Bonjour,
Qui n'a pas rêvé de travailler au Ministère de la Culture, rue de Valois ?
Ambiance conviviale, lieu de rencontres enrichissantes où on croise des plasticiens, des conservateurs du patrimoine, des restaurateurs, des diplomates, des cinéastes, des littéraires, des gens du théâtre, etc, donc à priori un Ministère où le débat et les échanges sont fructueux, constructifs puisque les fonctionnaires et les contractuels qui y travaillent ont une longue expérience de la politique culturelle développée depuis 50 ans et ont dû s'adapter aux différents ministres qui se sont succédé rue de Valois.
Mais quand on examine à la loupe les profils des membres qui composent le cabinet du ministre en exercice ou même les CV des directeurs de l'administration centrale , on se rend vite compte du caractère endogène du mode de recrutement => 90% sont des énarques, IEP, presque tous ont fait une ESC (HEC ou ESSEC ou polythechnique) ou bien sont déjà lauréats des concours du patrimoine (conservateur)
Si gérer un Ministère sur le plan administratif requiert évidemment la collaboration de gens expérimentés, rompus à l'exercice du pouvoir et des techniques pointues de gestion en administration centrale, pourquoi ne pas donner leur chance à des gens (au chomage) venus d'autres horizons qui ont eux aussi une formation culturelle (Maitrise, DEA Hist de l'art, école du louvre, autres ), une réflexion intellectuelle différente, des projets pour le développement des directions du ministère (patrimoine, architecture, musée, cinéma, arts plastiques...) et qui pourraient travailler en symbiose avec les collaborateurs les plus proches du Ministre ?
Les grandes écoles et les concours administratifs (élitistes et pour la plupart infaisables...) ne doivent pas constituer des freins ou barrières empêchant ainsi tout autre diplomé de l'enseignement supérieur d'accéder à des postes de responsabilité enrichissants et variés où ils pourraient mettre à profit toutes leurs compétences au service de la Culture au sens large.
Il semble que depuis 10 ans, rien n'ait changé (j'en suis à 12 candidatures) , puisque le nouveau Ministre Aurélie FILIPPETTI poursuit cette politique de recrutement -très- élitiste en réservant les postes importants de l'administration centrale de la Culture à des hauts fonctionnaires parisiens (quasiment tous énarques) , ce qui prive la Culture de talents qui ne demandent qu'à oeuvrer au service de l'Etat....
et cela va continuer => Philippe BELAVAL qui était directeur général des patrimoines a démissionné le 11/06/2012, on est sûr que A. FILIPPETTI va mettre à sa place encore un énarque ou débaucher un vieux directeur de musée pour assurer le poste de la DGP. (dommage)
Est-ce que le temps n'est pas venu de repenser l'organigramme et les modes de recrutements des membres du personnel de la Culture, pour donner une chance aux plus défavorisés de la province qui n'ont pas l'opportunité d'avoir des réseaux parisiens et politiques pour pouvoir s'épanouir dans ce domaine culturel si "fermé" et pourtant si passionnant ?...