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Conversion à l'islam, TEMOIGNAGE d'une MERE en désarroi
Conversion à l'islam, TÉMOIGNAGE d'une MÈRE en désarroi
Cette mère est mon amie. J’ai entendu ses interrogations sans réponse, son inquiétude, son incompréhension et sa douleur. Mon amie est une femme sensible, tolérante, équilibrée, mesurée. Elle a voulu témoigner sans haine et sans fureur d’une situation qu’elle n’imaginait pas avoir à vivre et qu’elle cherche à assumer le mieux possible. Elle a souhaité que je l’aide ; je lui ai proposé de présenter son témoignage sur mon blog. Elle a accepté immédiatement, espère des réactions des lecteurs qu’elles lui permettent de comprendre comment cela peut arriver et comment trouver la juste attitude. Elle espère aussi que son témoignage lui permettra de rencontrer des personnes confrontées aux mêmes difficultés qu’elle.
Je lui cède la parole.
« Notre fils Y. s'est converti à l'Islam il y a deux ans, et je souhaiterais aujourd'hui apporter mon témoignage de mère.
D 'emblée, je précise que Y. est né dans une famille unie, de classe moyenne, française de souche, vivant en province, n'appartenant à aucun parti politique, sans antécédents psychiatriques ni judiciaires. Nous avons 2 fils, Y. 24 ans et J 22 ans.
Afin de trouver un emploi, Y. a quitté notre foyer a 21 ans pour habiter chez mes parents. Il y vivait comme un jeune adulte lambda : travail en semaine, fêtes avec copains et copines le WE.
Y. de caractère généreux et entier, avait un regard critique sur notre société individualiste et consommatrice. Nous considérions cela plutôt comme une marque de profondeur et nous étions assez rassurés de voir notre fils penser en homme libre. Il se posait depuis quelques mois les questions existentielles que nombre d'entre nous se posent un jour : Qui suis-je ? Quel est le sens de ma vie ?
Baptisé, mais non pratiquant jusqu'alors, il a commencé à aller à l'église de façon sporadique et à lire la Bible. C'est à cette période, et six mois après une déception amoureuse, qu'il partit en vacances dans un pays d'Amérique latine, avec un copain d'enfance.
Cet ami avait des interrogations du même ordre et s'intéressait depuis près d'un an à l'Islam. Suite à leurs échanges et à une rencontre avec un autre musulman, Y. s'est enthousiasmé au point qu'ils se sont convertis tous les deux sur place. Y. n'avait alors pas lu le Coran et ne connaissait rien du Prophète.
A son retour, au printemps 2010, il nous a annoncé sa conversion à l'Islam. Bien que surpris (l'Amérique latine n'étant pas connue comme une terre propice à une telle conversion), nous avons accueilli la nouvelle sereinement, car c'est une religion que l'on présente souvent comme pacifiste.
C'était son choix, il était adulte, et nous connaissions ses intentions : il voulait être un homme meilleur.
Du fait de la mutation de mon mari, nous étions éloignés géographiquement, mais nous communiquions régulièrement avec lui et mes parents via internet. Mes parents, comme toute notre famille respectaient et s'adaptaient à sa religion (repas halal, 5 prières etc.). Cependant, ils nous signalaient une pratique de plus en plus intense et nous voyions via la webcam la barbe de notre fils s'allonger jour après jour. Comme disait ma mère ; « il rajoute chaque jour quelque chose ».
Je passe les nombreux détails, jusqu'au jour où nous apprîmes qu'il n'embrassait ni ne regardait plus ses tantes et cousines. Là ce fut un choc et mes premières larmes ont coulé. Y. était une personne joviale, affectueuse et proche de sa famille, très appréciée de tous et cette attitude était surprenante et douloureuse.
Deux mois après sa conversion, il est reparti vivre à R., où nous avions vécu entre ses 7 et 15 ans. Par l'intercession de ses « frères » musulmans, il y trouva immédiatement un logement HLM (là où d'autres patientent des mois). Y. qui n'a jamais apprécié la solitude, s'est donc trouvé une nouvelle famille, très présente et prévenante, auprès de « ses frères».
Fin août 2010, quatre mois après sa conversion, nous avons enfin pu revenir en métropole. Nous étions heureux de nous retrouver et inquiets pour lui. Il était devenu impossible d'avoir une discussion ouverte avec Y. : il ramenait absolument tout à la religion et lui seul était dans la vérité. Tous les indices me confirmaient que notre fils était dans la mouvance fondamentaliste.
Nous l'avons alors convaincu de revenir vivre avec nous, espérant que nos échanges quotidiens le ramèneraient à plus de tolérance et d'ouverture d'esprit. Nous ne lui avons jamais demandé de renoncer à sa religion, mais d'avoir une réflexion sur sa pratique. Nous étions fin 2010, j'ai alors contacté deux associations musulmanes reconnues nationalement pour trouver de l'aide. Je voulais en effet qu'un musulman cultivé et éclairé puisse instruire Y. sur sa religion sans l'influencer vers une dérive quelconque. Je n'ai reçu aucune réponse.
Nous étions complètement démunis. Nous avions beau argumenter et l'aimer, nous étions face à un mur. Y. était désormais capable d'entretenir sa propre croyance, aidé par ses contacts téléphoniques et internet.
Après six mois dans notre foyer, il a brûlé tout ce qui était contraire à sa pratique : vêtements légèrement moulants, photos, instruments de musique et il est parti en Egypte. C'était mi 2011. Il voulait apprendre l'arabe, et entendre l'appel à la prière. Selon lui la France ne lui permettait pas de "vivre sa religion". Sur ce dernier point, malgré ma peine et mon inquiétude, je trouvais sa décision honnête ; si la France est tolérante, il faut en respecter les valeurs (la mixité, la démocratie, la laïcité...). ou bien la quitter et vivre d'autres valeurs dans les pays adéquats.
Il est revenu fin 2011, et nous avons été agréablement surpris. Comme il a accepté de s'attabler avec nous, bien que nous buvions du vin, qu'il embrassait et parlait à ses tantes (mais pas à ses cousines), nous avons vécu quelques moments, autrefois ordinaires, qui furent alors des moments de grâce.
Début 2012, il est parti vivre au Maroc, où il était accueilli, comme en Egypte, par d'autres convertis. 15 jours après il nous appelait pour nous dire que ses frères lui avaient trouvé une femme. Nous l'avons exhorté à se raisonner et à trouver un travail avant de se lancer dans un mariage avec une inconnue qu'il devra entretenir, ainsi que tous les enfants à naître (la contraception n'est pas autorisée).
Il est revenu quelques semaines pour travailler mais il repartira au plus vite, dès qu'il aura suffisamment d'argent.
Et nous voici aujourd'hui : Y. est chez nous et pratique l'Islam des origines, selon certains savants. Nous l'aimons quoiqu'il arrive mais nous faisons face à une pratique qui conduit à l'intolérance au delà de tout ce que nous aurions pu imaginer.
Ainsi, notre fils bien que toujours respectueux est devenu distant et ne nous embrasse plus de lui-même. Ma mère, sa grand-mère, jusqu'ici très endurante dans l'épreuve n'a pu contenir sa peine lors de notre dernière visite : leur petit-fils n'a pas daigné les embrasser, pas même en partant. Ma mère qui adore notre fils, m'a demandé ce que je ne lui aurais de toute façon pas infliger une autre fois : Y. ne verra plus sa grand-mère tant qu'il pensera qu'elle n'est plus digne d'affection. La peine de ma mère rend la mienne plus insoutenable et me pousse à témoigner.
La famille, surtout la mère, étant très importante dans l'Islam, j'ai cherché les raisons de cette nouvelle attitude et j'ai trouvé : nous refusons de nous convertir, nous sommes des mécréants. De ce fait, notre fils nous désapprouve et ne nous embrasse que si nous l'embrassons en premier, afin de nous soumettre. Le musulman fondamentaliste ne salue pas, il rend le salut. Lorsque j'ai compris cela, après le chagrin, après l'incompréhension, après la colère, j'ai choisi de laisser la place à la seule chose qui pourrait peut-être encore le toucher, j'ai embrassé mon fils en lui disant : « je t'embrasse parce que je t'aime, mais pas par soumission ». Il ne m'embrasse toujours pas le premier.
Je vais arrêter ici mon témoignage. Je ne veux pas que l'on nous juge, ni que l'on nous plaigne. Nous aimons notre fils et quiconque n'a pas vécu cette situation ne peut se mettre à notre place.
Je ne veux pas non plus que mon témoignage alimente une quelconque haine. Je veux montrer une réalité. Pour nous, l'islamisation de la France n'est pas une fiction. Les salafistes sont très actifs. Notre fils est heureux de nous annoncer régulièrement des conversions. Nous avons découvert à travers lui un mouvement que nous ne soupçonnions pas, que nous pensions cantonné aux cités, aux jeunes désoeuvrés. Or nous résidons en Bretagne, tout près d'une station balnéaire réputée.
Mon fils m'a fait découvrir l'Islam, le Coran, et le prosélytisme. Je mesure plus que jamais à quel point il est important de défendre la démocratie, la mixité, la fraternité et la laïcité. La différence est une richesse, nous avons suffisamment voyagé pour en être convaincus. Cependant, au nom du multiculturalisme, devrions-nous accepter le communautarisme et la montée insidieuse de la haine envers les hôtes que nous sommes ?
Je témoigne anonymement car il est malheureusement dangereux de parler de l'Islam librement de façon isolée. L'Islam, religion présentée comme tolérante, ne tolère aucune critique, car elle part du principe qu'elle est une religion parfaite. Le blasphème est donc vite prononcé et passible de mort. Il en est de même pour tout musulman qui ose quitter l'Islam. Ainsi, les musulmans dits modérés condamnent les actes terroristes (c'est un minimum), mais ne critiquent pas ouvertement ceux d'entre eux dont la pratique est sectaire, ces derniers se réclamant justement de l'Islam des origines. Quelques musulmans tentent de m'aider discrètement, et je les en remercie. Cependant, je n'entends pas dans les médias ces musulmans dits modérés : ont-ils peur ? Ou bien approuvent-ils discrètement en attendant d'être assez nombreux pour pouvoir nous imposer leurs lois ? Car le devoir d'un bon musulman est de vivre selon la charia.
La France est un pays de grande tolérance, mais elle doit se rappeler qu'il lui a fallu des siècles pour pouvoir écrire et faire vivre les droits de l'homme... et plus encore ceux de la femme. Nous sommes dans une situation de crise particulièrement propice aux idéologies, et certaines disposent de gros capitaux. Je souhaite que tous les hommes et femmes de notre pays, de toutes origines et de toutes confessions religieuses ou politiques restent fermes et vigilants quant au respect de la laïcité en France. »