Actualité de la question
On pouvait croire l'énigme ensevelie sous la poussière des siècles. Or, elle a connu un regain d'actualité en l'an 2000, lorsqu'on a procédé à l'analyse de l'A.D.N. d'un cœur présenté comme celui qu'avait prélevé le Dr Pelletan au moment de l'autopsie de l'enfant du Temple et que les héritiers du docteur avaient remis, en 1895, à la famille de Bourbon-Parme. Le résultat fut largement médiatisé : ce cœur était celui de Louis XVII et ce dernier, par conséquent, était bien mort au Temple. En réalité, ce qui avait été établi, c'est que le cœur était celui d'un enfant « apparenté à la reine Marie-Antoinette », dont on possédait le propre A.D.N. Sans compter un certain nombre de rejetons Habsbourg, l'enfant pouvait être Louis Joseph, le frère aîné, dont le cœur se trouvait en 1817 à la mairie du Ve arrondissement à Paris – d'où il disparut ensuite. Si l'on ajoute que le cœur analysé présente quelques différences anatomiques avec celui dont on disposait en 1895 (ainsi, il est moins haut de 2 cm), on a les prémices d'un rebondissement de l'affaire pour ceux qui ne se rallieraient pas à l'opinion exprimée en son temps par Chateaubriand : « Je crois Louis XVII mort depuis de longues années, et quand même le fils infortuné de Louis XVI vivrait encore, comme il lui serait impossible de prouver l'identité de sa personne, il ne pourrait rien réclamer. ».