Jean-Pierre
Allez écrire ça sur un réseau social, en Chine, en Iran, en Russie, vous verrez.
Tout d'abord vous confondez méthodes de répression et nature du pouvoir : comme sur le sujet du grand remplacement, vous déplacez les poteaux de buts de la discussion.
Ensuite je vous assure que vous n'aurez même pas la visite des services de sécurité si vous écrivez que la Chine est une dictature. En revanche n'écrivez pas que Xi Jinping est incompétent ou que nous sommes envahis par les Arabes sur Tweeter, sans quoi vous aurez bientôt la visite des policiers.
Mais le taux d'incarcération en Chine est identique au nôtre, et comme la France ils préfèrent d'abord vous intimider et vous effacer socialement : fermeture des comptes bancaires, disparition des réseaux sociaux, censure, dissolution des associations, fermeture des lieux, interdiction des conférences et concerts, licenciement, intimidation policière et juridique, contrôle judiciaire invasif. Cette répression infra-violente est rendue possible par la stabilité économique des deux pays.
La vraie différence se situe ailleurs : la nature du pouvoir détermine ce que vous avez ou non le droit de dire. En Chine le corps politique domine le clergé médiatico-culturel, si bien que vous ne pouvez pas critiquer le corps politique. En Europe c'est l'inverse : nous sommes des hiérocraties, si bien que ce sont les dogmes du clergé qui sont considérés comme sacrées. Le mandat du ciel contre le pays de nos valeurs.
De plus la nature polycratique du régime occidental implique par nécessité un peu plus de souplesse dans ce qui est autorisé, puisque le principe de la polycratie est de protéger les élites des autres élites. Plus l'élite est resserrée, plus elle réclame d'homogénéité.