L'Université d'Al Azhar qui est très écoutée a un jour organisé un vote au sein des théologiens, il se trouve qu'ils ont voté contre l'excision à l'unanimité, considérant les hadiths qui l’appuient comme faibles (il y a différents degrés d'authenticité d'après la théologie islamique), et les avantages au niveau de la santé inexistant.
L’ancien cheikh d’Al-Azhar : « Aucun argument religieux, moral ou médical ne vient défendre l’excision »
Maintenant, il y a des tarés qui l'ont trouvée tout a fait acceptable... mais il est très rare de trouver un théologien dire qu'elle est obligatoire.
Les réformateurs de l'islam sont pour interdire l'excision, les traditionalistes sont pour son
maintien.
Et je constate que pour la circoncision, aucun théologien islamique ne songe à l'interdire
alors que dans le judaîsme, il se trouve des rabbins qui sont contre.
Les islamistes – adeptes de l’excision
L’excision est le mérite des filles
L’existence de fondements religieux légitimant, ou non, l’excision, est systématiquement au centre du débat. La plupart des adeptes de cette pratique appuient leurs arguments sur la base de deux traditions islamiques. L’une se fonde sur des paroles attribuées au prophète Mahomet selon lesquelles l’excision « est le mérite des filles » et l’autre sur les paroles que le Prophète aurait adressées au « circonciseur » Umm Atiyya : « Circoncisez les filles, mais faites-le sans exagération car a la prédilection du mari et rend radieux le visage . » (13)
Des médecins aux opinions islamistes se déclarent également favorables à l’excision sur la base de ce commentaire religieux. Plusieurs de ces opinions ont été citées par le journaliste Abd El-Rahman Abou Auf dans un article de l’hebdomadaire égyptien islamiste Al-Haqiqa. (14)
A titre d’exemple, Dr Munir Mohammed Fawzy, spécialiste en gynécologie et en obstétrique à l’Ecole de médecine de l’université Ein Shams, cite des enseignements oraux pour défendre cette pratique : « Le prophète a ordonné l’excision aux femmes, utilisant l’expression : ‘Circoncisez les filles’. » Il assure que cette injonction implique une claire acceptation de l’excision dans des circonstances précises, rappelant toutefois les problèmes qu’elle peut occasionner: « L’ablation intégrale de l’organe source du plaisir féminin entre en contradiction directe avec la pure Sunna parce qu’elle peut entraîner des maladies et des complications psychologiques chez les filles, les empêchant de réaliser leurs droits naturels. Cependant, l’absence d’excision est susceptible d’entraîner chez les filles des infections et parfois même des maladies. » (15)
Le Dr Ahmed Suleiman, de l’université du Caire : « L’excision est source de pudeur, d’honneur et d’équilibre psychologique. »
Des opinions similaires sont émises par des spécialistes de la loi islamique, comme le Dr Mohammed Abou Leila, conférencier en recherche islamique à l’université Al-Azhar, et le Dr Ahmed Youssuf Suleiman, conférencier en droit islamique à l’université du Caire.
Abou Leila remarque que l’excision ne représente pas une innovation dérivée de la loi religieuse , mais une coutume transmise de génération en génération depuis l’époque d’Abraham : « Le prophète a confirmé cette coutume, dont nous avons hérité en tant que musulmans des milliers d’années plus tard. a défini quelques conditions humaines et scientifiques à son application afin que nous ne heurtions pas l’humanité de la femme et que le mari ne soit pas épuisé après les rapports sexuels avec sa femme. » (16)
Selon Dr Suleiman, le fait que cette tradition soit respectée par les musulmans depuis des milliers d’années dément les affirmations qui veulent qu’elle nuise au bon déroulement de la vie sexuelle. Il se montre surpris d’entendre que l’excision peut provoquer la frigidité chez la femme, avançant que depuis de nombreuses générations, les musulmans pratiquent l’excision tout en ayant une vie conjugale épanouie. En outre, précise-t-il, « l’excision engendre pudeur, honneur et équilibre psychologique. » (17)
L’excision prévient le SIDA et la prostitution
Des intellectuels favorables à l’excision affirment que l’abandon de cette pratique contribuerait à la propagation de « phénomènes occidentaux » tels que le SIDA et la prostitution. Certains intellectuels accusent l’Occident de vouloir empêcher l’excision dans le but caché de répandre ses valeurs immorales dans le monde musulman.
L’écrivain islamique Ahmed Abd El-Rahman partage cette suspicion concernant les véritables motifs de l’appel au bannissement de cette tradition : « L’absence d’excision ouvre la porte à la dépravation et à la prostitution, comme en Occident, où l’on ignore cette nécessité humaine normale. Voulons-nous ressembler à l’Occident ? Les publicités diffusées à la télévision ces jours-ci sont répugnantes parce que contraires à la Loi islamique (…) Leur objectif est de détruire la famille musulmane et de dégrader la société égyptienne. »
El-Rahman ajoute que la campagne contre cette coutume consiste à céder de façon répugnante aux pressions américaines, au nom du prétendu « nouveau discours religieux. » Il estime qu’il s’agit là de destruction et non de renouveau : « Manifestant une étrange soumission, nous obéissons aux contraintes imposés par les conférences de Beijing et du Caire la famille et le peuple. Il s’agit assurément d’une aveugle capitulation. » (18)
Les efforts déployés pour empêcher l’excision sont un complot occidental
Dr Mohammed Abou Leila s’est élevé aussi bien contre la campagne gouvernemental que contre l’Occident qui, en s’opposant à la circoncision et à l’excision, cherche selon lui à propager le SIDA : « La campagne médiatique dont nous sommes témoins aujourd’hui fait tout simplement partie intégrante d’un complot pour détruire le cadre de la société islamique. L’interdiction de l’excision prépare le terrain à l’interdiction de la circoncision. L’Occident n’admet aucune forme de circoncision, ni celle des filles, ni celle des garçons ; l’assurance médicale des jeunes enfants en Amérique ne prend pas en charge la circoncision des garçons. Les dépenses en incombent à la famille ; conduit à la propagation du SIDA. » (19)
Le cheikh Mustafa Al-Azhari, influent prédicateur islamique, se fait l’écho des accusations d’implication occidentale dans la campagne médiatique contre l’excision : « Il s’agit d’une campagne douteuse ayant pour unique objectif de répandre la promiscuité parmi les musulmans (…) Les médias n’auraient pas dû collaborer à ce crime, planifié par les Etats-Unis et bénéficiant du soutien de l’Occident (…) » (20)
L’excision empêche le plaisir sexuel non-naturel
Parmi les adeptes de l’excision se trouvent certains islamistes qui mettent en avant des arguments « médicaux » plutôt que religieux pour soutenir leur propos. L’excision, estiment-ils, est bénéfique à la santé des femmes, vu qu’elle facilite l’hygiène intime et permet la réalisation de relations sexuelles « normales. »
Un expert en chirurgie de l’université Al-Azhar, Dr Mohammed Rifat Al-Bawwab, fournit un exemple, précisant que les femmes peuvent procéder à leur hygiène intime plus facilement en l’absence d’une partie de leurs organes génitaux. En outre, souligne-t-il, le clitoris est plus saillant que les autres organes génitaux féminins, et « le fait qu’il soit saillant provoque des frottements contre les tissus notamment, ce qui détourne l’attention de l’adolescente vers des plaisirs non naturels qui pourraient développer chez elle une dépendance anormale et néfaste (…) Après le mariage, il devient difficile d’empêcher le phénomène de se produire chez une femme qui s’y est habituée. Il ne reste plus qu’à avoir des rapports sexuels anormaux, où le clitoris est volontairement sollicité, vu que la femme s’est habituée à cela .
Ainsi, l’ablation du clitoris par excision réduit un tel phénomène. De cette façon, la femme préserve son inconscience et trouve le plaisir auprès de son mari de manière naturelle, au moyen de l’organe sexuel mâle , par frottement contre vagin et le col de l’utérus, . » (21)
III - l’Establishment religieux – pas de position clairement définie
Plutôt que de s’opposer ouvertement à la pratique de l’excision, les dignitaires de l’Establishment religieux en Egypte relèguent le pouvoir de décision aux médecins. Le cheikh d’Al-Azhar, Mohammed Sayyed Al-Tantawi se justifie par l’absence de texte religieux faisant autorité en la matière. (22)
Son attitude est aussi celle du mufti égyptien Nassar Farid Wassal, pour qui l’excision est une coutume sociale : « Le Sunna n’exige l’excision pas plus qu’il ne l’interdit. L’islam laisse décider les personnes compétentes en la matière – c’est-à-dire les médecins. » (23)
Le cheikh Youssef Al-Qaradhawi, l’un des dignitaires religieux les plus influents de l’islam sunnite, également guide spirituel des Frères musulmans, énonce une opinion un peu différente. Il se dit favorable à une excision partielle, ce qu’il considère comme une solution modérée, juste et raisonnable, bien adaptée à la réalité. Al-Qaradhawi juge préférable de laisser les parents de la jeune fille aviser. Dans une fatwa, Al-Qaradhawi conseille : « Tous ceux qui considèrent que l’excision est le meilleur moyen de protéger leurs filles devraient l’appliquer (…) J’y suis favorable, surtout à notre époque. ceux qui ne procèdent pas ne sont pas considérés comme des pécheurs, car il ne s’agit que d’accorder un mérite à la jeune fille, ainsi que l’établissent les savants de la religion et l’un des hadiths (…) » (24)
Notes
Roz Al-Youssef (Egypte), le 28 juin 2003; Al-Ahram Hebdo (Egypte), 25 juin – 1er juillet 2003. Pour plus d’informations, voir le rapport de MEMRI http://memri.org/bin/articles.cgi?Page= ... &ID=SP4299.
Suzanne Moubarak a également réfuté la légitimité religieuse, sociale et médicale accordée à l’excision. Al-Ahram (Egypte), le 23 juin 2003.
Roz Al-Youssef (Egypte), le 28 juin 2003. Il n’est pas clairement dit si Khalil, cité dans l’article, a assisté à la conférence.
Roz Al-Youssef (Egypte), le 28 juin 2003. Il n’est pas clairement dit si Al-Wahab, cité dans l’article, a assisté à la conférence.
Roz Al-Youssef (Egypte), le 28 juin 2003.
Le cheikh Mahmoud Shaltout était cheikh d’Al-Azhar de1958 à 1963.
M. Shaltout, Fatwas – Recherches sur les problèmes rencontrés par les musulmans modernes dans la vie publique et privée. Al-Qahara, Dar Al-Sharouf, 2001, pp. 333-334.
L’article informe le lecteur qu’en 1998, Dr Fayyadh a publié un ouvrage intitulé « Ablation des organes sexuels féminins : excision »
Roz Al-Youssuf (Egypte), le 2 novembre 2002.
Akhar Saa (Egypte), le 28 juin 2003.
Al-Ahram Hebdo (Egypte), 25 juin – 1er juillet 2003.
Al-Ahram Hebdo (Egypte), 25 juin – 1er juillet 2003.
Voici une autre version de cette tradition : "…N’exagérez pas car est appréciée de la femme et aimée du mari (…) Laissez une légère saillie en ne tranchant pas intégralement. Cela rendra son visage plus radieux et sera plus agréable au mari. » http://hadith.al-islam..com/Display/Dis ... 4&ID=23086
Al-Haqiqa (Egypte), le 7 juin 2003.
Dr Abd El-Rahman invoque également la tradition en rappelant les paroles du prophète Mahomet adressées à Umm Atia, paroles prouvant selon lui que l’islam sanctionne l’excision. Al-Haqiqa (Egypte), le 7 juin 2003.
Al-Haqiqa (Egypte), le 7 juin 2003.
Le Dr Suleiman prétend que s’abstenir s’exciser revient à encourager la prostitution, Al-Haqiqa (Egypte), le 7 juin 2003.
Al-Haqiqa (Egypte), le 7 juin 2003.
Al-Haqiqa (Egypte), le 7 juin 2003.
Al-Haqiqa (Egypte), le 7 juin 2003.
Cité dans M.S. Al-Shinawi, L’excision : entre loi religieuse et médecine, Al-Haram: Dar Al-Qalam Lil-Turath, pp. 54-55.
Roz Al-Youssef (Egypte), le 28 juin 2003.
Cité dans M.S. Al-Shinawi, L’excision : entre loi religieuse et médecine, Al-Haram: Dar Al-Qalam Lil-Turath, p. 44
Y. Al-Qaradhawi, Fatwas modernes, Beyrouth: Al-Maktab Al-Islami, 2000, p. 468.