Un rapport est remis en ce sens lundi au ministre de l'Éducation.
Dans les entourages du ministre de l'Éducation et de Nicolas Sarkozy, on dénonce l'inflation des mentions bien et très bien depuis quelques années ainsi que les élèves qui obtiennent plus de 22 ou 23 sur 20 au bac: «Ce n'est pas sérieux. Il faut que le bac redevienne un instrument d'évaluation précis du niveau des gens.»«Il ne sert plus à rien: près de 84 % des admis dans l'enseignement supérieur le sont sur dossier avant les résultats du bac», fait-on observer.
Dans leur rapport, les inspecteurs généraux envisagent trois pistes très différentes afin de rendre sa valeur au baccalauréat. Ils préconisent notamment des notes éliminatoires. Une idée envisagée sérieusement par Nicolas Sarkozy s'il était réélu. Aujourd'hui, 5 % des lauréats inscrits en filière S (scientifique) et 30 % de ceux qui sont inscrits en filière L (littéraire) obtiennent moins de la moyenne à deux de leurs trois matières principales. En clair, il est aujourd'hui possible d'obtenir un bac scientifique avec des résultats inférieurs à la moyenne en mathématiques et en physique. Les options (musique, latin, langue vivante 3, dessin, etc.) expliquent quant à elles 26 % des mentions très bien en série S et jusqu'à 40 % en série L!
Le fait de mettre en place des notes éliminatoires dans les matières principales permettrait de diminuer le nombre de «faux scientifiques» ou de «littéraires contrariés» en filière S, davantage choisie pour son image élitiste «qui ouvre toutes les portes» que pour sa formation scientifique. Et ce, alors même que la France manque de scientifiques et d'ingénieurs. Avec une telle réforme, le bac ne deviendrait-il pas aussi plus sélectif? «Notre but ne serait pas d'éliminer des candidats mais bien de les réorienter», se défend-on dans l'entourage de Nicolas Sarkozy, «on pourrait envisager qu'un candidat obtenant moins de 8 ou 9 en mathématiques n'obtienne pas son bac S». Il serait par ailleurs envisagé de prendre en compte l'intégralité des notes des matières optionnelles: «Pourquoi ne compte-t-on que les points au-dessus de la moyenne pour les options? Pourquoi ne pas ôter des points lorsque les résultats sont médiocres?», interroge son entourage.
Dans le même ordre d'idées qui vise à rééquilibrer les filières entre elles, un tronc commun plus important pourrait être envisagé sur des matières comme l'histoire-géographie, les langues ou la philosophie. Plus classiquement, le rapport envisage différentes options souvent avancées depuis vingt ans: moins d'options et surtout plus de place accordée au contrôle continu. Cette dernière possibilité évoquée par François Fillon lorsqu'il était ministre de l'Éducation nationale avait fait descendre les lycéens dans la rue, hostiles à un «bac à deux vitesses».
Pourtant aujourd'hui, certaines matières (éducation physique et sportive et travaux personnels encadrés) se passent déjà au contrôle continu. Certains syndicats d'enseignants comme le Sgen-CFDT ou l'Unsa ne sont pas opposés à un contrôle en cours de formation au moins pour une partie des matières. Les syndicats lycéens évoquent aussi parfois cette possibilité. Mais le Snes et le Snalc y sont opposés. Seule certitude, toute réforme du bac sera périlleuse politiquement, le passé en témoigne.
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