Dans quelques jours, peut-être dès vendredi 15 juin à midi, les Syriens qui voudront regarder les chaînes nationales verront celles-ci remplacées sur leurs écrans par des télévisions créées par la CIA.
Non, par la FIFA et ça s'appelle la coupe d'Europe de football ou Euro.
Des images réalisées en studio montreront des massacres imputés au gouvernement, des manifestations populaires, des ministres et des généraux donnant leur démission, le président el-Assad prenant la fuite, les rebelles se rassemblant au cœur des grandes villes, et un nouveau gouvernement s’installant au palais présidentiel.
Et si ça ne se produit pas, vous présenterez-nous des excuses ?
Quel que soit le jugement que l’on porte sur les événements actuels en Syrie, un coup d’État mettrait fin à tout espoir de démocratisation.
La situation actuelle aussi, notez.
une quarantaine de chaînes religieuses wahhabites qui appelleront au massacre confessionnel au cri de « Les chrétiens à Beyrouth, les alaouites au tombeau ! »
Oui, c'est leur crédo. Et alors ?
L’opération qui était en gestation depuis des mois a été précipitée par le Conseil de sécurité nationale des États-Unis après que le président Poutine ait notifié à la Maison-Blanche que la Russie s’opposerait par la force à toute intervention militaire illégale de l’OTAN en Syrie.
Sacré Poutine, toujours récalcitrant.
La diffusion de fausses nouvelles, n’est pas non plus une première. Cependant, quatre pas significatifs ont été franchis dans l’art de la propagande au cours de la dernière décennie.
• En 1994, une station de musique pop, la Radio libre des Mille Collines (RTML) a donné le signal du génocide rwandais en appelant à « Tuer les cafards ! ».
« Les chrétiens à Beyrouth, les alaouites au tombeau ! » constitue un slogan moins opaque.
• En 2001, l’OTAN a utilisé des médias pour imposer une interprétation des attentats du 11-Septembre et justifier les attaques de l’Afghanistan et de l’Irak.
Il y a des tas de gens qui utilisent les médias pour interpréter ces conflits et Meyssan en fait partie.
Désormais, des médias ne se contentent plus de soutenir la guerre, ils la font.
Oui, Jules César faisait pareil. Désormais...
Ce dispositif viole des principes de base du droit international, à commencer par l’article 19 de la Déclaration universelle des Droits de l’homme relatif au fait « de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ».
Au contraire, il surfe sur le principe.
Surtout, il viole les résolutions de l’Assemblée générale des Nations-Unies, adoptées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour prévenir les guerres. Les résolutions 110, 381 et 819 interdisent « les obstacles au libre-échange des informations et des idées » (en l’occurrence la coupures des chaînes syriennes) et « la propagande de nature à provoquer ou encourager toute menace à la paix, rupture de la paix, ou tout acte d’agression ». En droit, la propagande de guerre est un crime contre la paix, le plus grave des crimes, puisqu’il rend possible les crimes de guerre et les génocides.
Mais comme les médias gouvernementaux syriens font de même, la réciprocité est légitime.
Allez, les dieux, s'ils existent, trancheront et malheurs aux vaincus.