L'occultiste Papus (G. Encausse) sur la graphologie:
La conduite dans le monde ou la lettre 'M'
Dans l'influence qu'exerce un individu sur le milieu extérieur apparaît sans déguisement le caractère intime. Or, la lettre M, soit qu'on l'écrive avec deux jambages, soit (ce qui est le plus fréquent) qu'on lui donne trois jambages, nous révèle facilement le secret désiré.
Le premier jambage représente celui qui écrit, le second jambage représente les autres hommes (quand il n'y a que deux jambage à la lettre). Mais les enseignements sont plus détaillés quand l'M a trois jambages. Dans ce cas, le premier représente la personne qui écrit, le second son ami intime et le troisième les personnes indifférentes. Regardez maintenant la hauteur respective des jambage de l'M.
L'orgueilleux pur, celui qui vent toujours avoir la première place dans un salon, fera un premier jambage énorme, un second plus court (l'ami intime), et un troisième encore plus court (mépris des indifférents).
Le politique, celui qui sait toujours se tirer d'affaire, fera un premier jambage assez grand, un second très court et un troisième un peu plus long que le second, pas si long que le premier. C'est-à-dire qu'il écrasera son ami intime entre le milieu extérieur et sa propre personnalité quand les circonstances l'exigeront.
Le naïf, doué d'un excellent coeur, mais qui, toute sa vie, se laisse mener par le premier ami venu, se fera tout petit devant cet ami intime autant que devant le milieu extérieur, c'est-à-dire que les jambages de l'M iront en augmentant de grandeur à partir du premier qui sera le plus court.
On peut ainsi avec cette simple division -- la personne qui parle (1er jambage), la personne à qui l'on parle (2ème jambage) et la personne de qui l'on parle (3ème jambage) -- faire de curieuses applications qu'on verra justifiées par l'expérience huit fois sur dix au moins
Le caractère général ou la lettre 'T'
Le t se compose de deux parties. La ligne verticale, qui représente la fatalité, tout ce qui est immuable, et la barre horizontale, qui indique l'influence de la volonté humaine sur cette fatalité.
De plus, il faut savoir encore que la partie supérieure de la ligne verticale du t se rapporte à tout ce qui est idéal en théorique et abstrait, au ciel, et la partie inférieure de cette ligne verticale se rapporte à tout ce qui est matériel pratique et concret. Nous pouvons maintenant juger en toute connaissance de cause le caractère de nos correspondants.
L'optimiste barrera son t de bas en haut, c'est-à-dire de la terre au ciel ; l'idéaliste pur, le poète, barrera son t tout à fait dans le ciel (souvent au-dessus de la ligne initiale).
Le pessimiste barrera son t de haut en bas. La ligne commencée en plein idéal viendra toujours se terminer dans les tristes réalités de la vie terrestre.
L'homme pratique se gardera bien de se perdre dans le rêve ; aussi son t sera-t-il barré au-dessous du milieu, c'est-à-dire en pleine réalité.
Grâce à cette théorie simple, on peut voir très rapidement les tendances gaies ou tristes du caractère.
La volonté ou la lettre 'T'
Si le t indique le caractère général, il donne aussi de précieux enseignements sur le plus ou le moins de volonté que possède un individu.
Il suffit à cet effet de considérer la barre horizontale au point de vue, non plus de sa position, mais bien de sa grosseur. La partie appuyée indique le moment où la volonté est au maximum ; la partie déliée indique, au contraire, le moment où l'imagination l'emporte sur la volonté.
Ainsi, une personne qui barre son t par un trait appuyé au début et finissant en pointe a de la volonté au début d'une action et n'en a plus ensuite.
Dernière considération sur la Graphologie
Le système de graphologie que nous avons présenté est très général et, par suite, ne donne aucun des nombreux détails qu'on trouve dans les ouvrages spéciaux. Ajoutons, cependant, quelques considérations à cet égard.
La franchise se voit aux mots grossissant et le mensonge aux mots diminuant et s'amincissant du commencement à la fin.
Les égoïstes font des paraphes à concavité inférieure, ramenant ainsi vers le commencement du mot le trait qu'ils tracent à la fin.
Les avares économisent le papier autant que leurs sous. Une lettre d'avare se reconnaîtra au premier coup d'oeil. Il n'y a pas de marge, la lettre commence tout en haut de la page pour finir en bas et l'écriture est aussi rapetissée que possible. Au contraire, les prodigues gâchent leur papier et arrivent à ne mettre que quatre ou six lignes par page, avec des blancs et des marges énormes.
Les gens méticuleux et aimant la clarté terminent toujours les phrases par un petit trait et font beaucoup de paragraphes.
Les poètes séparent toutes leurs lettres ou, au moins, toutes leurs syllabes, les savants et les raisonneurs réunissent en un tout non seulement les syllabes, mais encore leurs mots. Cette division de la graphologie en intuitifs et déductifs est le fondement même de la méthode de l'abbé Michon et rappelle exactement la division des doigts en lises et noueux, donnée par le capitaine d'Arpentigny dans le même sens