pas, puisque l'armistice en discussion entre Wilson et le chancelier Max de Bade prend effet le 11 novembre, contrairement à l'avis de Pétain et de Pershing qui souhaitaient que la signature de l'armistice n'intervienne pas avant que l'ennemi ne soit rejeté au-delà du Rhin.
Dans une lettre adressée le 21 novembre 1918 à sa famille , Foch reconnaîtra que l'offensive prévue eût entraîné "la destruction complète" des "Boches". Alors, pourquoi l'avoir interdite en retardant son déclenchement ?
En toute hypothèse, Pétain et ses Poilus venaient d'écrire la plus belle page de la longue histoire de l'armée française. Clemenceau l'atteste dans son rapport au président de la République proposant de conférer le maréchalat au commandant en chef des armées françaises :
"Monsieur, le Président,
A l'heure où la France entière célèbre dans une noble fierté la Victoire définitive de ses armes, le Gouvernement de la République tient à honneur de traduire les vœux de l'Armée et du Pays en vous proposant de conférer à l'un des plus glorieux artisans de la Victoire, au Général Pétain, la dignité de Maréchal de France.
Tracer le rôle joué par le Général Pétain serait faire l'Histoire de la Guerre.
Les plus beaux services l'avaient déjà illustré lorsque, placé à la tête de l'Armée de Verdun, il infligea à l'ennemi une défaite à jamais fameuse, qui a marqué le déclin de la puissance militaire allemande.
Des succès répétés, écrit le Maréchal Foch, ont fait de lui le Chef suprême des Armées françaises.
Ces armées, il a su les maintenir dans le sentiment le plus élevé du devoir, réalisant, jusqu'à la fin de la guerre, la persistance et la cohésion des énergies.
Par une lutte de plus de sept mois, d'une intensité sans précédent, il vient de conduire ses troupes à la Victoire, obtenant d'elles l'effort magnifique qui a terrassé l 'ennemi.
Le Général Pétain aura la gloire d'avoir maintenu au plus haut, même dans les heures sombres, le moral du soldat français. Son commandement, aussi bienveillant que ferme, a forgé l'instrument de la Victoire que ses talents militaires ont si hautement contribué à fixer.
Son dernier ordre du jour présente en pleine lumière ce beau caractère de Chef français qui met en garde ses troupes contre l'abus de la force et leur recommande, dans le triomphe, la dignité, la générosité.
L'Histoire placera le Général Pétain au premier rang des Hommes de Guerre qui, au cours de cette longue et terrible bataille de quatre ans, ont commandé les Armées alliées.
Conduits par des Chefs de la plus haute valeur, nos incomparables soldats ont imposé à l'ennemi cet armistice du 11 novembre 1918 qui consacre le triomphe de l'Entente. Ils viennent d'atteindre le Rhin. L'heure est donc arrivée d'accorder au Général Pétain la suprême récompense militaire qui honorera le Chef autant qu'elle glorifiera l'Armée Victorieuse.
Si vous approuvez cette proposition, j'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien revêtir de votre signature le présent décret.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'hommage de mon profond respect."http://www.marechal-petain.com/le_chef.htm
Pour en revenir à Pétain (et conclure enfin), la vision Fochienne de l'homme est fortement à nuancer. Ses fameuses phrases "Je préfère une armée de moutons commandée par un lion qu'une armée de lions commandée par un mouton", et "Pétain a été mené à la victoire à coup de pieds dans le derrière" existent certes, mais les correspondances du sus-cité de Castelnau aussi. Or, ce dernier est très critique envers Foch, notamment sur le plan tactique. Dire que Verdun est surtout le fait de Nivelle et Mangin est majoritairement dû à Joffre.
Il faut dire que ce dernier et Pétain ne s'appréciaient pas vraiment, cette rivalité s'étendant jusqu'aux tranchées, où Foch était détesté pour pousser l'attaque à tout-va, alors que Pétain, plus humain, était considéré comme le vrai général. Lorsqu'en 1918, Foch est choisi comme chef des armées, pour les soldats, le chef reste Pétain. Pour autant, si Foch gagne son offensive de juillet 1918 partie de Villers-Cotterêts, offensive à laquelle Pétain était au départ opposée, il ne faut pas oublier qu'elle n'a été possible que par la réorganisation de Pétain. Bref, beaucoup de choses à nuancer dans la vision Fochienne sur Pétain pendant la Grande guerre.
Si des erreurs se sont glissées dans tout ça, je suis preneur de sources pour approfondir le sujet.