jack127
Jack, tu écris : « Il est fort ce Constantin d'avoir converti tout un peuple en un mouvement de baguette magique ».
Si tu te donnais le mal de lire quelques bons manuels d’Histoire, tu aurais appris que dans la plupart des cas, et quasiment sur l’ensemble de la planète, c’est le souverain qui décidait quelle religion son royaume allait adopter. Personne, et surtout pas moi, n’a parlé dans cette histoire de convertir qui que soit. Jusqu’à Constantin, les religions adoptées par les romains étaient systématiquement adoptées par l’Empire, ou par la République. Les romains adoptaient toutes les religions des peuples qui occupaient les royaumes qu’ils avaient conquis.
Cela a été le cas dans la majorité des pays de la planète, en Orient comme en Occident, en Asie comme en Amérique ou en Afrique. C’est le roi des kazars qui a décidé d’adopter la religion juive, à la suite de quoi tous les kazars du Caucase sont instantanément devenus juifs. Et sont vraisemblablement devenus plus tard, au moins pour une partie notable d’entre eux, les aschkénazim d’aujourd’hui.
Et si tu considères la France actuelle, comment est-elle devenue chrétienne ? Simplement parce que Clovis premier, roi des francs a décidé de le devenir et en a informé les soldats à sa solde. Cela a suffit. Mais crois-tu que les prêtres chrétiens de l’époque ont commencé par convertir les soldats de Clovis avant que Clovis décide de faire du christianisme une religion d’État ?
Après que Constantin, sous l’action combinée de sa mère Hélène et des nouveaux chrétiens qui lui apportaient une solution pour financer la construction de sa nouvelle capitale Constantinople en supprimant toutes les religions, pour ne garder que le christianisme, l’empereur a nommé des évêques qui étaient des fonctionnaires de l’empire. Ces évêques sont allés s’installer dans chacune des grandes villes que les légions romaines occupaient, et y installaient leur église, sous la protection de la légion romaine locale. Et c’est après l’installation de ces évêchés, Rome leur autorisant la perception d’impôts, dimes et corvées, que les prêtres nommés localement par ces évêques procédaient à la conversion du peuple. Lequel dans la majorité des cas n’avait pas de religion bien établie, du moins en Europe de l’Ouest.
Dans une réponse précédente à je ne sais plus quel sujet, je suggérais la lecture de l’immense corpus de Bruno Dumézil « Les Racines Chrétiennes de l’Europe ». Je ne peux que renouveler ce conseil. Peut-être probablement, est-ce de ma part, à ton égard, un manquement au principe de « charité de la vérité », cher à Thomas d’Aquin. Tant pis. Le lecteur lambda de cet ouvrage en apprend plus sur l’histoire de France et sur celle des religions, qu’il n’en a appris à ce sujet depuis sa naissance.