Mon humble avis d'enseignant du primaire avec 10 ans d'expérience : la question du respect ou du non-respect de l'élève ne devrait pas se poser pour un "bon" prof.
Pour ce qui concerne la gestion humaine, en situation de classe, l'enseignant est un acteur.
Un enseignant ne ne se met pas en colère. Il feint la colère.
Un enseignant ne méprise pas ses élèves. Il feint le mépris.
Un enseignant n'admire pas ses élèves. Il feint l'admiration.
Un enseignant n'est pas copain avec ses élèves. Il feint la complicité.
Dans l'idéal.
L'enseignant se crée un cadre, un profil. Il s'arrange pour le rendre lisible par les élèves. Pour le reste, tout est question de choix et de dosage, d'ajustement et de réactivité face aux évènements, aux comportements, aux imprévus.
Dans l'idéal.
A partir de là, deux remarques :
- L'enseignant est un travailleur comme les autres qui vient parfois bosser avec sa fatigue et ses problèmes persos. Toute la difficulté est de réussir à rester dans le cadre malgré tout. Se mettre réellement en colère, mépriser réellement un élève, avoir réellement de l'affection ou de la compassion pour un élève, c'est quelque part perdre le contrôle. Mais c'est pas toujours facile. De même, l'enseignant se doit de porter, quoi qu'il arrive, un jugement le plus avisé et le plus objectif possible sur des situations, à chaque fois différentes, pour ensuite faire des choix de gestion cohérents. Pas facile là encore.
- Il n'y a pas de cadre ou de profil type. Ceux-ci sont fonction de la personnalité de l'enseignant. Un enseignant n'est jamais aussi performant et respecté par ses élèves que lorsqu'il est à l'aise dans sa manière d'aborder la classe (et la pédagogie d'ailleurs). A l'inverse, un enseignant à qui on impose des codes de fonctionnement auxquels il n'adhère pas y perd en lisibilité, et donc en efficacité et en crédibilité, même avec la meilleure volonté du monde. En ce sens, je pense par exemple que la question du tutoiement ou du vouvoiement ne se pose pas. Il n'y a pas de règle universelle.